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TROUBLES de L'HUMEUR images/logoPdf8k.jpg12  pages 
Humeur = disposition affective dans laquelle s'effectue un comportement.
Les personnes atteintes de déficit cognitifs : sont susceptibles de devenir déprimées, anxieuses, apathiques, irritables, colériques, agressives, agitées ou avoir des réactions dites catastrophiques, devant l'échec.
 Peuvent avoir un affect plat (humeur à tonalité neutre), ou une humeur labile (changeante, passer des rires aux pleurs).
  À mesure que progresse la démence l'expression de l'humeur devient de plus en plus pauvre, ce qui rend le diagnostic difficile. 
  I - DÉPRESSION 
La dépresion affecte le tiers des malades qui prennent conscience de la perte de leurs capacités intellectuelles et fonctionnelles...
Elle peut entraîner une régression majeure chez une personne ayant déjà des déficits cognitifs.
Comme pour la population générale, il existe des formes atypiques dites masquées, car tous les critères de la dépression majeure ne sont pas présents (insomnie, inappétence, adynamie)
Pour les personnes démentes les symptômes dépressifs sont obscurcis et camouflés par l'accentuation des déficits cognitifs et la non verbalisation de l'humeur. S'aider de  l'échelle de Cornell
Les symptômes dépressifs
L'humeur dysphorique (Contraire : euphorique) caractérise la dépression.Il y a peu de signes fiables pour la repérer 
- l'indifférence progressive, l'apathie,
- la perte d'initiative, d'intérêt ou de plaisir,
- la tendance à l'isolement, les idées de mort,
- les difficultés de concentration,
- les changements par augmentation ou diminution de l'appétit, des habitudes de sommeil, de l'activité psychomotrice,vigilance à l'égard des diverses formes de la dépression.
Importance d'entreprendre le traitement approprié pour rétablir une qualité de vie meilleure pour le malade, sa famille, les soignants.
AVEC ou SANS TRISTESSE EXPRIMÉE... d'où
Conduites face à la dépression
Quatre catégories de possibles : communication thérapeutique, médicaments, thérapie cognitive, psychothérapie. 
Communication thérapeutique
Se concentrer sur les émotions sous-jacentes aux comportements pour comprendre des situations vécues permet de considérer le vécu dépressif plutôt que de le laisser de côté. Ce qui oriente les attitudes soignantes.
Je suis disposé à écouter attentivement la personne : mon comportement doit lui confirmer que son état m'importe, que ses propos méritent d'être écoutés.
Si je ne me sens pas disposé à l'écouter : si mon temps est restreint au moment précis où la personne a besoin de soutien, je dois quand même lui répondre, ne jamais quitter les lieux en faisant comme si de rien n'était.
«Je crois comprendre que vous vous sentez seul monsieur Dupont. Malheureusement, c'est difficile pour moi de vous aider. Je vais vous trouver quelqu'un. Un instant je reviens»
Trouver quelqu'un et revenir pour donner le renseignement.
«Vous voulez me parler de ce qui vous arrive monsieur Dupont ? Je manque de temps maintenant mais je sais que c'est important d'en parler. Je reviendrai en fin d'après-midi.»
J'aide le malade qui a de la difficulté à s'exprimer en décodant son langage non verbal.
Je manifeste ma capacité de réagir comme si j'étais dans la peau du malade (empathie)
Je rassure la personne en lui disant que parfois on ne peut s'empêcher de se sentir triste, déprimé.
J'utilise le toucher affectif pour accompagner mes propos.
Je termine l'interaction par un résumé réaliste mais qui confirme au malade sa propre dignité.
Avant de quitter, je peux lui suggérer une activité plaisante : d'aider quelqu'un ou de me rendre service ou, tout simplement, d'évoquer une expérience antérieure heureuse.
Médicaments
Les personnes démentes se montrent beaucoup plus sensibles aux effets des médicaments.
- Commencer par de petites doses et surveillance attentive.
- Choix d'antidépresseurs ayant un effet anticholinergique minimal.  
Thérapie cognitive. La psychologie propose deux approches :
psychothérapie (interventions cognitives)
Selon l'approche cognitive, la dépression résulte de perceptions négatives et fausses que la personne se fait d'elle-même, de ses expériences et de son avenir. Le traitement n'utilise pas dans ce cadre l'introspection et ne produit pas nécesssairement les résultats escomptés.
- But : agir sur les pensées négatives.
- D'abord en apprenant à la personne à reconnaître les fausses perceptions. 
- Ensuite, en modifiant ces perceptions.
Ex. : malade dément qui ne participe plus aux activités en raison de sa performance diminuée.
- L'aider à distinguer celles de ses habiletés qui demeurent intactes de celles qui sont disparuesÉ Ceci l'empêchera de croire que le déficit qu'il éprouve pour une activité s'étend à toutes ses capacités. Et il adoptera une attitude plus réaliste face à son niveau d'incapacité réel.
- L'amener à évaluer les avantages et les inconvénients de cesser ce passe-temps. Ce traitement convient surtout durant les premiers stades de la démence, pour ceux qui ont conscience de leurs problèmes, car il leur donne le sentiment de respect.
    - Rôle du psychologue.
- D'abord examiner avec les soignants la faisabilité et les bienfaits d'une éventuelle psychothérapie.
- Établir le lien entre les idées et les sentiments émis.
- Rendre cohérentes les idées éparses formulées. 
- Décoder le langage non verbal. 
- Établir clairement avec les soignants les éléments à intégrer dans la communication thérapeutique.
- Façons d'aborder le malade dément déprimé.
- Sujets de conversation à privilégier ou à éviter.
- Façons de le rassurer ou de le consoler.
- Les habiletés fondamentales de la relation d'aide.
Mettre trop d'énergie à vouloir changer le malade peut devenir frustrant tant pour le psychologue que pour les soignants ou la famille.
    Interventions comportementales ( ou behavoriales)  II - APATHIE 
 L'apathie est souvent interprétée comme une absence de problème car Étant que le malade est tranquille, il est heureux !
- la stimulation sensorielle ou ,
- des activités de socialisation ou ,
- l'établissement d'une communication thérapeutique. Ex. : Le malade qui refuse de sortir de sa chambre, peut agir ainsi par crainte de ne plus retrouver son chemin au retour. Il s'agit alors :
- de l'inviter à sortir quand même, sans trop insister,
- de lui proposer de l'accompagner pour le rassurer,
- de rester avec lui quelques instants lors d'activités de groupe, pour faciliter son intégration à l'activité.
Ex. : Ne plus vouloir sortir du lit ni participer aux activités peut être : un signe de dépression nécessitant un traitement ; signifier que l'environnement est «surstimulant» pour lui. Diminuer le nombre ou la durée des activités, les modifier en offrant des stimulations correspondant aux capacités, aux intérêts du malade.S'assurer qu'elle lui plaît et qu'il se sent libre d'y participer.
 III - RÉACTION CATASTROPHIQUE 
   IV - AGITATION ET AGRESSIVITÉ
Chez les personnes démentes, mais non psychotiques elles sont peu fréquentes.
Mais c'est un problème grave pour la personne, la famille, les soignants, les autres Résidents. Elles affectent la qualité de vie de la personne et ses relations interpersonnelles.
Et préoccupent beaucoup les gestionnaires ! 
CONDUITES THÉRAPEUTIQUES 
Sujets complémentaires sur ce site 
Désorientation 
Troubles de la pensée 
Comportements d'errance 
Comportements perturbateurs 
Bibliographie- Berger L., Mailloux D., Personnes âgées, une approche globale, Maloine, Paris, 1989. 585 p.
- Collière M-F., Promouvoir la vie, Interéditions, Paris, 1982, 391 p.
- Collière M-F., Soigner... le premier art de la vie, Interéditions, Paris, 1996, 440 p.
- Ducharme F., Principes généraux d'interventions auprès des personnes âgées atteintes de déficits cognitifs irréversibles, LICACD, Montréal, 1987.
- Hesbeen W., Prendre soin à l'hôpital. Inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, Masson, Paris, 1997, 194 p.
- Levesque, C. Roux, S. Lauzon, Alzheimer Comprendre pour mieux aider;  ERPI, Montréal, 1991
- Maisondieu J., Le crépuscule de la raison, Centurion, Paris, 1989, 222 p.
- Messy J., La personne âgée n'existe pas : une approche psychanalyste de la vieillesse, Rivages, 1992, 192 p
- Mias L., Decourt E., Pour un art de vivre en Long séjour, Bayard, Paris, 1993, 252 p
- Micas M. , Comment vivre avec un Alzheimer, éd Josette Lion, 7508 Paris, 2000, 159 p.
- Muyard J-P., Pourquoi tombons-nous malades. Pour une médecine de la personne, Fayard, 2009, 389 p.
- Personne M., Soigner les personnes âgées à l'hôpital, Privat, Toulouse, 1991, 239 p.
- Phaneuf M., Démarche de soins face au vieillissement perturbé, Masson, Paris, 1998, 290 p.
- Personne M., Prendre en charge les personnes âgées dépendantes, Dunod, Paris,1998
- Ploton L., La personne âgée, Chronique sociale, Lyon, 1990, 244 p.
- Poletti R., L'enrichissement des interventions, Centurion, Paris, 1980, 132 p.
- Poletti R., Les soins infirmiers, théories et concepts, Centurion, Paris, 1989, 175 p.
- Riopelle L., Soins infirmiers, modèle centré sur les soins de la personne, Hill, Québec, 1984, 354p
- Ylieff M. , Prise en charge et accompagnement de la personne démente, Cahiers du troisième âge, éd Kluwert, (avenue Louise 326, Bte 56, 1050 Bruxelles), 2000, 127 p
mars 1994
Dr Lucien Mias

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