Que faire devant une désorientation ? 13 pages
1) la désorientation dans l'espace, évaluée par des questions sur l'espace géographique, la topographie des lieux.
Elle est un facteur important d'isolement social, accentue la dépendance (surveillance permanente ou malade maintenu sur sa chaise dans un lieu clos), fait craindre la fugue dès qu'on n'aperçoit plus le malade ; elle est éprouvante pour le soignant.
- Edwin Ritter (Suisse) propose une astucieuse façon pour nous faire découvrir l'univers des personnes souffrant de désorientation spatiale.
Prenez un miroir d'environ 20 x 15 cm. Placez-le devant le dessin ci-dessous (que vous aurez préalablement imprimé) de façon à pouvoir voir son reflet dans le miroir. Prenez à présent un stylo-bille ou un crayon et essayez d'aller de A jusqu'à B.
Regardez uniquement le dessin dans le miroir, pas la feuille sur laquelle vous traçez. Vous réaliserez combien il est difficile de s'orienter et de retrouver son chemin.
Une personne souffrant de démence est confrontée à toutes ces difficultés chaque fois qu'elle doit s'orienter au quotidien. Contrairement à vous, qui pouvez comprendre comment fonctionne cet exercice le résident est incapable d'analyser ces difficultés.
2) la désorientation dans le temps, évaluée
par des questions touchant la date, l'heure.
3) la désorientation par rapport aux personnes,
évaluée en demandant à la personne de
donner le nom de ses proches et les liens qui les unissent, etc.
4) la désorientation affectant
l'identité du malade lui-même, qui ne
peut plus se reconnaître, se nommer, savoir qui il est, etc.
- le fait d'être orienté dans l'espace c'est-à-dire de savoir où l'on est, de se situer dans un lieu déterminé, de connaître les repères spatiaux.
- le fait de
s'orienter dans l'espace c'est-à-dire
d'utiliser des repères spatiaux pour se déplacer
dans ou vers un lieu déterminé.
Une personne peut ne plus être orientée tout en
demeurant capable de s'orienter.
« Je ne sais pas où on est ? », perturbe
moins sur le plan de l'autonomie que « Je ne sais pas comment
aller à ma chambre ? »
- l'aménagement prothétique de l'environnement
- l'apprentissage d'itinéraires
favorisant des déplacements autonomes vers et dans
différents lieux du service.
Certains Résidents sont incapables de
repérer et d'utiliser spontanément les indices.
L'orientation consiste à stimuler leurs comportements
exploratoires, à les sensibiliser à la
présence des signes, à susciter leur utilisation,
à favoriser la reconnaissance des lieux, en
créant un circuit d'entraînement à
l'orientation spatiale.
Taulbee et Folson, 1966
L'orientation à la
réalité pour aider à
être orienté et à s'orienter
- doit être continue (24 h/24 h).
- doit être intégrée aux
activités journalières : habillage,
toilette, alimentation, marche, bavardage.
- doit ajouter aux données sur le temps et l'espace
des données pertinentes sur les activités.
Ex : informer que la messe est à h soit dans 15 mn ,
l'aidera davantage que de se limiter à lui dire qu'il est 2
h 45.
Naomi Feil - 1986
À chaque âge sa propre tâche. La facilité avec laquelle nous accomplissons une tâche à un moment donné dépend de la qualité avec laquelle nous avons accompli les tâches précédentes. Nous sommes toujours en train de lutter pour accomplir nos tâches de la naissance à la mort.
Il ne s'agit pas d'un retour conscient dans le passé comme dans la sixième et dernière étape d'Erikson, il s'agit d'un besoin humain profond : mourir en paix.
L'affaiblissement des fonctions produit une sorte d'atrophie de l'espace extracorporel. Il est vrai qu'animé par un désir défaillant, avec des cellules programmées pour mourir et qui meurent, le corps sécrète un environnement raréfié, rétréci et frileux, adapté à ses infirmités, comme un membre brisé s'enveloppe d'un plâtre pour éviter la souffrance.
Le milieu appauvri désactive en retour le désir, l'entraînant dans un cercle vicieux qui conduit au désamorçage et au tarissement de la source. Dans la rivière asséchée le temps ne coule plus et le vieillard ne le sent plus passer. Il ne s'accélère pas comme on le pense généralement ; il n'est qu'un mince filet d'heures. On dit quelquefois : mourir d'ennui ; mais avec la vieillesse, c'est de ne plus pouvoir s'ennuyer que l'on meurt. » J.D. Vincent
Dans les
thérapies de soutien, l'empathie, la chaleur humaine, le
respect, la connaissance du résident et la
compréhension de ses buts, doivent aider les soignants
à trouver la réponse la mieux adaptée.
Prendre soin des
personnes âgées : entre le cerveau et la main, il faut qu'il y
ait le coeur.