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TROUBLES de la
PENSÉE 4 pages
- Hallucinations,
Illusions et Idées délirantes.
-
- Ce sont des troubles de la pensée
sporadiques qui s'ajoutent occasionnellement à la
démence et entraînent un désarroi ou
une désorganisation complète.
- Surtout vécues par des malades gravement
atteints, elles sont plus fréquentes dans le
Délirium et la schizophrénie.
- L'invention de réponses à des
questions sur des événements dont le malade ne se
souvient pas n'est pas une idée délirante, c'est
une confabulation.
- La fabulation elle, consiste à
présenter des inventions comme des souvenirs, en l'absence
de trouble de la mémoire.
- Hallucinations
- La personne démente qui hallucine
perçoit par ses sens des choses qui ne sont pas
présentes.
- Ex. : elle verra des intrus dans sa chambre ou elle
entendra des enfants et voudra les toucher, alors qu il n'y a personne
autour d'elle.
- Illusions
- Perceptions inexactes de stimuli extérieurs
RÉELS.
- Ex. : voir un chat ou un serpent alors qu'il s'agit
d'un objet inanimé ou de plis dans les couvertures.
- Elles semblent liées à des
déficiences de décodage des stimuli visuel.
- Elles peuvent être produites par un
éclairage changeant.
- Idées délirantes
- Les idées délirantes sont de
fausses croyances fondées sur une déformation de
la réalité. On y retrouve le plus souvent
- - le délire de persécution
- - le délire de
préjudice.
- Ex. : Un malade peut se dire victime de la
conspiration de ses proches qui le gardent enfermé
à l'hôpital, les accuser de le voler.
- Des pertes auditives peuvent provoquer des
idées délirantes ou des hallucinations.
- Conduites
thérapeutiques
- Régler les problèmes
auditifs.
- Diminue les sources de malentendus qui peuvent conduire à
des accusations de complot ou à de la suspicion.
- - Palliatifs :
- - Bruits de rues : fermer la fenêtre.
- - Télévision :
l'éteindre.
- Régler les problèmes visuels.
- Même si la plupart des personnes
âgées ont besoin de verres correcteurs,
- rares sont celles qui les portent en institution. Elles
peuvent en avoir oublié l'utilité ; et les
soignants n'en voyant plus l'utilité, ne les incitent pas
à les porter.
- Ex. : le malade qui voit un manteau
accroché au mur peut croire qu'un intrus se trouve dans la
pièce.
- Approcher la personne doucement par l'avant.
- Doser la quantité de stimulation et
repérer les sources de méprise.
- Ex. : un mauvais éclairage ou la
réverbération des néons sur un
plancher luisant empêche une perception claire des objets.
- S'assurer que le délirium n'est pas la
cause des troubles.
- Ne pas tenir compte des troubles qui n'importunent
ni le malade ni son entourage.
- Faire comme s'ils n'existaient pas, sans entrer dans le
jeu.
- Ex. : le fait que le malade parle de sa chambre
comme de son bureau n'entraîne pas de conséquences
fâcheuses et peut ne pas faire l'objet d'une intervention
particulière.
- Éviter de raisonner la personne ou de
discuter avec elle en s'obstinant.
- Incapacité de la personne à se
souvenir des faits.
- Ex : celle qui ne cesse de se plaindre d'avoir
été volée peut le faire parce qu'elle
égare ses choses. Chercher à lui faire entendre
raison ne fera qu'augmenter son insécurité,
d'autant plus que de telles discussions attirent justement l'attention
sur le propos déplaisant : l'objet
égaré.
- Garder discrètement en
réserve des doubles des objets que la personne a
tendance à égarer.
- Afin d'éviter des accusations de vol
substituer un chapelet... au chapelet égaré, le
temps de retrouver le premier...
- Dresser une liste des «cachettes»
habituelles.
- Le repérage rapide de l'objet
introuvable évitera la montée
d'anxiété et les acccusations qui peuvent
s'ensuivre.
- Permet d'épargner temps et
énergie des soignants.
- Rassurer la personne.
- Ex. : si la personne s'inquiète du fait
qu'elle n'a pas d'argent la rassurer en lui mentionnant que ses
finances vont bien, qu'elle réussit toujours à
payer ses comptes ici à l'hôpital.
- Reconnaître l'idée
émise par la personne.
- Répéter quelques mots
mentionnés par la personne constitue une bonne
façon de lui montrer notre effort de
compréhension ce qui la rassure.
- Reconnaître les sentiments
présents.
- Ex. : malade qui ne reconnaît pas une
infirmière.Il peut la traiter comme une
étrangère, devenir inquiet et exiger qu'on fasse
venir la police pour chasser l'intruse.On peut réagir
à sa crainte de la manière suivante :
- «C'est vrai que ça fait un
moment que nous ne nous sommes pas vus, je comprends votre
inquiétude. Je suis Sylvie Desale votre
infirmière.Vous avez raison de ne pas me
reconnaître, car nous ne nous voyons pas aussi souvent que je
le souhaiterais.»
- Présenter les faits de façon
brève et simple.
- Ex. : personne qui refuse ses médicaments.
Elle peut se montrer suspicieuse parce qu'elle ne se souvient pas
d'avoir pris des médicaments la veille, ou parce qu'elle
pense que ce sont de «nouvelles» pilules. Au lieu
de tenter de lui faire se rappeler la visite du médecin pour
«justifier» aller directement au fait :
- «Voici la pilule pour votre coeur,
aimeriez-vous la prendre avec de l'eau ou du jus?» Si la
personne refuse à nouveau, revenir plus tard ou demander
à un autre soignant de lui offrir les
médicaments.
- Ne pas nier ce que vit la personne.
Le malade vit des hallucinations
: ne pas nier ce qu'il voit.
- Ex. : on peut lui dire : «Moi je ne vois
pas la machine que vous voyez, mais je comprends que vous soyez
effrayés par ce que, vous, vous voyez»
- On n'entre pas dans les hallucinations on ne les nie
pas, on respecte les émotions du malade.
- Dans le cas des illusions,
retirer le stimulus qui prête à une fausse
interprétation (Ex.: plis dans les couvertures) ou lui
expliquer la nature réelle de l'objet qui
l'effraie.Être particulièrement attentif
à l'apparition des illusions en soirée qui
dénotent des conditions d'éclairage non
adéquates.
- Utiliser la diversion.
- Si les interventions précédentes
échouent, la diversion peut constituer un moyen efficace et
simple d'en venir à bout .
- Ex. : malades ne reconnaissant pas le soignant ou
le confondant avec d'autres personnes peuvent résister
farouchement aux tentatives pour les coucher, convaincus qu'il y a un
étranger ...
- Miser sur la faible mémoire et la
capacité d'attention réduite : attirer son
attention sur une autre cible qui n'a rien à voir avec
l'activité conflictuelle. «J'y pense tout
à coup, c'est votre anniversaire dans un mois. Noël
approche ! Vous savez qu'on donne des cadeaux à tout le
monde.»ou, «Je vais vous faire un bon massage avec
une lotion rafraîchissante.» ou,entrée
en scène d'une tierce personne.
- Administrer des médicaments
- Ils ne doivent pas être utilisés
hâtivement, sans examiner d'autres possibilités
d'interventions.
- Ils ne doivent pas représenter un substitut
- à l'insuffisance de personnel soignant,
- à une absence de projet de soins.
- Sujets complémentaires sur le site
- Désorientation
- Troubles de l'humeur
- Comportements d'errance
- Comportements perturbateurs
- Bibliographie- Berger L., Mailloux D., Personnes âgées, une approche globale, Maloine, Paris, 1989. 585 p.
- Collière M-F., Promouvoir la vie, Interéditions, Paris, 1982, 391 p.
- Collière M-F., Soigner... le premier art de la vie, Interéditions, Paris, 1996, 440 p.
- Ducharme F., Principes généraux d'interventions
auprès des personnes âgées atteintes de
déficits cognitifs irréversibles, LICACD,
Montréal, 1987.
- Hesbeen W., Prendre soin à l'hôpital. Inscrire le soin
infirmier dans une perspective soignante, Masson, Paris, 1997, 194 p.
- Levesque, C. Roux, S. Lauzon, Alzheimer Comprendre pour mieux aider; ERPI, Montréal, 1991
- Maisondieu J., Le crépuscule de la raison, Centurion, Paris, 1989, 222 p.
- Messy J., La personne âgée n'existe pas : une approche psychanalyste de la vieillesse, Rivages, 1992, 192 p
- Mias L., Decourt E., Pour un art de vivre en Long séjour, Bayard, Paris, 1993, 252 p
- Micas M. , Comment vivre avec un Alzheimer, éd Josette Lion, 7508 Paris, 2000, 159 p.
- Muyard J-P., Pourquoi tombons-nous malades. Pour une médecine de la personne, Fayard, 2009, 389 p.
- Personne M., Soigner les personnes âgées à l'hôpital, Privat, Toulouse, 1991, 239 p.
- Phaneuf M., Démarche de soins face au vieillissement perturbé, Masson, Paris, 1998, 290 p.
- Personne M., Prendre en charge les personnes âgées dépendantes, Dunod, Paris,1998
- Ploton L., La personne âgée, Chronique sociale, Lyon, 1990, 244 p.
- Poletti R., L'enrichissement des interventions, Centurion, Paris, 1980, 132 p.
- Poletti R., Les soins infirmiers, théories et concepts, Centurion, Paris, 1989, 175 p.
- Riopelle L., Soins infirmiers, modèle centré sur les soins de la personne, Hill, Québec, 1984, 354p
- Ylieff M. , Prise en charge et accompagnement de la personne
démente, Cahiers du troisième âge, éd
Kluwert, (avenue Louise 326, Bte 56, 1050 Bruxelles), 2000, 127 p
mars 1994
Dr Lucien Mias