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- Dépendance
et charge en
travail 4 pages
- Base de
référence :
Nicole Exchaquet et Lina
Zublin ,
- Effectif et organisation pour des soins infirmiers
adéquats.
- Éditions du Centurion, Paris, 1980.
- Les travaux de Nicole
Exchaquet et Lina Zublin
(1971-1980) les a conduit à retenir le principe que les
"soins directs" sont proportionnels au degré de
dépendance des patients et que les "soins indirects" sont
fixes.
- Cette méthode permet une classification de la
dépendance vis à vis des actes de la vie
quotidienne : dépendance par rapport aux besoins,
dépendance fonctionnelle.
- L'hypothèse des "soins directs
proportionnels au type de dépendance" se
révèle, en pratique, globalement pertinente, mais
on relève des inadéquations pour des cas
particuliers qui concernent surtout les dépendances par
perte d'autonomie cérébrale : un grabataire
mobilise moin de temps agent qu'un Alzheimer errant.
- Aussi doit-on parler "d'évaluation" de la
charge en soins et non de "mesure" (la mesure est l'apanage du PRN).
- L'état de dépendance est un
état de santé qui nécessite de l'aide
pour que soient assurés les actes essentiels de la vie
quotidienne.Cette dépendance peut être temporaire
ou durable, selon que la pathologie en cause est curable ou
séquellaire.
- La dépendance temporaire se
résout par le traitement de la pathologie en cause, avec des
soins.
- La dépendance durable demande des soins
s'occupant de la vie des patients. Des soins de santé qui en
plus des soins techniques ponctuels d'une pathologie, prennent en
compte la globalité de l'être.
- La dépendance offerte, entraîne, en
échange, une prestation d'aide.
- Si dans la charge en travail on rencontre des volumes
fixes, aisément quantifiables, par contre se trouve une
partie variable, c'est la charge en soins.
- La charge en soins est la quantité
d'actions para-médicales requises par un patient par 24h.
Elle comporte deux aspects essentiels :
- - Les soins directs : temps
nécessaire aux soins effectués auprès
du patient.
- - Les soins indirects : temps passé
à s'occuper du patient, même si on n'est pas
à côté de lui.
- On peut étudier ces temps de soins de
deux façons :
- en fonction du degré de
dépendance fonctionnelle : après
évaluation des fonctions déficientes
nécessitant aide, on classe les patients selon trois types
de dépendance, auxquels correspondent des durées
de soins différentes.
- On évalue, dans ce cas, le
besoin d'aide à des fonctions défaillantes.
- L'évaluation
globalise, donne des fourchettes de temps et, ce faisant, est plus
conforme aux quotidien des soins. Car le soin donné est plus
ou moins doux et relationnel selon le soignant et le soigné.
- en mesurant les soins reçus
ou requis : on fait un plan des soins que
nécessite l'état du patient, puis on attribue un
temps à chaque soin.
- On mesure, dans ce cas, la
réponse en soins requise par un état.
- La
mesure personnalise, donne des temps étalonnés
et, ce faisant, est plus conforme aux
besoins de gestion de l'effectif, nécessaire et suffisant.
A - Évaluation de la charge en
travail
- La charge en
travail, qu'est-ce ?
- C'est la somme de temps nécessaire
par 24 h, pour répondre aux besoins des patients.
- En divisant ce temps par le temps de travail quotidien
d'un agent, on obtiendra l'effectif nécessaire dans
l'unité de soins.
- Elle est fonction de plusieurs facteurs.
- La charge en soins est la charge la plus
variable.
- Elle quantifie la somme des
activités para médicales requises par un patient,
tributaire de la quantité mais aussi de la
qualité des soins. Elle est subordonnée aux
objectifs fixés quant au niveau de la qualité des
soins estimée nécessaire en fonction de la
spécificité du service, des évolutions
technologiques; du type de patients; de la qualification et de la
motivation du personnel.
- Définir la qualité
nécessaire et suffisante est la première
démarche à effectuer avant toute mesure car ce
sera la référence d'où
découleront les actions de soins.
- Mais à qui appartient-il de
définir ?
- - A l'OMS qui définit la
santé "comme un bien-être sur le plan physique,
psychologique et social"?
- - A l'assuré, à
la direction, au médecin, aux soignants, au
ministère, aux élus, au régleur ?
- - La qualité au regard de la
demande ou au regard des possibilités économiques
de soins ?
- Si on se réfère
à la modification de notre milieu de vie depuis trente ans
la définition qui tient compte de
l'évolutivité du milieu, est la
définition de R. Dubos, qui colle davantage à la
réalité : l'état de santé
défini comme "la capacité de fonctionner au mieux
dans son milieu"
- La charge la plus différente
d'une institution à l'autre est "l'entretien
ménager".
- Nous entendons par entretien
ménager, tout le travail de ménage en dehors de
l'environnement direct du patient : entretien des sols, des escaliers,
des vestiaires, des couloirs; utiliser le lave-vaisselle
matin-midi-goûter-soir; chauffe des plats en liaison froide
à aller chercher et contrôler.
- Ce travail est, soit confié
à des groupes spécialisés, soit
assuré (suivant des modalités multiples), par le
personnel de l'Unité de soins.
- C'est le plus facile à
chronométrer car il dépend de la conception
architecturale et de l'organisation fonctionnelle du service
(degré d'automatisation des tâches
répétitives d'entretien du sol; du traitement
apporté aux problèmes de cuisson et distribution
des aliments, vaisselle, entretien du linge, évacuation des
déchets...)
- La charge la plus modulable est le temps
passé à "la formation discontinue permanente"
des soignants, qui est une nécessité absolue, si
l'on veut garder un dynamisme performant.
- CHARGE EN
TRAVAIL = CHARGE EN SOINS (Soins directs + Soins indirects) + ENTRETIEN MENAGER.
- I . CHARGE EN
SOINS
- Base : les "soins directs" sont
proportionnels au degré de dépendance des
patients; les "soins indirects" et les "tâches
hôtelières" sont fixes.
- a) SOINS
DIRECTS
- "Sous ce terme sont
regroupées les
activités comprises dans la fonctions relative aux soins. Il
s'agit d'activités convergeant sur le malade
individuellement et accomplies auprès de ce dernier : donner
des soins, observer le malade, accompagner le malade, s'entretenir avec
le malade au sujet de sa santé, évaluer les soins
donnés, etc..." Confrer
: Exchaquet et Zublin, Effectif et organisation pour des soins
infirmiers adéquats, Paris, Le Centurion - p 92.
- La succession des actions :
- L'équipe soignante après
observation clinique choisit, pour chaque besoin, l'item correspondant
à l'état du patient, dans la Grille d'évaluation des
14 besoins de Virginia Henderson. Ces items sont
cotés de 1 à 4, selon des critères de
dépendance croissante.
- À partir de
l'évaluation est établi lePlan
de Soins Infirmiers.
- À partir des cotations, somme
des 14 items donnant un Score, compris entre 14 et
70 (de 14 x 1 à 14 x 5)
- Type de dépendance par rapport
aux 14 BESOINS :
- 14 à 28 = Indépendant.
- 29 à 52 = Semi-dépendant
- 53 à 60 = Dépendant.
- 61 à 70 = Très
dépendant
- Le calcul de la dépendance
n'étant pas lié aux soins infirmiers, mais aux 14
besoins, nous avons donc une dépendance par rapport aux
actes de la vie quotidienne, aux fonctions. Nous utilisons la grille de
Virginia Henderson pour étudier les besoins et non la grille
d'Exchaquet et Zublin, qui, elle, a des items tenant compte des soins
en plus d'items des fonctions. Or une grille de niveau de
dépendance ne doit pas comporter d'actes de soins, car elle
est un constat. Les soins constituent une réponse au
constat.
- À partir du score, Calcul de
l'Autonomie Restante.
- 14 = 100 % et 70 = 1 % d'autonomie restante.
- L'autonomie restante est la vue optimiste
de la dépendance : lorsque la dépendance diminue
l'autonomie augmente. Si on réalise un graphique de
l'évolution, une courbe d'autonomie ascendante est plus
reconnue comme un progrès, qu'une courbe de
dépendance qui diminue.
- À partir du score, Calcul de la
durée des soins directs.
- Fourchette de temps des soins directs
en minutes
- Plutôt que de prendre un chiffre
moyen comme le font Exchaquet et Zublin et afin de cerner au plus
près la réalité, nous avons
testé des coefficients qui sont
appliqués au score obtenu.
- Dans chaque fourchette du type de
dépendance, temps minimum au score le plus bas et maximum au
score le plus élevé avec, entre, des temps
intermédiaires.
- Coef. 1,21 de 14 à 28. (14
=16,94 mn ; 20 = 24,2 mn ; 28 = 33,88 mn)
- Coef. 2,30 de 29 à 52. (29 = 66
mn ; 40 = 92 mn ; 52 = 119 mn)
- Coef. 2,6 de 53 à 60. ( 53 = 137
mn ; 57 = 148 mn; 60 = 156 mn)
- Coef. 3 de 61 à 70. (61 = 181 mn
; 65 = 519 mn; 70 = 210 mn)
- À partir du temps nécessaire
pour les soins directs individuels, calcul du Temps de charge
en soins directs et pour 24 h de l'Unité de Soins.
- b) SOINS
INDIRECTS
- "Sous ce terme sont regroupées les
activités relevant des fonctions des soignants accomplies
hors de la présence du patient et en relation avec : les
soins (préparer le matériel, s'entretenir avec la
famille), la gestion du personnel (contrôler, informer), la
gestion du service (établir les horaires de travail, le plan
de travail) et d'autres activités (boire une tasse de
thé à l'occasion d'une pause de travail, attendre
le médecin)"
- N. Exchaquet et Zublin. Effectif et
organisation pour des soins infirmiers adéquats - Paris. Le
Centurion - p 92.
- Temps fixe,
évalué à 75 mn par patient et par 24 h.
- c ) TACHES
HÔTELIÈRES
- "Sous ce terme sont regroupées les
activités du personnel soignant, et non domestiques,
centrées sur le service et autres que la participation aux
soins : distribution des repas, boissons, nettoyage dans
l'environnement direct du malade, rangement du linge, transport (de
malade ou matériel), de messageries, etc..." N. Exchaquet et Zublin. Effectif et organisation
pour des soins infirmiers adéquats - Paris. Le Centurion - p
92.
- Temps fixe,
évalué à 60 mn par patient et par 24 h.
- 2. ENTRETIEN
MENAGER
- L'entretien des locaux n'est pas inclus dans
l'étude de la charge en soins (et non en travail), les
taches hôtelières étant
précisées "non domestiques" : le
ménage étant effectué par un service
tiers.
- Temps fixe, évalué
en minutes, par patient et par 24 h, en fonction des locaux ;
ou nul si exécuté par un
service tiers.
B - Calcul du personnel nécessaire
dans l'unité de soins
- La somme des résultats individuels permet
d'obtenir, en minutes, la charge en travail, pour l'ensemble de
l'unité de soins et pour 24 h. Ce travail va
nécessiter pour être
réalisé, du "temps-agent".
- En se basant sur un temps de travail en 1998 de 7 h 48
(448 mn) par agent et par 24 h on peut calculer l'effectif
nécessaire par jour (total-minutes / 448)
- Calcul possible de la dotation en personnel pour la
semaine, le mois, l'année (en fonction des
résultats des exercices antérieurs)
- Note sur le traitement informatique : pour chaque
patient, nous tapons au clavier les 14 chiffres correspondants aux 14
items retenus dans l'évaluation des 14 besoins (Charge en
travail pour 32 résidents : 15 mn.). Les calculs,
programmés, sont automatiques.
- Dr Lucien Mias - septembre 1996
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