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Personnes âgées présentant des déficits cognitifs


Intégration, sectorisation communautaire
 ou relégation ? images/logoPdf8k.jpg
 14  pages

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 Deux écoles de pensée

Le regroupement de personnes présentant des profils de dépendance hétérogènes pose un problème complexe et qui est résolu différemment selon deux écoles de pensée.

  L'observation de pratiques gériatriques diverses

Nos observations nous portent à croire que :

  Nos valeurs, nos croyances, nos limites

« La recette du succès consiste à être engagé de façon visible dans la vision et les valeurs de l'organisation. On envoie alors instinctivement des signaux clairs et cohérents.» A. Mac Neil, 1988.

Il n'y a pas d'ambivalence : nos valeurs ne restent pas attachées à la notion médicale de guérison mais défendent des valeurs humanistes d'accompagnement jusqu'au bout de la vie.

Nous avons axé nos interventions sur une profonde croyance en la capacité d'adaptation et de croissance de la personne âgée. Nous concevons celle-ci comme un être ayant de multiples moyens d'adaptation et de croissance, se prolongeant dans le vieillissement que nous considérons comme un processus impliquant des interactions bio-pycho-sociales.

Les choix d'interventions découlent d'une base neurophysiologique qui tient compte du fonctionnement du cerveau pluriel (triple et unique à la fois). Elles intègrent fortement les potentialités du système limbique et nous croyons aux possibilités du cortex, tel que l'exprime P. Gayral :
« À la hantise de l'inéluctable perte quotidienne à partir de 20 ans, de milliers de neurones succède l'espoir euphorisant d'une régénération des neurones jusqu'à un âge avancé, grâce au NGF, le « nerve growth factor ». Ceci est constaté par la mise en évidence de bourgeonnement et de repousse des prolongements pré-synaptiques, à condition de s'en servir. Mieux encore, le processus de repousse neuronale n'est pas seul à oeuvrer dans ce sens. Il y en a au moins deux ou trois autres : polylocalisation des neurotransmetteurs dans la synapse et potentialisation de l'activité pré-synaptique. Cette multiplication des moyens semble indiquer qu'il s'agit d'un processus systémique, possiblement extensible et ouvert au "plus on s'en sert, mieux et plus longtemps ça marche. » P. Gayral
Notre projet de soins tend à offrir aux personnes un support par des interventions individualisées
Nous sommes cependant confrontés à des limites :
- tout en étant cliniquement convaincus qu'il est préférable d'intégrer dans des unités communes les personnes hébergées quelles que soient leurs atteintes et leurs capacités fonctionnelles, nous nous devons d'assurer un milieu de vie favorable au maintien de l'intégrité mentale des personnes dites lucides qui se plaignent d'être perturbées par certains comportements perturbateurs ;
- le nombre de personnes présentant des comportements territoriaux asociaux influe grandement sur le degré de tolérance des résidents lucides ; entraîne une surcharge de travail pour les soignants (avec stress et sentiment d'impuissance) face à une population mixte dont les besoins individuels sont multiples et variés.

 En pays Cathare... la recherche du Graal des Parfaits

Notre fonctionnement et nos résultats n'étant pas "parfaits" nous avons voulu savoir s'il existait d'autres concepts (organisationnel et thérapeutique) qui pourraient :

 En France, une sectorisation intégrative porteuse de    sens, à Rueil Malmaison, le C.A.N.T.O.U (1977).

Les "pseudo cantou" qui ont fleuri avec l'obligation de « prévoir dans l'établissement,une unité séparée de 12 à 15 places maximum avec un mode de vie orientée vers des activités simples s'inspirant des expériences de type Cantou », cachent souvent derrière un mot porteur, une réalité de "relégation ". On y "cache" souvent les personnes qui ne correspondent pas à l'image idéalisée du "vieillard" dont se paraît l'institution...
On les met au coin ! (Le cantou en occitanie désigne le coin du feu ). On est loin de l'esprit du
Centre d'Animation Naturelle Tiré d'Occupations Utiles.

  Le recensement d'expériences nord-américaines

Elles recoupent les réflexions sur les Cantou ; en plus pragmatique :

 Ailleurs, en Europe...

Globalement, il ressort que le problème se pose dans les mêmes termes dans tous les pays et que la qualité du projet de soins centré sur la personne est l'élément déterminant.
Quel que soit le type de structure c'est le projet de soins et son application au quotidien qui font la différence entre sectorisation communautaire et relégation.

On trouve dans la brochure relatant les réalisations des lauréats du Prix Hartman 94, qui concerne des pays d'Europe (Allemagne, Angleterre, Autriche, Espagne, France, Irlande, Pays Bas...) la description de réalisations qui privilégient l'intégration globale et d'autres la sectorisation intégrative.
Toutes se caractérisent par une approche bio psycho sociale de la personne.

 
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Source : Nizard G., L'hôpital en turbulence, Privat, 1994.

 Nous n'avons pas trouvé le Graal... mais nos choix se  trouvent confortés

Soignants de base, sur le front de l'action en Service de soins de Longue Durée nous retirons de l'expérience des autres un renforcement des grandes lignes qui ont prévalu lors de la formalisation de notre projet de soins en 1988 :

 Pour une cohérence entre le discours et les pratiques,  ici et maintenant

 Le dossier reste ouvert...

  Mais alors...la conduite à tenir ?

Toute personne à besoin d'un milieu d'appartenance,
à l'intérieur d'une communauté.
Bibliographie
- Année Gérontologique éd. Serdi, Paris, années 1993 à 1996
- Ducros Gagne M. , Intégration ou ségrégation des personnes âgées présentant des problèmes de santé mentale
 en soins de longue durée, Laboratoire d'interventions cliniques appliquées Chevallier de Lorimier, 1985, Montréal, 
Québec, 18 p.
- Fondation de France, Vivre au Cantou, cahier n° 7, 1993, 134 p.
- Mias L., Decourt E., Équipe soignante, Pour un art de vivre en Long séjour, Bayard, Paris, 1993, 252 p.
- Psychologie médicale, revue de psychiatrie n° 26, 27, 28, SPM, Paris, 1993.
- Site web de l'HAS, ex ANAES, Recommandations sur les contentions.
janvier 1997
Dr Lucien Mias
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