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Évaluation

-
Maslow,
Henderson, Soins
14
pages
- I
- Maslow et la pyramide des
besoins de l'être humain - II
- Virginia Henderson
et 14 besoins
- III
- Le médecin et
la personne âgée Télécharger PowerPoint Diaporama
Maslow et projets en EHPAD
I - Maslow
et la "pyramide"
des besoins de
l'être humain
- À la base des théories humanistes,
l'humain est vu comme un être fondamentalement bon se
dirigeant vers son plein épanouissement (l'actualisation).
Cette approche suppose l'existence du Moi et insiste sur l'importance
de la conscience et de "la conscience de soi". Le but
recherché par le psychologue humaniste est donc de permettre
à tout individu de se mettre en contact avec ses
émotions et ses perceptions afin de se réaliser
pleinement, c'est-à-dire, atteindre l'actualisation de soi.
Parmi les principaux représentant de cette école
de pensée, rappelons Carl Rogers (1902-1987) et Abraham
Maslow (1916-1972).
- Pour Maslow (1970), le comportement est aussi notre
désir conscient de croissance personnelle.
- Les humanistes soulignent même que certains
individus peuvent tolérer la douleur, la faim et beaucoup
d'événements qui sont sources de tension pour
atteindre ce qu'ils considèrent comme un accomplissement
personnel. Selon Maslow, les besoins humains sont organisés
selon une hiérarchie où, à la base, on
retrouve les besoins physiologiques élémentaires
et à son sommet, on retrouve les besoins psychologiques et
affectifs d'ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui
créent la motivation humaine.
-
Nous garderons la
présentation habituelle sous forme de pyramide de
la hiérarchie des besoins de l'homme
définis par Maslow (même si la
réalité n'est pas aussi statique, une boucle
existant entre les besoins) car elle facilite la
compréhension initiale.
-
La
première observation que l'on peut faire devant une pyramide
c'est que, pour qu'elle tienne droite, elle doit avoir une
base solide, car une erreur de construction du soubassement
entraînera un affaissement de l'ensemble.
- De
même à chaque étage une anomalie de
construction aura pour conséquence un effondrement des
étages situés au-dessus et ainsi de suite
jusqu'au sommet.
- Mais,
également, une faille étendue et profonde peut,
à n'importe quel étage de la pyramide, avoir un
effet destructeur de l'ensemble. Cette digression architecturale,
permet une première approche de l'interdépendance
des besoins.
- - A la base
de la pyramide on retrouve les besoins de maintien de la
vie (respiration, alimentation, élimination,
maintien de la température, repos et sommeil,
activité musculaire et neurologique, contact corporel, vie
sexuelle). Ces besoins sont fondamentaux.
- En effet, un manque, une privation aura obligatoirement
un impact sur les autres besoins, car la construction des
étages supérieurs est alors impossible (ex :
enfants du Sahel ; mais aussi une grande partie de
l'humanité)
- -
L'étage au-dessus représente les besoins
psychologiques : de sécurité
(protection physique et psychologique, emploi, stabilité
familiale et professionnelle), de propriété
(avoir des choses et des lieux à soi) et de
maîtrise (pouvoir sur l'extérieur).
- Un "chômeur", n'ayant pas de
sécurité ne pourra pas construire
l'étage supérieur. De plus, si ce demandeur
d'emploi ne touche pas d'indemnisation il aura des problèmes
pour assurer ses besoins de maintien de la vie et la pyramide humaine
s'écroulera.
-
- Le
3° étage est représenté par
les besoins sociaux : d'affectivité
(être accepté tel que l'on est, recevoir et donner
amour et tendresse, avoir des amis et un réseau de
communication satisfaisant), d'estime de la part des autres
(être reconnu comme ayant de la valeur) et d'appartenance (on
vit en société et notre existence passe par
l'acceptation des autres avec leurs différences, ainsi que
par l'appartenance à un groupe).
- Si ces besoins de base sont satisfaits, il y a
apparition, selon ce que l'on appelle le principe
d'émergence, d'autres besoins dits besoins secondaires de
développement, qui sont plus de l'ordre de la
réalisation de soi, comme être libre, que du
comblement de manques.
- - Le
quatrième étage, c'est le besoin d'estime de
soi-même : sentiment d'être utile et
d'avoir de la valeur, point de départ de l'acceptation de
soi et du développement de l'indépendance.
- - Ce besoin une fois
satisfait, on peut alors accéder au sommet de la
pyramide, arriver à la réalisation de soi
(accroître ses connaissances, développer ses
valeurs, "faire du neuf", créer de la beauté,
avoir une vie intérieure) et, comme dit Nietsche, "devenir
ce que nous sommes ".
- Chez de nombreux individus, ce besoin d'actualisation
de soi comprend les besoins de compréhension cognitive
(nouveauté, exploration, connaissance) et les besoins
esthétiques (musique, art, beauté, ordre).
- Attention : l'actualisation n'est jamais
complètement atteinte et toujours à rechercher
davantage.
La vision dynamique donnée par une boucle
récursive,
rend mieux compte de la
réalité de l'interdépendance des
besoins et
des aspirations.
(schéma conçu
avec Gérard Proisy, Quadrature, organisme de formation en management)
Tableau en pdf pour impression
- Boucle récursive :
boucle qui peut être répétée
de façon indéfinie.
- «L'ajout
d'une "boucle récursive", caractéristique d'une "hiérarchie
enchevêtrée", permet de
montrer la complexité : elle affole la hiérarchie
sans pour autant jamais l'annihiler. Entre le besoin
régulateur et le régulé, entre la
cause et l'effet il y a permutation
éphémère des niveaux, oscillation,
sans que le niveau inférieur ne prenne le dessus de
façon permanente.
La
boucle récursive est différente de la
rétroaction (feed-back) qui est un
élément d'un programme alors que la boucle
récursive est à elle-même son propre
programme. Quand à la circularité, ce qui lui
manque pour devenir complexe, c'est justement
l'élément hiérarchique». Biblio: Orgogozo I., Serieys H., Changer le
changement, Seuil,Paris, 1989, 217 p.
BESOINS PHYSIOLOGIQUES
BESOINS DE PROTECTION ET DE
SÉCURITÉ
- Les besoins de protection et de
sécurité physique et psychologique viennent
immédiatement après les besoins physiologiques
dans l'ordre de priorité des besoins.
- Sécurité physique
- Lorsqu'un nourrisson vient au monde, sa
sécurité physique dépend
entièrement des gens qui l'entourent. Puis, à
mesure qu'il grandit et se développe, il parvient
progressivement à une plus grande autonomie pour la
satisfaction de ses besoins. Généralement un
adulte peut combler lui-même ses besoins de
sécurité physique. Toutefois, une personne
âgée, malade ou handicapée peut ne pas
être en mesure de satisfaire sans aide ses besoins de
sécurité physique.
- Le maintien de la
sécurité physique implique la
réduction ou l'élimination des dangers qui
menacent le corps ou la vie de la personne. Le danger peut
être une maladie, un accident un risque ou l'exposition
à un environnement dangereux.
- Un client malade peut ne pas être en mesure
de se protéger d'un danger comme l'infection. Sa protection
face à un tel danger dépend alors des
professionnels de la santé.
- Parfois, la
satisfaction des besoins de sécurité physique est
plus importante que la satisfaction des besoins physiologiques.
- Par exemple, une infirmière qui s'occupe
d'un client désorienté devra peut-être
veiller à le protéger pour qu'il ne tombe pas de
son lit avant de lui dispenser des soins visant à satisfaire
ses besoins nutritionnels.
- Sécurité
psychologique
- Pour se sentir en
sécurité psychologiquement une personne doit
savoir ce qu'elle peut attendre des autres, y compris des membres de sa
famille et des professionnels de la santé, ainsi que des
interventions, des expériences nouvelles et des conditions
de son environnement
-
Toute personne sent
sa sécurité psychologique menacée
lorsqu'elle fait face à des expériences nouvelles
et inconnues. Généralement, ces personnes ne
disent pas ouvertement qu'elles sentent leur
sécurité psychologique menacée, mais
leur conversation peut indirectement révéler
leurs sentiments.
- Un
étudiant qui entre au collège peut ressentir une
certaine insécurité s'il ne sait pas à
quoi s'attendre ; une personne qui commence un nouvel emploi peut se
sentir intimidée à l'idée d'avoir
à entrer en contact avec des inconnus ; un client qui doit
subir une épreuve diagnostique peut être
effrayé par les techniques utilisées.
BESOINS D'AMOUR ET D'APPARTENANCE
- Après les besoins physiologiques et les besoins
de sécurité viennent les besoins d'amour et
d'appartenance.
BESOINS D'ESTIME DE SOI ET DE
CONSIDÉRATION
- Toute personne doit
éprouver de l'estime pour elle-même et sentir que
les autres ont de la considération pour elle.
- Le besoin d'estime de
soi est rattaché au désir de force, de
réussite, de mérite, de maîtrise et de
compétence, de confiance en soi face aux autres,
d'indépendance et de liberté. Une personne a
aussi besoin d'être reconnue et
appréciée des autres.
- Lorsque ces deux
besoins sont satisfaits, la personne a confiance en elle et se sent
utile ; s'ils ne sont pas satisfaits, la personne peut se sentir faible
et inférieure (Maslow, 1970).
BESOIN D'ACTUALISATION DE SOI
Les besoins
d'actualisation de soi se trouvent au sommet de la
hiérarchie des besoins humains de Maslow.
- Lorsqu'une personne a
satisfait tous les besoins des niveaux
précédents, c'est dans l'actualisation de soi
qu'elle parvient à réaliser pleinement son
potentiel (Maslow, 1970).
- La personne qui s'est
actualisée a l'esprit mûr et sa
personnalité est multidimensionnelle ; elle est souvent
capable d'assumer et de mener à terme des tâches
multiples et elle tire satisfaction du travail bien fait.
- Elle peut juger de son apparence, de la
qualité de son travail et de la façon dont elle
résout les problèmes sans se soumettre
entièrement à l'opinion des autres.
- Bien qu'elle ait des échecs et des doutes,
elle y fait généralement face avec
réalisme.
- La façon
dont une personne réussit à satisfaire le besoin
d'actualisation de soi dépend de ses besoins actuels, de son
environnement et des agents stressants.
- Pour s'actualiser, le client doit créer un
équilibre entre ses besoins, les agents stressants et sa
capacité d'adaptation aux changements et aux exigences de
son organisme et de son environnement.
- L'actualisation de soi se définit par de
multiples caractéristiques
- Résout
ses propres problèmes.
- Aide les autres à résoudre les
problèmes.
- Accepte les conseils des autres.
- Témoigne un grand intérêt pour le
travail et les questions sociales.
- Possède de bonnes aptitudes à la communication,
tant pour écouter que pour communiquer.
- Contrôle son stress et aide les autres à
contrôler leur stress.
- Apprécie son intimité.
- Recherche de nouvelles expériences et de nouvelles
connaissances.
- Prévoit les problèmes et les
réussites.
- S'accepte.
APPLICATION DE LA
THÉORIE DES
BESOINS
Bien que la théorie de Maslow sur les besoins humains puisse
servir de base aux soins destinés aux clients de tous les
âges et dans tout milieu clinique, sa mise en pratique doit
s'attacher aux besoins du client en tant que personne et non pas
appliquer rigidement la hiérarchie de Maslow.
- La hiérarchie
de Maslow est une généralisation sur l'ordre de
priorité des besoins de la plupart des personnes, mais pas
de toutes les personnes.
- Dans tous les cas, un besoin
physiologique urgent passe avant un besoin d'un niveau
supérieur.
- Toutefois pour un client le besoin d'estime de soi
peut être plus important qu'un besoin nutritionnel
à long terme, tandis qu'un autre aura un ordre de
priorité inverse.
- On doit comprendre les relations qui existent
entre les différents besoins d'un client particulier et les
facteurs qui déterminent l'ordre de priorité de
ce même client.
De plus, même si la hiérarchie des besoins veut
qu'un besoin doive être satisfait avant un autre, les soins
répondent souvent à plus d'un besoin en
même temps.
- Prenons le cas d'un client admis dans le
système de santé parce qu'il souffre d'une
infection respiratoire chronique. Lorsqu'il lui dispense des soins, le
soignant apprend qu'il ne s'est pas nourri adéquatement
qu'il n'a pas bien dormi ou qu'il n'a entretenu aucune relation sociale
depuis la mort de sa femme survenue deux ans auparavant. Ce client a
donc plusieurs besoins non satisfaits, dont les besoins physiologiques
de nutrition et de repos ainsi que les besoins d'amour et
d'appartenance. Pour le client, ces besoins distincts sont
étroitement liés.
- Dans ces circonstances, les soins n'ont pas
simplement pour but d'aider le client à satisfaire ses
besoins physiologiques fondamentaux, soit les besoins de nutrition et
de repos car la non satisfaction de ces besoins est due en partie au
fait que les autres besoins de niveau supérieur n'ont pas
été satisfaits. Les soins infirmiers
destinés à ce client ont aussi pour but de
l'aider à surmonter son deuil. Ainsi, lorsqu'il aura
surmonté ses sentiments de tristesse et de solitude, il sera
en mesure de reprendre ses habitudes d'alimentation et de repos
normales et par conséquent, de satisfaire ses besoins
physiologiques.
- Le lien entre les divers niveaux de besoins est
différent selon les personnes.
- Par exemple, une femme soignée pour de
l'arthrite grave ressent de la douleur et des malaises au cours de
certaines activités. Cela l'a amenée à
modifier ses habitudes, et elle ne rend plus visite aux membres de sa
famille et à ses amis comme auparavant.
- Les besoins d'amour et d'appartenance de cette
femme ne sont plus satisfaits. Comme dans l'exemple
précédent des besoins de niveaux
différents sont clairement liés, et le soignant
dispense des soins orientés vers la satisfaction des deux
niveaux de besoins. Cependant dans ce cas-ci, il est plus important
d'apporter un soulagement à la douleur, ce qui permettra
à la femme de reprendre ses activités normales et
de satisfaire ainsi les besoins de l'autre niveau.
- Voir aussi Besoins,
aspirations, désirs (pulsions, apprentissages et
imaginaire)
- Télécharger
Diaporama.ppt Maslow
et projets en EHPAD.ppt
Mishara et
Riedel
In Le
vieillissement, PUF, Paris,
1985, 268 p.proposent
la
présentation suivante. Elle situe l'ordre
chronologique des
stratifications.
- Tableau
en pdf pour impression
Rosette Poletti, infirmière suisse.
- Dans une
conférence donnée en 1979, elle a
précisé le contenu
des besoins
- Besoins physiologiques de base : (par
ordre de priorité)
- Oxygénation - Équilibre hydrique
et sodé - Équilibre alimentaire -
Équilibre acide-base - Élimination des
déchets - Température normale - Sommeil - Repos -
Relaxation - Activité - Mobilisation - Énergie -
Confort - Stimulation - Propreté - Sexualité.
- Besoins de sécurité :
(par ordre de priorité)
- Protection du danger physique - Protection des menaces
psychologiques - Délivrance de la douleur -
Stabilité - Dépendance -
Prédictibilité - Ordre.
- Besoins de propriété :
- Besoin de maîtrise sur les choses, sur les
événements - Besoin d'impact, de pouvoir sur
l'extérieur et donc besoin important de connaissances pour y
arriver.
- Besoins d'appartenance : (par ordre de
priorité)
- Amour et affection - Acceptation - Relations et
communications chaleureuses - Approbation venant des autres -
Être avec ceux qu'on aime - Être avec des
compagnons.
- Besoins d'estime de la part des autres :
(par ordre de priorité)
- Reconnaissance - Dignité -
Appréciation venant des autres - Importance, influence -
Bonne réputation - Attention - Statut -
Possibilité de dominer.
- Besoins d'estime de soi : (par ordre de
priorité)
- Sentiment d'être utile, valorisé -
Haute évaluation de soi-même - Se sentir
adéquat, autonome - Atteindre ses buts -
Compétence et maîtrise - Indépendance.
- Besoins de se réaliser : (par
ordre de priorité)
- Croissance personnelle et maturation - Prise de
conscience de son potentiel - Augmentation de l'acquisition des
connaissances - Développement de son potentiel -
Amélioration des valeurs - Satisfaction sur le plan
religieux et/ou philosophique - Créativité
augmentée - Capacité de percevoir la
réalité et de résoudre les
problèmes, augmentée - Diminution de la
rigidité - Mouvement vers ce qui est nouveau - Satisfaction
toujours plus grande face à la beauté - Moins de
ce qui est simple, plus de ce qui est complexe.
Voir aussi
Maslow, Vers une
psychologie de l'être
Schéma
triple cerveau et Maslow,
de la page Les
Fondamentaux en gérontologie
Concept de soins de V. Henderson : la
démarche de soins
Le développement des
sciences humaines, avec
notamment les
travaux d'Abraham Maslow a mis en évidence que chaque
individu
est "unique" et qu'il n'est pas possible de soigner une partie sans
tenir compte de l'ensemble, de la globalité de
l'être.
Une
pathologie est répertoriée sur une
nomenclature
et c'est le savoir médical qui saura la traiter et souvent
la
guérir ; mais, la maladie qu'elle entraîne, selon
son
retentissement et la façon dont elle est perçue
par la
personne malade va induire des états ou comportements
différents et c'est au savoir infirmier qu'il appartient
d'amener cette personne vers une amélioration de son
état de santé.
Virginia Henderson pour
définir sa conception du
rôle
de l'infirmière à défini quatorze
besoins
fondamentaux de tout être humain (souvent
formalisé sous forme d'une grille)
- NOTE : Ma
présentation -non exhaustive-
de chacun de ces besoins, suit le plan ci-dessous
- Vieillissement
et
besoin de...
- I- Savoir résumer ce
besoin
- II- Savoir reconnaître le processus
de vieillissement physiologique et ses conséquences
- A - Le
vieillissement physiologique
- - Processus
du vieillissement physiologique
- - Effets du
vieillissement physiologique
- B -
Facteurs qui influencent la satisfaction de ce besoin
-
C - Interaction avec les autres besoins
- III- Savoir-être face à la
dépendance pour ce besoin afin de tendre vers
l'autonomie
- A -
Savoir-prévenir la survenue d'une dépendance : savoir observer, savoir organiser
(Prévention niveau primaire)
- B -
Savoir-ajuster l'aide en fonction des troubles : savoir percevoir, savoir faire
(Prévention niveau secondaire)
- C -
Savoir diminuer les conséquences de l'état de
dépendance : savoir intégrer, savoir
communiquer (Prévention niveau tertiaire)
-
Conclusion
- La satisfaction de tous ces besoins permet à la
personne d'être indépendante, entière ;
un besoin non satisfait aura pour conséquence une
dépendance vis à vis de la satisfaction de ce
besoin.
- Les quatorze besoins identifiés par V.
Henderson entrent dans les cinq catégories de Maslow car chaque
besoin est dépendant de facteurs physiologiques,
psychologiques, sociaux ou culturel.
- Ex : le besoin de manger. C'est un besoin
physiologique, mais l'alimentation dépend aussi de
l'état psycho-affectif dont l'anorexie-boulimie sont les
plus connus ; des possibilités économiques; du
statut social ; de rites religieux.
- Il faut considérer toutes ces
dimensions de l'homme pour donner des soins plus complets, ce qui
conduit à une conception des soins nécessitant
une démarche intellectuelle.
- La démarche de soins permet de faire des soins
adaptés à l'état du patient et
lorsqu'elle est comprise par l'ensemble de l'équipe, elle
induit des soins fondés sur des perceptions et non sur des
habitudes de gestes routiniers ou systématiques.
La démarche de soins permet d'améliorer la
qualité des soins du fait du travail en équipe
(elle est basée sur une réflexion commune, des
échanges, une cohérence des actions entreprises,
des transmissions complètes et
élaborées) et par son aspect pluridisciplinaire.
Quelle méthodologie ?
1° Le recueil des informations qui
va permettre de personnaliser l'individu malade (d'explorer la
réalité de la personne sur le plan individuel,
social, familial, habitudes de vie...) et d'analyser chaque besoin en
fonction des différentes dimensions de tout être
humain : physiologique, psychologique, sociologique, culturel et/ou
spirituel.
2° La synthèse
de ces informations, "analyse de situation", sert pour
identifier les problèmes de santé de cette
personne. Cette étape doit permettre de dégager
les difficultés de la personne pour satisfaire ses besoins
fondamentaux et d'en cerner les causes éventuelles. Les
problèmes retenus sont ceux dont la satisfaction
à promouvoir est prioritaire pour l'évolution
favorable de la santé de la personne.
3° La formulation des
objectifs de santé. Les problèmes
étant posés, l'équipe soignante doit
prévoir comment apporter la réponse
adaptée aux besoins : déterminer les objectifs de
santé et les actions à conduire pour y parvenir.
-
-
-
PS : Une autre
théorie de soins, celle de Hildegarde
Peplau est
à lire sur le site www.serpsy.org
III
- Le
médecin et la
personne
âgée
- Le
médecin est détenteur d'un savoir et d'un pouvoir
- Un savoir, car il a
reçu une formation qui lui donne une compétence
technique : cette formation porte essentiellement sur des
connaissances organiques et biologiques ; la formation
fonctionnelle et psychologique est presque totalement
délaissée.
- Un pouvoir, né de ce savoir, qui amène le
médecin à imposer des schémas
thérapeutiques dans lesquels le malade n'a pas le pouvoir de
choisir celui qui le mènera à la
santé. Par sa compétence et ses
décisions le médecin se trouve
"qualifié" aux yeux des gens, ce qui le revêt de
"l'autorité médicale" vis-à-vis du
malade. Celle-ci semble naturelle à l'un comme à
l'autre. Ce qui conduit le médecin sans qu'il s'en rende
compte, dans sa pratique médicale, à de nombreux
abus de pouvoir :
Le médecin
se substitue au malade (faisant ainsi l'impasse sur des
données qu'il ne possède pas) décidant
seul au lieu d'être celui qui informe, guide,
éduque ou accompagne.
- la
manière dont l'information est donnée au malade
qui se traduit souvent par un manque d'information ou d'information
adaptée ;
- la manière dont sont prises des décisions
à incidence économique (examens
complémentaires superflus, etc.) ;
- Ce pouvoir du médecin, comment
l'utiliser pour une plus grande efficacité dans les soins et
la santé du malade ?
Le "soin" à la personne âgée vise
non seulement à la guérir organiquement mais
aussi à la rendre le plus autonome possible, lui permettant
finalement d'éliminer son handicap ou de "vivre avec".
- Pour un tel "soin" un travail d'équipe
regroupant l'entourage du malade, la connaissance des ressources de la
personne et de son cadre de vie devient indispensable, afin de bien
connaître ses besoins, ses possibilités, les
moyens disponibles et contribuer ainsi à son plus grand
épanouissement.
- S'il veut faire cette médecine, le
médecin ne peut exercer son métier sans se
préoccuper de la société dans laquelle
il vit : il doit s'y intégrer et s'y engager afin
de bien connaître :
- les
compétences des différentes professions
sanitaires et sociales,
- les dimensions économiques et sociales de la
santé.
Ce qui permettra le travail d'équipe et la
prise en compte réelle des dimensions biologiques, bien
sûr, mais aussi psychologique, sociale et spirituelle du
malade et de la santé.
- La formation médicale devrait
obligatoirement comprendre une formation à la prise de
décision : apprendre à manager
les situations et les hommes dans le cadre d'une hiérarchie
enchevêtrée ou les différents niveaux
sont en interaction permanente, chacun prenant le relais en fonction de
son "savoir" et du besoin, de façon
éphémère.
- Une réflexion globale de
compréhension, (par distinction avec la démarche
scientifique qui est l'analyse d'une dimension particulière
de la réalité) est en train d'émerger,
après le constat que tout ne pouvait pas être
"médicalement" guéri, illusion née
durant les années d'après guerre, devant les
découvertes biologiques et les progrès fulgurants
des techniques.
- Durant les études de
médecine, sont étudiés, les uns
après les autres, les processus biologiques
intérieurs aux êtres vivants, mais ceux-ci mis les
uns à côté des autres, ne sont pas la
VIE et ne font pas un homme. Modelé uniquement par cet
enseignement, on s'enferme dans une vision morcelée de
l'homme.
- Le plan de soins passe par une concertation
interdisciplinaire, une « analyse de
situation ».
Cette analyse est facilitée si l'on suit une logique de
réflexion portant sur les besoins de l'homme - englobant le
somatique, le psychique et le spirituel.
- L'homme, vu dans sa globalité, est un
être bio-physio-psycho-social. Aucun individu ne peut
être vraiment compris (ni soigné), si l'on ne
tient compte de son « espace
relationnel », de sa parenté, de ses
amis, de ses collègues, de sa culture marquée par
son pays d'origine, de sa religion... Toute personne est
placée aussi dans un « espace de
production-consommation », qui conditionne ses
ressources financières mais véhicule aussi des
valeurs socio-économiques et politiques ; et dans
un « espace
dimensionnel » : tel logement dans tel
quartier de telle ville...
- Tous ces
« espaces » forment le
« cadre de vie » d'une
personne ; il est donc indispensable de les bien
connaître si l'on veut discerner les besoins de cette
personne.
- Le soin à réaliser
dépendant de l'importance relative accordée aux
différents besoins, chaque professionnel risque de
privilégier les besoins que sa technicité permet
de satisfaire... et nous retrouvons ce que l'on reproche au
médecin, une vision unidimensionnelle de l'homme.
- Aussi est-il souhaitable qu'au cours de sa formation,
chaque professionnel de santé soit ouvert à
l'idée que selon les besoin de la personnes le
"maître d'oeuvre" soit différent.
Conclusion
prospective
- L'acte de soigner ne peut être que le
résultat d'une analyse de situation complexe
considérant l'être humain à part
entière dans son environnement topographique et
sociofamilial. Cet acte, travail d'une équipe
interdisciplinaire, ne peut plus se concevoir autrement qu'au travers
de la concertation de tous les professionnels de santé,
médecin y compris.
- L'analyse et la concertation menées dans cette
optique supposent des connaissances, des comportements et des attitudes
communs à tous les professionnels de
santé.
- On devra tôt ou tard envisager une formation de
base commune à tous ces professionnels qui leur permettra
d'appréhender l'être humain dans toutes ses
dimensions bio-psycho-sociales, d'acquérir la
maîtrise d'une démarche d'analyse de situation, de
développer une pratique pluridisciplinaire qui prenne en
considération les besoins et les ressources des
usagers/patients/clients.
- Les difficultés actuelles proviennent sans doute
de deux faits :
- - La concentration de l'attention sur les besoins
physiologiques au détriment d'une réponse
différenciée aux besoins.
- - Et surtout la disparition d'un tissu social, renvoyant
sur les professionnels de santé des demandes d'aides qui
étaient autrefois adressées à la
famille ou au voisinage.
- Un écueil à
éviter : la tentation pour les professionnels de
santé de prendre en charge eux-mêmes la
satisfaction de tous les besoins de base des personnes malades ou en
danger de maladie. Cela conduirait à l'aliénation
des personnes, le soin n'étant plus alors un "acte de vie
orienté vers le développement de la personne
soignée". Or il doit veiller à s'appuyer sur les
ressources de la personne soignée et de son entourage.
- Bibliographie
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Giger J.N., Newman J., Davidhizar. R., Soins infirmiers interculturels,
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Hesbeen W., Prendre soin à l'hôpital. Inscrire le
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Rajablat M., Voyage au coeur du soin, La toilette, Éditions
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- I
- Maslow et la pyramide des
besoins de l'être humain
II
- Virginia Henderson
et 14 besoins
III
- Le médecin et
la personne âgée
janvier 2001
Dr Lucien Mias