Henderson - Besoins : vieillissement et besoin de dormir

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Personnes âgées et besoin de

DORMIR et se REPOSER 7 pages

I - Savoir résumer ce besoin

Le besoin de dormir et de se reposer est une nécessité pour tout être humain afin de permettre à l'organisme de fonctionner de façon optimale.
- Le repos et le sommeil dépendent du relâchement musculaire.
- Le repos désigne une absence de mouvement, la cessation d'un travail, ou encore le sommeil.
- Le repos devient sommeil lorsque la personne n'a plus ou presque plus d'interaction avec son environnement extérieur.
- Le sommeil présente deux phases successives et distinctes : le sommeil lent et le sommeil dit paradoxal (car il comporte une alternance de périodes de sommeil et de veille).
  - Le sommeil lent comprend quatre phases durant lesquelles l'activité cérébrale ralenti et est entrecoupé toutes les 90 minutes environ par le sommeil paradoxal, période des rêves. Ce cycle se répète quatre ou cinq fois par nuit.

II - Savoir reconnaître le processus de vieillissement physiologique et ses conséquences

A- Le vieillissement physiologique
- - Processus du vieillissement physiologique
  - Les changements les plus importants observés dans la vieillesse sont le morcellement des cycles de sommeil et les passages multiples d'un stade à l'autre. Les personnes âgées peuvent prendre plus de 20 minutes à s'endormir et passer directement au sommeil paradoxal (rêves). Le sommeil lent et profond survient à la fin de la nuit et non au début comme chez les enfants et les adultes.
  - Le sommeil des personnes âgées devient une alternance de périodes de sommeil et de veille et s'apparente au sommeil du nouveau-né par la difficulté que celles-ci éprouvent à dormir la nuit.
  - Les personnes âgées effectuent par ailleurs au cours de la journée des siestes d'une durée de 15 à 60 minutes qui peuvent totaliser 6 à 7 heures de sommeil par période de 24 heures ce qui leur donne l'impression de dormir tout le temps.
    - Il faut prendre garde toutefois car il existe des personnes âgées qui dorment réellement presque tout le temps lorsqu'elles sont atteintes de maladies comme l'insuffisance rénale ou l'insuffisance cardiaque.
- - Effets du vieillissement physiologique
  - Alternance de périodes de sommeil et de veille la nuit, périodes de sommeil dans la journée.
B - Facteurs qui influencent la satisfaction de ce besoin
Tous les besoins fondamentaux, comportent une dimension biophysiologique, psychologique, sociologique, culturelle et/ou spirituelle et sont influencés par un certain nombre de facteurs.
- 1. Dimension biophysiologique
  - a. Les rythmes biologiques
    - Notre vie est constituée d'un ensemble de rythmes biologiques qui influencent et règlent nos réponses physiologiques et comportementales. Le sommeil qui est un des rythmes les plus importants et l'alternance veille sommeil suit le rythme circadien (ou rythme quotidien de 24 heures).
      - Même si la lumière et l'obscurité semblent être à la base du cycle veille sommeil, ce ne sont pas les seuls facteurs déterminants. Le sommeil est aussi synchronisé sur d'autres rythmes biologiques (température corporelle, taux des hormones) et diffère d'un individu à l'autre.
        
        Ainsi certaines personnes n'ont besoin que de cinq heures de sommeil pour pouvoir récupérer et d'autres de dix.
  - b. Les siestes
    - Les siestes sont des périodes de repos tout à fait normales qui augmentent en fréquence au fur et à mesure qu'on vieillit. Elles indiquent tout simplement une distribution différente des cycles du sommeil et compensent la diminution du sommeil nocturne. La durée moyenne des siestes varient de 15 à 60 minutes et peuvent se produire plusieurs fois par jour.
      - Les effets exacts des siestes sur le sommeil nocturne soient méconnus.
  - c. Les maladies
    - Plusieurs maladies physiques perturbent le sommeil notamment celles qui causent de la douleur.
  - d. Les médicaments, l'alcool et les stimulants
    
    - Les médicaments
    - Les médicaments qui servent à traiter les problèmes de sommeil des personnes âgées ne sont pas toujours très efficaces et peuvent parfois avoir es effets contraires.
    - L'alcool
    - Même si à dose modérée l'alcool détend et peut aider les personnes stressées ou tendues à s'endormir, il fragmente le sommeil.
    - Les stimulants
- 2. Dimension psychologique
  
  a. Le stress et l'anxiété
  - Le stress situationnel et l'anxiété résultant des multiples pertes associées au vieillissement de même que l'incapacité de composer avec les problèmes de la vie courante rendent souvent les personnes âgées insomniaques et les poussent à se préoccuper de leurs problèmes et à essayer de les régler à des moments inopportuns dont l'heure du coucher. Ceci nuit évidemment à la qualité de leur sommeil.
  b. Les habitudes personnelles
  - Certaines habitudes peuvent devenir de bons moyens pour induire le sommeil.
    - Par exemple, prendre une douche ou un bain tiède pas trop chaud, manger une légère collation, boire un verre de lait ou une tasse d'eau chaude facilitent l'endormissement alors que les substances contenant de la caféine tels les boissons gazeuses, les boissons chocolatées, le café et le thé peuvent altérer le sommeil durant quelques heures.
  c. La dépression
  - La dépression entraîne souvent des perturbations du cycle du sommeil et est à la source de nombreux cas d'insomnie.
  d. L'inquiétude et la peur
- 3 - Dimension sociologique
  Les changements environnementaux entraînent des changements d'habitude qui peuvent altérer le sommeil à cause du stress qu'ils génèrent.
  
  a. Les changements au niveau de la routine quotidienne
  - Tout changement à la vie quotidienne des personnes âgées (heure du lever, du coucher, des repas, de l'activité physique, etc.) entraîne un déphasage du rythme circadien.
  b. L'environnement
  - Le bruit et plus particulièrement les bruits inattendus et occasionnels, le niveau d'intimité (nombre de personnes qui partagent une même chambre) et la température (chaleur excessive ou froid intense) influencent le sommeil. Les différences individuelles sont considérables.
    - Par exemple, le seuil de tolérance au bruit peut varier du simple chuchotement au vrombissement des moteurs d'un avion à réaction.
  c. Les contacts sociaux
- 4. Dimension culturelle et/ou spirituelle
  - Les croyances que les personnes âgées entretiennent à l'égard du sommeil (ex.: valeur démesurée du nombre d'heures requis pour avoir une bonne nuit de sommeil) influencent d'une certaine façon leur sommeil.
C - Interaction entre ce besoin et les autres besoins fondamentaux
- Respirer
  - Essoufflement dû à la fatigue secondaire à l'insomnie
- Boire et manger
  - Insuffisance d'apport dû à la somnolence à l'heure des repas
- Éliminer
  - Incontinence urinaire reliée à la prise de somnifères
- Se mouvoir et maintenir une bonne posture
  - Étourdissements consécutifs à l'insomnie
- Se vêtir et se dévêtir
  - Déficit d'habillement relié à la faiblesse secondaire à l'insomnie
- Maintenir la température du corps dans les limites normales
  - Hypothermie reliée à un manque prolongé de sommeil
- Être propre, soigné et protéger ses téguments
  - Déficit de soins d'hygiène relié à de la fatigue
- Éviter les dangers
  - Anxiété par crainte d'éveils nocturnes fréquents
- Communiquer
  - Difficulté à se concentrer dû à l'épuisement
- Agir selon ses croyances et ses valeurs
  - Détresse spirituelle reliée à des cauchemars à thème religieux
- S'occuper en vue de se réaliser
  - Impuissance reliée à un manque de connaissances pour résoudre le problème d'insomnie
- Se récréer
  - Manque d'activités divertissantes par fatigue
- Apprendre
  - Refus de se conformer au programme d'hygiène de sommeil relié a un manque de connaissances sur les changements physiologiques au niveau du sommeil de la personne âgée.

III - Savoir-être face à la dépendance pour ce besoin afin de tendre vers l'autonomie

A - Savoir-prévenir la survenue d'une dépendance : savoir observer, savoir organiser (Prévention niveau primaire : prévention de la maladie, promotion et maintien de la santé)
- Les personnes ont des habitudes de sommeil tellement différentes qu'il n'est pas possible de donner des indications précises. Il faut s'adapter au cas par cas et utiliser les conseils suivants :
  
  - Dormir le temps qu'il faut pour se sentir frais et dispos le lendemain
  - S'éveiller à heure fixe le matin afin de renforcer le rythme circadien du sommeil et d'établir des heures régulières d'endormissement.
  - Faire de l'exercice sur une base régulière afin d'accroître la qualité du sommeil.
  - Insonoriser la chambre.
  - Maintenir la chambre à une température convenable, ni trop chaude ni trop froide.
  - Prendre une petite collation avant de se coucher (lait et biscottes) afin de prévenir les tiraillements d'estomac.
  - Éviter la caféine surtout après 18 heures.
  - Éviter l'alcool car même s'il procure une détente rapide il fragmente le sommeil.
  - Se lever lorsque le sommeil tarde à venir et s'occuper (lecture, musique, etc.) afin de prévenir l'anxiété et la frustration.
  - Prendre un somnifère seulement si les autres moyens n'ont été d'aucun secours l'usage prolongé des somnifères accentue l'insomnie.
B - Savoir-ajuster l'aide en fonction des troubles : savoir percevoir, savoir faire (Prévention niveau secondaire : ralentir la progression de la maladie)
- 1) Assurer le confort physique
  - Lorsque le problème de sommeil est relié à une douleur chronique des mesures de confort comme l'application de chaleur ou de froid sur la région endolorie, l'installation dans une position confortable, la friction de la région, sont des moyens de prendre soin appréciés.
  - Lorsqu'un problème respiratoire gêne le sommeil il est recommandé de se coucher en position semi-assise en s'appuyant sur deux oreillers afin de réduire les efforts pour respirer.
  - S'assurer que les personnes ont suffisamment chaud pour dormir et que leur lit est confortable.
- 2) Diminuer le stress psychologique
  - L'inactivité ne favorise par le repos mental mais constitue au contraire une source de stimulation.
    - Les soucis que les personnes âgées se font pour leurs enfants, le désoeuvrement et l'ennui consécutifs à la perte d'un être cher, la peur de la mort, la réminiscence de souvenirs malheureux sont des sentiments qui se faufilent bien entre les draps.
  - Être attentif à toutes les manifestations de stress et aider la personne à s'adapter à sa situation en lui donnant l'occasion d'exprimer leurs peurs, leurs émotions et leurs frustrations.
  - D'autres mesures peuvent aussi leur être suggérées : au coucher, prendre de grandes respirations profondes durant 1 ou 2 minutes ; faire des exercices de relaxation et de méditation ; pratiquer le yoga ou l'imagerie mentale (activité qui consiste à s'imaginer dans une situation ou un environnement agréable) ; prier, puisque la prière constitue une activité apaisante pour beaucoup de personnes âgées.
- 3) Assurer un environnement adéquat
  - Tenir compte des habitudes de la personne et essayer de recréer les conditions auxquelles elle est habituée : certaines personnes préfèrent dormir dans l'obscurité totale tandis que d'autres préfèrent une lumière tamisée ; une veilleuse peut contribuer à diminuer les problèmes de désorientation, de vision et à diminuer le risque de chutes.
  - Éviter à tout prix d'encombrer la chambre et les toilettes d'objets ou de meubles inutiles.
  - À la demande de la personne âgée ou selon son état de santé, un urinal ou un bassin de lit sera laissé à son chevet.
  - Les côtés de lit seront abaissés si la personne à l'habitude de se lever au cours de la nuit.
C - Savoir diminuer les conséquences de l'état de dépendance : savoir intégrer, savoir communiquer (Prévention niveau tertiaire : diminuer les répercussions de la maladie)
- En plus des mesures préventives déjà exposées il convient de planifier un horaire de repos et d'activités quotidien
  - Après avoir analysé l'horaire de repos et d'activités de la personne, solliciter sa participation pour lui préparer un horaire qui lui convienne vraiment. Lui recommander la marche (surtout en plein air), l'artisanat, la lecture, etc., afin de combler les heures vides de la journée si vite remplies par des siestes.
    - L'activité induit le sommeil mais il faut éviter de faire des activités trop brusques ou stimulantes deux heures avant le coucher.
- Suggérer à la personne de lire un roman léger (jamais au lit) ou d'écouter une émission de télévision relaxante.
- Recommander de se coucher et de se lever approximativement à la même heure chaque jour afin de régulariser "l'horloge biologique".

Conclusion

Les problèmes liés au sommeil sont courants parmi la population âgée.
Le vieillissement entraîne divers changements physiologiques qui affectent le cycle veille-sommeil. Mais d'autres facteurs d'ordre psychologique, sociologique, culturel et/ou spirituel peuvent eux aussi perturber le sommeil des personnes âgées. Ils doivent être analysés avant d'envisager la prise d'un médicament "pour dormir".

I. Respirer - II. Boire et manger - III. Éliminer - IV. Se Mouvoir et maintenir une bonne posture - V. Dormir et se reposer - VI. Se vêtir ou se dévêtir - VII. Maintenir sa température - VIII. Être propre soigné, protéger ses téguments - IX. Éviter les dangers - X. Communiquer - XI. Agir selon ses croyances ou ses valeurs - XII. S'occuper en vue de se réaliser - XIII. Besoin de se récréer - XIV. Besoin d'apprendre
Grille

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