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Qu'est-ce
que communiquer ? 3
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- La communication n'est pas un processus où un
émetteur envoie un message à un
récepteur. Ce qui n'est alors qu'une information (ex. : la
«note de service»).
- La note de service ne tient pas compte de la
réponse de l'interlocuteur, ni de l'influence de cette
réponse sur la nature même du message
envoyé par
«l'émetteur».
- Supposons que vous annonciez une nouvelle que vous croyez
banale à un de vos amis et que, dès vos
premières paroles, il montre des signes de
détresse, d'agitation ou d'hilarité. Il est
à peu près certain que vous allez vous
interrompre pour demander ce qui se passe ou, tout au moins, modifier
la façon dont vous vous exprimiez.
- Le processus de communication est une boucle de
rétroaction : chacun des interlocuteurs exerce une influence
sur l'autre, et ce, de façon continue, consciemment ou non.
- Pour communiquer il est nécessaire
d'être attentif à la réponse de son
interlocuteur.
- Il est pour cela nécessaire d'exercer son
sens de l'observation et de le développer, de telle
façon que des signes minimaux puissent être
perçus.
- Il faut également se montrer flexible et
tenir compte de ce qui a été perçu, en
modifiant sa façon de communiquer au fur et à
mesure des retours d'information (ou feed-back).
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LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE LA COMMUNICATION
- Si communiquer c'est échanger des informations,
il est possible de les échanger sur différents
modes.
- Par exemple, il est possible de communiquer non
verbalement (mimiques, sourires, gestes, etc.) ou verbalement (en
employant le langage écrit ou parlé).
- Lorsque nous parlons, notre voix prend certaines inflexions
qui sont porteuses de sens, c'est le «paraverbal».
- On peut
dire qu'il y a les paroles (le verbal), la musique (le paraverbal) et
la danse (le non-verbal).
- Alors que nous sommes
généralement conscients de notre communication
verbale, les niveaux non verbal et paraverbal sont souvent,
inconscients.
- Nous envoyons plus d'informations que nous ne le
pensons, et nous captons également plus
d'informations que nous ne le croyons.
- La forme
du message est le facteur qui pèse le plus lourd pour
déterminer l'un des aspects les plus importants de la
communication : la relation.
- Si chacun s'accorde à dire que
l'établissement d'une bonne relation est essentiel pour
communiquer de façon satisfaisante, il est rarement
expliqué comment faire. Certains pensent que c'est une
question d'affinités ou de sympathie : certaines personnes
s'entendraient bien tout de suite, d'autres
«n'accrocheraient» pas.
- Lorsque nous observons, dans un lieu public, par
exemple au restaurant, des personnes que nous ne connaissons pas, il
est assez facile de repérer si elles sont ou ne sont pas en
rapport. Même si nous n'entendons pas ce qu'elles se disent,
leur attitude nous renseigne.
- Si le rapport est établi, elles se
comportent de façon très similaire : leur posture
est la même, leurs gestes ont la même amplitude, le
volume sonore de leur conversation est également semblable.
Nous dirons que leur attitude est synchronisée.
- La synchronisation
est l'un des moyens par lesquels on peut établir le contact
avec un ou des interlocuteurs, à la fois au niveau conscient
et au niveau inconscient. Elle peut être verbale ou non
verbale.
- LES ATTITUDES
- Au niveau non verbal, nous utiliserons
notre sens de l'observation pour nous synchroniser
sur les paramètres non conscients du comportement de la
personne avec laquelle nous désirons établir le
rapport.
- Les paramètres les plus faciles à
utiliser sont aussi ceux qui donnent les meilleurs résultats
: adoptez une posture, des
gestes et une mimique qui reflètent ceux de votre
interlocuteur ; parlez avec un volume sonore et un rythme semblables.
- Nous éviterons bien entendu de la singer,
car l'effet obtenu irait à l'inverse de ce que nous
recherchons.
- Une façon de vérifier si le
rapport est bien établi est de faire quelque chose de
différent, par exemple décroiser les jambes alors
que celles de l'interlocuteur sont encore croisées. Si ce
dernier vous "suit", c'est-à-dire s'il les
décroise aussi, vous savez que vous êtes en
rapport. A partir de ce moment, vous pouvez le
«conduire» c'est-à dire que c'est lui
qui va, inconsciemment, se synchroniser sur vous.
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LES PRÉDICATS
- La synchronisation peut aussi s'effectuer au
niveau verbal, en utilisant le même type de mots
que notre interlocuteur.
- Lorsque nous l'écoutons parler nous pouvons repérer ses verbes, adverbes et
adjectifs. Ces
«prédicats» reflètent le
système de représentation qu'il utilise,
c'est-à-dire la nature de ses représentations
mentales.
- Une personne qui dit "Je vois ce vous voulez dire" ou
"Regardons les choses de plus près" utilise des
prédicats dans le système de
représentation visuel. Ce dernier reflète son
expérience présente : elle est en train de penser
en images.
- Si elle dit « Entendez moi bien" ou "C'est
criant", elle emploie des prédicats auditifs. Ces derniers
indiquent qu'elle entend des sons ou se parle à elle
même avant de vous parler.
- Il est également possible de s'exprimer en
termes de sentiments, sensations ou mouvements : "ça m'a
fait chaud au coeur ", "C'était touchant" ou "Vous ne croyez
pas que je vais courir après cette situation toute ma vie !"
reflète une expérience interne à base
de sensations.
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LES MOUVEMENTS D'YEUX
- Il existe une autre façon d'avoir
accès aux représentations mentales d'une
personne. Elle consiste à observer
ses mouvements d'yeux lorsqu'elle réfléchit.
- En effet, notre organisation neurologique est telle que
nous pouvons stimuler, inconsciemment, des zones
déterminées de notre cerveau en regardant dans
certaines directions.
- Ainsi, regarder en haut et à gauche nous
permet de nous rappeler des souvenirs codés visuellement.
- Si nous regardons en haut et à droite, c'est
plutôt notre créativité visuelle qui
sera sollicitée.
- Les yeux regardant latéralement,
à gauche ou à droite, stimulent des aires
auditives, de même que les yeux baissés regardant
vers la gauche.
- Enfin l'accès aux sensations sera
facilité par les yeux baissés regardant vers la
droite.
- Sachant cela, nous pouvons, en repérant les
mouvements d'yeux d'une personne, savoir quelle est la structure de ses
représentations internes.
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- Il est clair que, pour communiquer efficacement, il est
également nécessaire d'être attentif
à la signification des mots que notre interlocuteur
emploie.
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LE LANGAGE EST UN CODE
- Le langage que nous
employons reflète notre réalité, mais
notre réalité n'est pas LA
réalité. Nous percevons le monde grâce
à nos cinq sens, en établissant une "carte" d'une
réalité à laquelle il n'est pas
possible d'avoir un accès direct.
- La perception est un
processus actif. Nous décidons, consciemment ou
inconsciemment, de l'aspect de la réalité que
nous allons regarder, écouter, toucher, etc. Cette
sélection se fait en fonction de notre culture et de notre
histoire personnelle.
- Dans ces conditions, il
est facile de comprendre que notre «modèle du
monde», élaboré au fil des ans, n'est
pas la même que celle de nos interlocuteurs.
- D'intéressantes expériences de
psychologie sociale montrent que ce qui est perçu comme
profondément satisfaisant n'est pas qu'un interlocuteur nous
donne raison mais qu'il nous écoute vraiment. Dans ces conditions, la meilleure
façon d'établir le rapport sera d'accuser
réception en reformulant ce que nous dit notre interlocuteur
tout en utilisant le même type de mots et en
reflétant, en miroir, son attitude.
Les
informations peuvent être non verbales, mais le propre de
l'homme est l'emploi d'un langage symbolique codé.
Dire
que le langage est un code signifie que le mot n'est pas la chose il se
contente de la nommer, et ce nom varie en fonction de notre
nationalité.
- Le langage est donc une construction qui nous permet de
communiquer notre expérience, et, bien entendu, il
reflète notre modèle du monde.
- novembre 1992 - Dr Lucien Mias
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