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Le
vieillissement différentiel 2
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- Le processus
de vieillissement est un phénomène universel,
mais les modalités de sénescence varient
énormément d'une population humaine à
l'autre ainsi qu'à l'intérieur d'une
même population, d'une personne à l'autre.
- De la naissance
à la mort, personne ne vieillit de la même
façon ni au même rythme. C'est ce qu'on
appelle le
vieillissement différentiel.
- Les personnes nées à la
même date présentent des cheminements variables
dans leur horaire de vieillissement et certaines personnes
très âgées peuvent conserver des
niveaux de performance semblables à ceux de groupes plus
jeunes.
Caractéristiques du vieillissement différentiel
- Les modifications physiologiques reliées au
vieillissement humain :
- - se font toujours de façon progressive ;
- - ont des effets cumulatifs ;
- - ne commencent pas au même moment pour
tous les organes ;
- - sont irréversibles ;
- - se déroulent à un rythme
différent pour chaque personne et dépendent de
facteurs externes ainsi que de facteurs internes.
Causes du vieillissement
différentiel
Le vieillissement est
différent d'un individu
à l'autre en fonction de nombreux facteurs en inter action
constante :
- organiques
(génétique, métabolique, sensoriel,
maladies) ;
- psychologique (transformation des processus perceptifs, cognitifs et
de la vie affective) ;
- comportementaux (aptitudes, attentes, motivations, image de soi,
rôles sociaux, personnalité et adaptation) ;
- social (influence de la société en ce qui
concerne les revenus, les soins, le travail, les loisirs, la famille).
-
À quel âge le vieillissement est-il
perçu par la personne ?
-
- Il n'y a pas de réponse unique, car le
processus de vieillissement est variable selon les fonctions et selon
les personnes.
- Le vieillissement de l'aspect extérieur, de
l'image offerte aux autres, est généralement, ici
et maintenant, visible aux alentours de cinquante ans.
- À cet âge, en parallèle
aux signes visibles par les autres, la personne constate que sa
force musculaire et ses amplitudes articulaires maximales
diminuent.
- Ce constat est très variable selon les
personnes et le poste de travail occupé : la perception de
ce déclin avec ses incidences au quotidien est beaucoup
moins nette pour un employé de bureau que pour un
maçon par exemple.
- L'employé de bureau en prendra
conscience durant ses activités de loisirs sportifs qu'il
peut suspendre, alors que le maçon en assumera la contrainte
sur le terrain de sa vie économique, qu'il doit assumer.
- D'autant plus que vers cet âge
survient également une moins bonne maîtrise de
l'équilibre, non pas pour des positions de travail courantes
et stables, mais dans des situations ou le support est glissant,
instable.
- Le risque d'accident par chute est plus
augmenté pour le maçon sur son
échafaudage que pour l'employé de bureau sur sa
chaise !
- La régulation du sommeil aussi
est moins bonne et chacun devient plus sensible à des
changements d'horaires (travail de nuit ou travail
posté).
- La thermorégulation devient
moins souple ce qui retentit sur le travail physique
effectué dans la chaleur.
- Les déficiences des fonctions
sensorielles commencent à être
remarquées.
- Certes, l'acuité visuelle diminue
à partir de dix ans et la vision crépusculaire
à partir de vingt ans mais la dégradation de la
fonction visuelle lentement progressive (capacité
d'accommodation diminuée, champ visuel
périphérique plus étroit,
résistance à l'éblouissement
abaissée) n'est cependant gênante que dans des
conditions particulières telles qu'un faible
éclairage, le travail sur des objets ou des textes de
très petite dimension ou mal
présentés.
- Le déclin de l'audition
se traduit surtout par la difficulté de comprendre les
paroles si l'ambiance est bruyante.
- Toutefois ces déficiences sont
compensées par des stratégies personnelles
d'adaptation, acquises au fil des jours, qui font que chacun se sent en
bonne santé, n'a pas le sentiment de vieillir.
- Il en va de même pour les fonctions
cognitives. L'activité de travail met en jeu des
mécanismes de réception et de traitement de
l'information d'une part, et d'autre part des connaissances acquises
tout au long de la vie. Le savoir porte essentiellement sur la
signification des objets, des signaux, des mots, des situations et le
savoir-faire sur les façons de faire pour y
répondre. Une fois les informations utiles
détectées, le traitement de ces informations est
effectué par confrontation avec les connaissances
mémorisées de manière permanente. Le
vécu augmente la capacité à mieux
choisir les informations utiles, mais le temps pour traiter ces
informations s'allonge.
- Enfin, la manière d'apprendre se
transforme. La personne a besoin de comprendre comment
s'organisent les connaissances nouvelles par rapport à ce
qu'elle sait déjà (quelle en est la logique, la
justification pour le travail) pour accepter le changement et le
mémoriser, alors qu'au début de sa vie
professionnelle elle enregistrait toutes les connaissances qui lui
étaient transmises.
- Nous avons pris des exemples en rapport avec le travail
professionnel (c'est dans cette situation qu'ils sont le plus
ressentis, le système économique
privilégiant la productivité) mais nous aurions
pu citer le travail domestique : la mère de famille qui a
des difficultés à enfiler une aiguille, etc.
Conclusion
- Le signe le plus perceptible de vieillissement
est constitué par la baisse de la capacité
d'adaptation au milieu environnant ; il ne tient pas compte de
l'état civil.
- Le processus de vieillissement est différent
d'une personne à l'autre en fonction de facteurs multiples
internes et externes.
- 28/09/2000
Dr Lucien Mias
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