Retour au Grenier à texte

images/bandelogo9k.gif

Le présent se prépare à partir du futur  images/logoPdf8k.jpg3 pages,
Trocmé-Fabre H., J'apprends donc je suis, éd. Organisation, Paris, 1994, 272 p.

Extrait 

« .../...
  Le présent se prépare à partir du futur

  L'adaptation à l'environnement

Apprendre, c'est s'adapter.
Rappelons qu'historiquement le premier acte d'apprentissage pourrait être vieux de cent millions d'années et dater du moment ou notre ancêtre mammifère est devenu un animal à sang chaud. Son organisme dut s'adapter pour survivre, apprendre à reconnaître et identifier les facteurs de réchauffement et de refroidissement survenant dans l'environnement pour agir en conséquence faire une tanière, émigrer, hiberner, etc.
A la veille du XXI° siècle, l'adaptation à l'environnement est une nécessité tout aussi vitale qu'il y a cent millions d'années.
De même qu'il n'y a pas une seule façon de pécher, il n'y a pas une seule façon d 'apprendre.
Pour Gregory Bateson, prétendre qu'il n'y a qu'une seule façon d'apprendre « revient à affirmer que le seul moyen de faire rôtir le cochon c'est de mettre le feu à la maison ».
Dans l'acquisition des connaissances, il y a un point de départ, un parcours et un point d 'arrivée. Quel que soit l'itinéraire, celui qui l'a parcouru n'est plus le même à l'arrivée : il a changé, il s'est enrichi. La plupart des apprentissages qui ne réussissent pas, échouent parce que le parcours n'est pas évident pour l'apprenant : le point de départ, l'itinéraire, ou l'objectif à atteindre sont flous.

La faute, l'erreur de l'apprenant aux yeux de l'enseignant, est - devrait être - essentiellement un repère sur l'itinéraire, un indice de la stratégie utilisée ou évitée pour atteindre l'objectif, et non un point de non-retour marqué de rouge.

L'hygiène cérébrale doit faire partie de la pédagogie

Rappelons pour mémoire, que nous consommons chaque jour 15 kg d'air et 4 kg d'oxygène Sur ces 4 kg, le cerveau en consomme à lui tout seul 20 %.
Lumière naturelle, alimentation. alternances, pauses, affectivité, vie relationnelle, connaissances langage(s) sont des nourritures indispensables à la vie cérébrale et doivent être intégrées dans une démarche pédagogique cohérente.

Le cerveau ne prend que ce qu'il sélectionne.

 Faciliter la mémorisation
La mémoire commence dès la prise d'information, et souvent même avant le premier contact avec l'information, puisque l'attitude qu'on a envers une tâche à accomplir prépare déjà l'encodage et la future compréhension.
La mémorisation est consolidée par des réactivations a des moments favorables qu'il est bon de connaître : dix minutes après la prise d'information, puis un jour, une semaine, un mois, six mois plus tard.
Ces réactivations, convenablement programmées, prennent des formes variées : résumé, relecture de notes, mise en schéma, classement, discussion, rapport, etc. Elles demandent très peu de temps (cinq à dix minutes chacune) ; le calcul est facile : six fois cinq minutes. Elles permettent, en ne mobilisant qu'à peine plus d'une demi-heure, d'envoyer une information en mémoire.
  Au-delà de son rôle structurant pour la personnalité et l'identité, l'imagerie mentale a donc un rôle fonctionnel d'aide à la mémorisation. Les procédés mnémotechniques, rappelons-le, sont entièrement basés sur l'imagerie mentale, visuelle ou auditive, plus rarement kinesthésique.
Allan Paivio a souligné trois aspects des images mentales susceptibles de faciliter le rappel : 
- une image interactive associant deux mots ou plus : 
- l'aspect concret des mots ; 
- la représentation imagée de l'objet ou du concept.  
Mémoires et images mentales semblent résulter de mécanismes voisins ou communs : association ou connectivité.
.../...»
28 septembre 1998
Dr Lucien Mias

     Retour au Grenier à texte