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- L'homme
devant la mort...6pages
- Pensées glanées ça et là
- « Peu importe la
façon
particulière qu'a une culture de répondre aux
questions de la mort, les questions semblent partout les
mêmes :
- Quel est le sens de la mort dans l'existence humaine ?
- Pourquoi mourons-nous
à tel moment, qu'est-ce
qui nous arrive après la mort ?
- Y a-t-il une relation, et laquelle, entre notre vie sur
terre et notre mort ?
- Y a-t-il une vie après la mort, et si oui, de
quelle nature ?
- Y a-t-il des façons de vivre qui nous
préparent mieux à la mort et à la
possibilité d'une autre vie, ou bien cette vie-ci est-elle
la seule ?
- Quel est le sens de l'existence humaine ?
- Comment atteindre le bonheur
et la paix, et la
réponse change-t-elle selon qu'on croit ou non à
la survie ?
- Reviendrons-nous sur terre vivre une autre vie ?
- Notre position dans la vie,
nos problèmes et
nos joies sont-ils en relation avec la façon dont nous avons
vécu nos vies antérieures ?
- Ou alors la mort est-elle
simplement la mort, sommes-nous
destinés à pourrir et à nous
mêler à la terre ?
- Quel est notre destin ?
- A travers toute l'histoire,
les philosophes, les
théologiens et le commun des mortels se sont posé
ces questions ; la spéculation seule peut y
répondre, car nous n'avons aucun moyen de
vérifier la justesse de nos jugements, et quand nous saurons
la réponse, il sera trop tard pour changer le cours de nos
vies.
- Le plus raisonnable semble
donc de chercher des
réponses qui nous donnent la paix et la force de vivre des
vies signifiantes. »
- E. Kubler-Ross, La mort dernière
étape de la croissance
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- « Craindre la
mort, ce n'est rien d'autre en
effet, que de passer pour sage alors qu'on ne l'est point, que de
passer en effet pour savoir ce que l'on ne sait pas.
- Car de la mort, nul n'a de
savoir, pas même si
ce n'est pas précisément pour l'homme le plus
grand des biens ; mais on la craint, comme si l'on savait parfaitement
qu'il n'y a pas de plus grand mal. »
- Platon, Apologie
de Socrate
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- « Vous voudriez
connaître le secret de la mort. Mais comment le
trouverez-vous sinon en le cherchant dans le coeur de la vie ?... Car
qu'est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre dans
le soleil ? »
- Khalil Gibran, Le Prophète
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- « Les morts sont invisibles, ils ne sont pas
absents » Saint
Augustin
- « Nous ne sommes que les autres, tous les
autres, les vivants et les mort » Henri Laborit
« De quoi avez-vous donc peur ? C'est moi qui meurt. Ne vous
sauvez pas. Patientez.
Tout ce que j'ai besoin de savoir, c'est qu'il y aura quelqu'un pour me
tenir la main quand j'en aurai besoin. J'ai peur. Peut-être
êtes vous blasés sur la mort : pour moi c'est
nouveau. Mourir, ça ne m'est encore jamais
arrivé.»
Propos d'une jeune
élève infirmière à ses
soignants. E.
Kubler Ross, Rencontre
avec les mourants.
« Mon père est mort, mon grand père est
mort, je crains que ce ne soit héréditaire
»
Tristan Bernard
« La peur de la mort ressemble à un iceberg
dérivant sur un océan d'angoisse : la plus grande
partie est cachée. Mais à 4 h du matin, quand la
densité de l'angoisse augmente, l'iceberg est
poussé vers le haut : les peurs immergées
apparaissent.»
Dr Lucien Mias
« Marcelle
et Georges effeuillent le chrysanthème
à la place de la marguerite mais c'est toujours : je t'aime
»
Dr Lucien Mias
« La mort reste pleine de questions sans réponse
pour les soignants en gérontologie : certains vieillards
meurent-ils de maladie ou d'un "acquiescement à la mort
?"»
Dr Sebag-Lanoe
« Quand pouvons-nous
dire qu'un vieillard va mourir ?
....le néant n'ayant pas d'odeur, la présence du
néant ne se sent pas plus de près que de loin...
Le vieillard parvenu à son avant-dernier soupir est, s'il
respire encore, aussi éloigné de la mort qu'un
nouveau-né : certes il n'a plus que trois secondes
à vivre, mais nous le saurons seulement après
coup. Les vieux, à cet égard du moins, sont aussi
loin de la mort que les jeunes, et les jeunes aussi près que
les vieux.
Être chronométriquement si près de la
mort, métaphysiquement si loin et ne savoir sur elle rien de
plus que n'en sait un petit enfant, voilà sans doute une
belle leçon de sérieux, d'humilité.
»
V.
Jankélévitch
« À la douane de la mort
Ils ne déclarent même plus la guerre,
Ils la passent en fraude. »
Jacques
Prévert
« Mais, s'il est un temps pour parler et surtout laisser
parler la personne âgée de la mort et de sa mort,
il est un temps pour se taire et pour apprendre à
communiquer au-delà des mots.
Les paroles sont rares dans les derniers jours et les
dernières heures. Une phrase, quelques mots
prononcés par un vieillard ou un autre, nous apprennent peu
à peu l'essentiel. Le langage est ici explicite ou
symbolique et il est alors question de départ, de retour, de
voyage et surtout de la mère, ou des autres êtres
chers déjà disparus.
Quand les paroles se taisent, ce sont le visage, les mains, les gestes
qui nous parlent encore et qui nous enseignent parfois encore plus sur
l'étape ultime de la vie...
Le silence des mourants est, sans contredit une forme de communication,
la plus difficile à maintenir dans un échange
soignant-soigné.
Le silence fait parler. Il questionne. Il provoque. Il gêne.
Il met en évidence les limites des soignants, l'impuissance
des vivants.
Le silence appelle la simplicité, l'humilité,
l'authenticité »
J. de Montigny, M. de Hennezel, L'amour Ultime
« Le touche. Je crains qu'on ne mesure jamais assez
l'importance de ce contact élémentaire,
fût-il limité à deux mains qui se
tiennent, lorsque l'échange verbal est devenu impossible.
Il y a là quelque chose de comparable à
l'organisme formé par la mère et son «
nouveau-né.»
M. de M'Duzan, psychanalyste
« Lorsqu'il passe le seuil du "no man's land", ce lieu et ce
temps qui n'appartiennent ni à la vie ni à la
mort, qui de nous est le plus seul ?
Lui, qui est déjà au-delà de notre
présence ou nous, parce qu'il nous a
déjà abandonné ?
À la lueur de la veilleuse, on ne sait qui veille l'autre
... »
B. Feillet, La
nuit et le fou
« Le temps me presse, l'angoisse croît, l'espoir
s'étiole et malgré cela je vis de mon
désir de vivre et je voudrais reculer le terme fatal
»
Cervantes
« Il vaut mieux être jeune, riche,
entouré et en bonne santé que vieux, pauvre,
abandonné et malade » Expression populaire
« Accompagner quelqu'un ce n'est pas le
précéder, lui indiquer la route, lui imposer un
itinéraire, ni même connaître la
direction qu'il va prendre. C'est marcher à ses
cotés en le laissant libre de choisir son chemin et le
rythme de son pas »
Père Vespierren, Face à celui qui
meurt.
« Et il revint vers le renard :
- Adieu, dit-il...
- Adieu dit le renard, voici mon secret. Il est très simple
: on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les
yeux.
- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta
le petit prince afin de se souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si
importante.
- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince,
afin de se souvenir. »
Antoine de Saint Exupéry, Le Petit Prince.
« Liés à nos frères par un
but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous
respirons et l'expérience nous montre qu'aimer ce n'est
point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la
même direction ».
A. de St Exupéry, Terre des
hommes.
« Quand on marche sur une abeille, même au moment
où elle meurt, elle vous pique encore au pied. Bien
sûr, cela ne lui sert à rien de piquer puisqu'elle
doit de toute façon mourir piétinée,
mais tout de même elle a bien fait de piquer avant sa mort.
C'est ainsi qu'elles font, les abeilles.
Moi aussi je me révolte contre ma mort imminente, moi j'ai
horreur d'être exterminé, moi aussi je pique avant
de mourir.
Ce ne sont pas seulement les abeilles qui font cela, les hommes en font
tout autant. »
Fritz Zorn-Mars
« Il est toutes sortes de jardiniers... et les meilleurs
d'entre eux peuvent faire pousser un lys dans un désert de
pierres et dans les marécages un olivier... »
Oria, L'évangile
de la Colombe .
« Dans l'écoute et l'accompagnement du mourant,
chacun est un "passeur" : le passeur est avec celui qui traverse ; il
aide de sa rame la barque à avancer mais c'est le voyageur
qui choisit la rive et la direction ; nous ne savons jamais
à l'avance vers quels rivages ils nous demandent de les
accompagner.
Il nous faut accepter que cette écoute fasse aussi son
chemin en nous et nous donne les moyens, à travers ce que
nous recevons d'eux, de participer à notre propre
enrichissement. Ceux que nous accompagnons sont aussi nos passeurs.
Plus qu'un rapport de puissance, il nous faut laisser
émerger un rapport d'échanges au niveau de tout
ce qui nous est profondément commun comme être
humain, mortel par définition. »
Janine Pillot, psychologue
« Bernard Martino rencontre un jour Myriam, une
infirmière qui travaille dans un service
d'orthopédie où rien n'est prévu pour
la prise en charge du mourant. Elle lui parle de son horreur de la
mort, bien que les choses fassent qu'elle soit toujours
présente à ce moment là.
Une fois, elle a ressenti très douloureusement le
décès d'une vieille dame, elle a eu l'impression
"de sentir très fort que quelque chose
s'échappait du corps de cette personne et traversait le
mien. »
« L'accompagnement de fin de vie de Mme P. ne nous a pas
posé de problème, dès que la douleur a
été calmée. Nous l'avons beaucoup
entourée.
Par contre l'écoute de sa fille nous a pris beaucoup de
temps chaque jour durant un mois. Elle était en
état de détresse émotionnelle du fait
de problèmes avec son frère, de l'hospitalisation
de sa mère en Long séjour, de l'idée
de la mort. C'était un besoin pour elle de parler avec
l'Équipe soignante pour trouver des repères. On y
a passé beaucoup de temps, mais ça fait partie
des soins en Long séjour. Je regrette un peu que ce ne soit
pas connu et encore moins reconnu. »
Viviane Renouard,
IDE
du service USLD à Mazamet
« Un seul être vous manque et tout est
dépeuplé. S'il est présent, le monde
à mes yeux est présent. Que le monde soit
là et lui seul est absent, l'univers devient invisible
»
Méléagre, Anthologie grecque
« La religion est un doigt qui montre l'étoile du
berger. Selon le lieu où l'on est né ce doigt est
blanc, noir, jaune, cuivréÉ Si nous ne fixons
notre attention que sur le doigt, dévotement, nous ratons
l'essentielÉ la lumière. Elle teinte chaque doigt
d'un plus d'humanitude.»
Dr Lucien Mias
« Voilà pourtant que l'heure est
déjà venue de nous en aller, moi pour mourir dans
quelque temps, vous pour continuer à vivre. Qui, de vous ou
de moi va vers le meilleur destin ?
C'est pour tout le monde chose incertaine, sauf pour la
divinité."
Platon,
Apologie de Socrate.
« En vérité, en
vérité, je vous le déclare, si le
grain de froment ne meurt pas après être
tombé dans la terre, il demeure seul ; mais s'il meurt, il
porte beaucoup de fruits."
Évangile
selon St Jean
« Ma conviction, c'est que le sens de la vie existe.
Ce qui a pour conséquence nécessaire que le
non-sens existe aussi... Même la vie d'un homme, on ne peut
pas prétendre à tout prix qu'elle a un sens.
L'absence de sens, aussi existe.
À l'instant de la mort ou il n'y a plus
d'échappatoire, il faut alors répondre par oui ou
par non a la question du sens de la vie.
Quand la réponse est non, c'est douloureux pour
l'intéressé, mais ce n'en est pas moins vrai.
»
Fritz Zorn-Mars
« D'autre part, si quelqu'un a été
condamné à la pendaison et,
déjà lié à l'arbre auquel
on le pendra, il attend l'exécution, il faut admettre que,
pendant cette attente, au cas où la journée
serait chaude, il s'assoira à l'ombre de l'arbre et non pas
à coté.
Bien sur cela ne change rien au fait de la pendaison, mais mieux vaut,
assurément, l'attendre à l'ombre qu'en plein
soleil »
Fritz Zorn-Mars.
« Un malade est amené un jour à dire
à un médecin hospitalier qu'il se sait porteur
d'une maladie mortelle ; plutôt que de nier ce
médecin lui demande comment il a été
conduit a l'apprendre.
"C'est très simple , lui répond-il, l'autre matin
vous étiez la à la visite, et j'ai surpris le
regard de deux infirmières qui m'ont regardé,
puis se sont regardées... j'ai compris" »
Dr M. Abiven
« La mort et le bûcheron
Il était une fois un vieux qui coupa du bois, le mit sur son
dos. Le chemin était long. Comme il n'en pouvait plus, il
mit bas son paquet, il appela la Mort. Et la mort apparaît,
lui demande ce qu'il faut faire. " C'est, dit le vieux, pour m'aider
à porter ce paquet. "
Cette fable montre que tout le monde aime la vie, même si
elle n'est pas drôle. »
Ésope,
Anthologie de
la poésie grecque
« Mais qui peut dire que la flèche qui a atteint
l'oiseau n'a ouvert la porte de sa cage »
Oria, Évangile
de la Colombe
« Celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas
communient dans la même résistance au SIDA. Je ne
peux m'empêcher d'envier les sidatiques qui croient en la
prière et ses vertus, et qui pensent pouvoir en appeler
à la justice divine pour surmonter l'épreuve.
La mère d'Olivier et celle de Frank prient tous les jours
pour moi, comme les mères des combattants qui mettent une
photographie de leur héros près de la statue de
la Vierge, devant laquelle elles s'agenouillent.
Je renonce même à mon hostilité
Voltairienne, et quand Scott m'a dit qu'il priait pour moi,
à un moment ou tout semblait aller mal et ou ma ligne de
front menaçait de s'effondrer, je n'ai pas ricané
comme un radical athée, j'ai accepté avec
reconnaissance son renfort spirituel. »
Alain Emmanuel Dreuilhe, Corps
à corps, journal du SIDA
« N'ayez pas peur ! Vivez !
N'ayez pas peur si l'enveloppe se déchire !
Ce qui ne sert plus doit disparaître.
Ne regrettez pas l'enveloppe !
Car le germe vit. »
Dialogues avec l'ange
- Novembre 2000
- Dr Lucien Mias
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