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Vocabulaire géronto psychiatrique  images/logoPdf8k.jpg 5  pages
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En gérontologie-gériatrie très peu de termes sont aussi confus que celui de "confusion".

Bon nombre de personnes âgées sont étiquetées "confuses". Mais, ce terme, fourre-tout, cache autant de définitions que de gens qui l'emploient !

Il convient de préciser le vocabulaire afin que chacun de nous sache de quoi il s'agit quand nous échangeons des observations entre membres de l'équipe de soins et que nous mettons en place un plan d'intervention. Clarifier le vocabulaire nous permettra de pouvoir communiquer au profit des personnes présentant des troubles de comportements.

De plus, si nous voulons être compris quand nous dialoguons avec un soignant de Tarbes, de Montréal ou de Tokyo, ce ne sera possible que si nous utilisons les mêmes définitions.

Et, tant qu'à faire, utilisons la terminologie mondialement utilisée du Manuel DSM III ou IV (Diagnostic et Statistique des Troubles Mentaux)... pour commencer à nous investir dans un futur qui nous mettra en communication avec de nombreux sites dans le monde ... par l'Internet interposé.

DELIRIUM doit être utilisé à la place de CONFUSION MENTALE AIGUË

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PRÉSENTE UN DÉFICIT COGNITIF POUR... remplace « Il est un peu confus »

Analyser, mémoriser, juger... ne sont pas liés aux organes des sens comme les fonctions perceptuelles. On les nomme "fonctions mentales". 
 Fonctions perceptuelles + fonctions mentales constituent les "fonctions  cognitives".

  DÉMENCES

  • Fou, fol, folle, folie sont employés depuis le XIe siècle (follette et folâtrer depuis les XIIe et XVe). Ils ont désigné longtemps les troubles mentaux les plus graves. 
  • Au XIII° siècle apparaissent les termes d'aliénation et d'aliéné, qui peu à peu doublent et écartent folie et fou.
  • Dément serait du XVe siècle mais ne s'installe vraiment qu'au XIXe siècle. Il a remplacé et éliminé, comme terme scientifique, les termes dérivés de folie et d'aliénation, qui demeurent dans le langage commun avec des sens figurés ne renvoyant pas à des maladies.
  • Le terme démence qui a remplacé fou, aliéné, est en passe pour le grand public d'être remplacé par le terme Alzheimer !
  • Médicalement il n'est pas possible de faire cet amalgame car il existe de multiples causes de démence autres que la maladie d'Alzheimer.
    Le terme démence désigne un tableau clinique qui implique une détérioration globale des facultés intellectuelles survenant dans un état de conscience normal. Cette détérioration est d'une gravité suffisante pour avoir des répercussions sur le comportement social, professionnel et sur la personnalité.

    L'ESPRIT DU VOCABULAIRE...

    Connaître quelque chose, c'est l'avoir saisi dans sa mémoire. C'est ainsi qu'on connaît l'alphabet, les causes de la Révolution française ou les tables de multiplication.
    Le terme cognition, regroupe les divers procédés de recherche et d'analyse, soit chacune des opérations mentales faisant partie de l'acte de penser : percevoir, reconnaître. apprendre, conceptualiser, imaginer, résoudre un problème, mémoriser, raisonner et juger.
    Certaines personnes peuvent, avec l'avancée en âge, présenter des pertes légères de mémoire qui ne les empêchent pas de poursuivre leurs activités. Ces personnes peuvent profiter d'activités spécifiques pour améliorer leurs stratégies d'emmagasinage d'information ;
    Les déficits cognitifs doivent être analysés avant synthèse. Le terme "confus" doit être banni du vocabulaire à cause de son imprécision ;
    Parmi les altérations cognitives graves, il importe de distinguer les démences irréversibles d'autres troubles cognitifs trop souvent (10%) pris pour de la démence à cause de la similarité des symptômes ; OR Les désordres cognitifs peuvent relever de causes réversibles ;
    Une fois le diagnostic médical différentiel établi, il est primordial que les soignants évaluent les capacités fonctionnelles des personnes atteintes de déficits cognitifs et recueillent des informations précises et détaillées sur les difficultés d'ordre émotionnel et social vécues par ces personnes et leur famille. La collecte de ces informations constitue une étape essentielle pour l'élaboration d'un plan de soin.
    En réponse à une question : "Kesako Alexithymie ?"
        L'alexithymie de Sifneos
         Des thèses et des recherches fleurissent un peu partout, certains travaillent sur l'alexithymie et les toxicomanes, certains autres travaillent sur l'alexithymie et la SEP (sclérose en plaques)...etc...
        Le concept d'alexithymie, qui peut se définir par l'impossiblité ou la difficulté à exprimer ou à ressentir des sentiments et des émotions, est de plus en plus considéré comme devant être mieux appréhendé en Santé Publique.
    Chez les personnes âgées par exemple, il a été montré que l'existence d'une alexithymie, quelle soit primaire ou secondaire, masquait la symptomatologie dépressive et rendait ainsi son dépistage plus difficile. (cf le texte sur ce sujet dans le Volume 12 des Annales de Psychiatrie,  1997,  Clement, J. M.)
    Dr Lucien Mias - 28/09/98

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