Tout
prouve que la peau n'est pas seulement la source
première et la plus digne de confiance de notre connaissance
du monde externe, ou « le champ archéologique
de
la psychologie », mais encore un champ à l'aide
duquel on peut
éclairer quelques-uns des problèmes les plus
profonds
de l'activité psychique
(Motor
Sensations in
the skin. Mind, 1885).
Groos montre aussi le
caractère
primitif des sensations épidermiques
(Spiele
der Menschen, p. 8-16.). Ces sensations sont sans
doute les premières de
toutes les
impressions sensuelles qui causent du plaisir. Nous devons
même
nous y attendre, car les réflexes de la peau ont
déjà fait leur apparition dès avant la
naissance, et une sensation agréable aux lèvres
est
sans doute le facteur utile pour que l'enfant cherche le contact des
bouts de seins de sa mère. Il semble que les souvenirs
agréables des sens au très bas âge
soient
souvent, et peut-être très souvent, d'une nature
tactile, quoique ce fait soit souvent déguisé
dans la
mémoire parce que l'impression tactile est vague et
confuse
(Dans
l'étude
d'Elizabeth Potwin, Study
of
early memories, Psychological Review, novembre 1901, il
n'y a aucun
groupe spécial de souvenirs tactiles. L'étude
plus
élaborée de Colegrove, Individual Memories,
Am.
Journal
of Psychology, janvier 1899, ne fournit pas de résultats
décisifs.
Cf. l'étude très
intéressante
de Stanley Hall, Some
Aspects of the early sense of self, Am. Journal
of Psychology, avril 1898.
Kulpe a étudié la
psychologie des sensations cutanées, Outlines of Psychology
,
éd. anglaise, pp. 87 sq. (N. D. A.)).
L'Église
catholique a toujours reconnu
les
risques d'une émotion voluptueuse causée par des
contacts tactiles et la facilité avec laquelle
même les
contacts les plus innocents peuvent prendre un caractère
lascif
(Plusieurs passages des
théologiens sur
ce point sont réunis dans Maechialogia, pp.
221-226 (N.
D.A.)).