Quand on parle de la violence, chacun visualise la violence physique qui donne des bleus au corps (elles sont exposées dans l'article "Violence en institution").
Moins nombreux sont ceux qui "ressentent" la violence faite à la personne âgée qui "rentre" en institution : un être fatigué se sépare de l'environnement qui fut longtemps le sien pour aller dans un lieu imposé, un ailleurs, un "en-bout-de-vie" avant un "au-delà de la vie". Mais tant qu'il y a un souffle de vie il y a de l'espoir.
Espoir... que vivre ces pertes et ces abandons tout en restant entier, apporte une plénitude de vie. Tout dépendra de l'importance des blessures anciennes qui ont été réveillées par la violence inhérente à cette "perte de chez soi" car toute séparation nous renvoie au passé, aux blessures et aux fragilités de l'enfance.
Plus rares sont ceux qui pensent aux violences spirituelles. Pourtant depuis le début de notre existence elles nous donnent des bleus à l'âme.
Par notre comportement de soignant la personne âgée donne un sens à sa vie et existe. De nombreux secrets enfouis de son vécu seront réactivés par le regard, la voix, les gestes du soignant. Or nous nous comportons le plus souvent sur le mode réactionnel. Dans ce cas, sciemment ou non, nous faisons violence à la personne âgée et, au-delà, à sa famille et... à nous-mêmes. Savoir percevoir cette violence, notamment à "nous-même", est primordial car sans cela il n'y a pas d'avancée possible de notre savoir-être.D'ordinaire "on n'y pense pas" à cette violence inapparente, mais chacun stocke en vrac dans sa mémoire des exemples vus ou vécus.
Nous nous sommes efforcés de ranger nos exemples par catégories tout en sachant que les passerelles sont nombreuses entre celles-ci : pris dans notre globalité nous sommes des êtres bio-psycho-socio-culturels. Nous vous livrons ces exemples, à bâtons rompus...
Des violences spirituelles
De la violence psychologique
Négligence dans les soins et abus de faiblesse sont autant de violences
Des violences à l'image de soi...
La violence matérielle, architecturale
Des violences sociales
Mais aussi, la violence thérapeutique
Conclusion
Il convient de bien soigner pour ne pas soi nier.
28/09/98
- Monique Zambon
avec la collaboration de Lucien Mias