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LE
- LE BAL
DÉFENDU
Dans un quartier très sombre
Il y a un vieux bistrot
Dès que vient la pénombre
il s’allume aussitôt
Debout devant la boutique
Le patron tranquillement
Fait baisser la musique
Lorsque passe un agent
Et c’est là qu’un soir très
doux
Il m’a donné rendez-vous.
2
Dans une salle cachée
Derrière le comptoir
Tournant dans la fumée
Mon coeur battit un soir
Serrée sur sa poitrine
J’écoutais les mots fous
Que d’une voix câline
Il disait dans mon cou,
Moi je répondais rien;
Mais mon coeur était bien
Refrain
C’est un bas défendu
Dans un petit coin perdu
Du quartier Montparnasse
Y a pas d’accordéon
Pas même un violon
Un phono les remplace
Les clients ont vingt ans
Par couple tendrement
La valse les enlace
C’est un bal défendu
Dans un p’tit coin perdu
Du quartier Montparnasse
Moi je suis revenue
Le lendemain au soir
Avec un inconnu
Elle dansait sans me voir
Il riait avec elle
D’un air tout réjoui
Trahi par l’infidèle
J’ai fui le cœur meurtri
Et je me souviens encore
De ce si troublant décor
- LE BÉRET
Chaque pays possède sa coiffure :
Le marocain porte un fez rigolo,
Le mexicain ne manque pas d’allure
En arborant son vaste sombrero !
Le bon bourgeois, ce n’est pas un reproche,
Porte un melon, tant mieux si çà lui
plaît,
Moi, mon chapeau, je le mets dans ma poche,
Je suis gascon et porte le béret.
II
Notre béret c’est toute la Gascogne,
Et "per canta nouste beth ceü de Paü"
Nos montagnards aux jambes de cigogne,
Avec orgueil le portent en haut "ataü"
Et avec çà c’est tellement pratique,
Quand M’sieur l’Curé sur la roue
apparaît
Où le paysan dépose-t-il sa chique ?
Mais "Diü Biban" mais c’est dans son
béret.
III
Le béarnais aime le mettre en pointe,
Le basque, lui, le met sur l’occiput,
Et le landais, sans reproche et sans crainte,
Le pose ainsi quand il veut dire "zut",
C’est tout petit mais c’est une merveille :
Pour réfléchir c’est ainsi
qu’on le met,
Et pour crâner on le met sur l’oreille
Quel orateur ce coquin de béret !
IV
Quand grand-papa travaille dans la vigne,
Et qu’à l’église on sonne
tant et plus,
Pour la prière, il l’enlève et se signe,
Plus de béret quand sonne l’angélus.
Les parisiens dont l’enfant n’est pas sage,
Pour le fesser prennent un martinet,
Un martinet ! C’est un truc de sauvage,
Nous on lui flanque un bon coup de béret.
V
Lorsque à Bayonne, on joue à la pelote,
C’est son béret que l’on jette au
vainqueur,
Et ce béret c’est pas de la gnognote
Puisque dedans on a mis tout son cœur !
Et le dimanche, il fait bon qu’on le sache
A la plazza ça fait beaucoup d’effet,
Nos jeunes gens vont exciter la vache,
Pour la sauter pieds-joints dans le béret,
VI
Votre béret a fait le tour du monde,
Tous les champions qui battent un record
L’ont adopté sur la terre et sur l’onde,
Car un béret çà tient, coquin de sort,
Malgré le vent et malgré le cyclone,
Il est solide et peut-être, qui sait ?
Alphonse XIII aurait gardé son trône
S’il avait eu pour couronne un béret.
VII
Quand le conscrit quitte sa fiancée
C’est le béret qui rythme les adieux,
Quand il est loin, seul avec sa pensée,
C’est au béret qu’il parle avec les yeux.
Je ne veux pas vous parler de la guerre,
Quelques grincheux me le reprocheraient
Mais vous savez tout ce qu’ils ont pu faire
Les petits gars qui portaient le béret.
[1] traduction de Tederic en
graphie francisée pour plus de facilité
[2] "alure" rime
avec "couhadure". Si vous avez un mot plus gascon mais qui passe bien
aussi...
[3] En gascon,
"reproche" se dit aussi "arcast".
[4]
"bounét" était peut-être plus
utilisé que
"berrét". Mais maintenant, "berrét" parle plus au
grand
public. A vous de choisir !
-
LE BONHEUR EST
ENTRÉ DANS MON COEUR
L'orchestre jouait
Et les couples tournaient
Dans un bal au bord de la rivière !
L'hiver s'enfuyait
Le printemps commençait
Et la nuit brillait de cent lumières.
Sans faire de vaines manières
Tu m'as regardée puis souri...
Il n'en fallut pas beaucoup plus
T'en souviens-tu
L'amour nous avait réunis.
{Refrain:}
Le bonheur est entré dans mon cœur
Une nuit par un beau clair de lune
Tu m'as dit quelques mots enjôleurs
Et nos vies désormais n'en font qu'une.
J'ai compris dans tes grands yeux rêveurs
Que l'amour vaut mieux que la fortune
Et depuis cet instant le bonheur
Pour toujours est entré dans mon cœur.
Qu'importe où je vais,
D'où je viens désormais
Au hasard de ma vie vagabonde,
Qu'importent les rues,
Les pays inconnus,
Qui, dans l'ombre des nuits se confondent !
Puisque dans tous les coins du monde
J'emporte avec moi ton amour,
Puisque ton image me suit
Et me sourit,
J'aurai du courage toujours ...
{Refrain}
- Créée par
Lys Gauty
Paroles: Michel Vaucaire, Gaston Groener.
Musique: Norbert Glanzberg 1938
- LE BOULANGER
poème
Qu'il est drôle le boulanger
Avec ses cheveux couleur de farine !
Sur ses bras, ses mains et sa poitrine,
On dirait qu'il vient de neiger
Sans se lasser, d'un geste prompt,
Tandis qu'au village chacun sommeille,
Il moule les pains au creux des corbeilles,
Pareils à des chats accroupis en rond.
Puis dans le foyer au coeur vermeil
Il les plonge au bout d'une longue pelle
Et bientôt les miches en ribambelles
Sortiront couleur de soleil.
Raymond Richard
- LE CAFÉ
DES TROIS COLOMBES
- Nancy, en hiver, une neige mouillée,
- une fille entre dans un café
- Moi je bois mon verre, elle s'installe à
coté.
- Je ne sais pas comment l'aborder.
- La pluie, le beau temps, ça n'a rien de
génial
- Mais c'est bien pour forcer son étoile
- Puis vient le moment ou l'on parle de soi
- Et la neige a fondu sous nos pas.
-
- On s'est connu au Café des trois colombes
- Au rendez-vous des amours sans abri.
- On était bien on se sentait seul au monde
- On n'avait rien, mais on avait toute la vie.
- 2.
- Nancy au printemps, ça ressemble au midi
- Elle m'aime et je l'aime aussi.
- On marche en parlant, on refait la philo
- Je la prends mille fois en photo.
- Les petits bistrots tout autour de la place
- Au soleil ont sorti leur terrasse
- Mais il y avait trop de lumière et de bruit.
- On attendait qu'arrive la nuit.
-
- On s'est connu au Café des trois colombes
- Au rendez-vous des amours sans abri.
- On était bien on se sentait seul au monde
- On n'avait rien, mais on avait toute la vie.
- 3.
- Nancy, c'est très loin, c'est au bout de la
terre
- Ça s'éloigne à chaque
anniversaire,
- Et j'en suis certain, mes chagrins s'en
- souviennent
- Le bonheur passait par la Lorraine.
- Il s'en est allé suivre d'autres chemins
- Qui ne croisent pas souvent le mien
- Je t'ai oubliée mais c'est plus fort que moi :
- Il m'arrive de penser à toi.
-
- On s'est connu au Café des trois colombes
- Au rendez-vous des amours sans abri.
- On était bien on se sentait seul au monde
- On n'avait rien, mais on avait toute la vie.
-
- Jo Dassin,
années 70/80
- Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
- Ami entends-tu les cris sourds du pays qu'on
enchaîne.
- Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est
l'alarme.
- Ce soir l'ennemi connaîtra
- le prix du sang et des larmes.
-
- Montez de la mine, descendez des collines, camarades
- Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
- Ohé! les tireurs à vos armes et aux
couteaux, tirez vite
- Ohé ! saboteur attention à ton
fardeau, dynamite.
- C'est nous qui brisons
- les barreaux des prisons pour nos frères
- La haine à nos trousses
- et la faim qui nous pousse, la misère.
-
- Il y a des pays ou les gens au creux du lit font des
rêves
- Ici, vois-tu, nous on marche, nous on tue, nous on
crève.
- Ici chacun sait, ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il
passe
- Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta
place.
- Demain du sang noir séchera au soleil sur les
routes
- Chantez compagnons
- dans la nuit la liberté nous écoute.
-
- Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
- Ami entends-tu les cris sourds du pays qu'on
enchaîne.
- Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est
l'alarme.
- Ce soir l'ennemi connaîtra
- le prix du sang et des larmes.
-
- Chanson qui,
pendant la guerre 40/45, servait d'indicatif à la radio
libre du Général de Gaulle à Londres
- La Victoire en chantant,
- Nous ouvre la barrière,
- La Liberté, guide nos pas.
- Tremblez ennemis de la terre,
- Rois ivres de sang et d'orgueil,
- Le Peuple souverain s'avance,
- Tyrans descendez au cercueil.
-
- La République nous appelle,
- Sachons vaincre ou sachons mourir,
- Un Français doit vivre pour elle,
- Pour elle un Français doit mourir (bis)
- Refrain :
- Accroche à ton coeur
- Un morceau de chiffon rouge
- Une fleur couleur de sang
- Si tu veux vraiment
- Que ça change et que ça bouge
- Lève toi car il est temps
- 1
- Allons droit devant vers la lumière
- En montrant le poing et en serrant les dents
- Nous réveillerons la terre entière
- Et demain nos matins chanteront.
- Compagnon de colère,
- Compagnon de combat
- Toi que l'on faisait taire
- Toi qui ne comptait pas
- Tu vas pouvoir enfin le porter
- Le chiffon rouge de la liberté
- Car le monde sera
- Ce que tu le feras
- Plein d'amour, de justice et de joie
-
- Au refrain
- 2
- Tu crevais de peur dans ta misère
- Tu vendais tes bras pour un morceau de pain
- Mais ne craint plus rien
- Le jour se lève et il fera bon vivre demain
- Compagnon de colère,
- Compagnon de combat
- Toi que l'on faisait taire
- Toi qui ne comptait pas
- Tu vas pouvoir enfin le porter
- Le chiffon rouge de la liberté
- Car le monde sera
- Ce que tu le feras
- Plein d'amour, de justice et de joie.
- Au refrain
-
- Michel
Fugain, années 80
- LE CLOCHER DE MON
VILLAGE
Quand l'étranger débarque en Corse
Il ne peut en croire ses yeux
Il est saisit par une force
Un attrait si mystérieux
Et parmi toutes ces merveilles
Cette mer bleue ces grands rochers
Dans un village aux mille treilles
Il aperçoit un vieux clocher
C'est le clocher de mon village
C'est le clocher le plus joli
Recouvert de lierre sauvage
Cachant ses vieux murs décrépis
Et délaissant tous les bocages
Les oiseaux construisent leurs nids
Nous égayant de leurs ramages
Dans le clocher de mon pays
Dans la nuit le pêcheur s'égare
Il ne peut retrouver le port
Le vieux clocher lui sert de phare
Il voit sa petite croix d'or
Et sous les rayons de la lune
Lance ses reflets lumineux
Et s'avançant dans la nuit brune
Le pêcheur chante tout joyeux
C'est le clocher de mon village
C'est le clocher de mon pays
De tous les écueils du rivage
"Il me protège, il me conduit"
Lorsque le vent tourne à l'orage
Je trouve un abri près de lui
Et je ne crains plus les naufrages
Près du clocher de mon pays
Créé
par Rina Ketty
- LE CLOCHER DU VILLAGE
l
Insouciant dans mes jeunes années
De Saint-Amans un beau jour je partis
En laissant mon Thoré, ma vallée,
Mon clocher, ma maison,mes amis
Refrain
Bonjour joli clocher,clocher de mon village
Que dès mon tout jeun'âge, il m'a fallu quitter
Oh ! joyeux carillon,comm'au temps de jeunesse
- Tinte avec
allégresse, égaye ma maison...
J'ai souffert le martyre et je puis te dire
Qu'en pensant i toi, j'ai pleuré bien des fois,
- Bonsoir joli clocher, clocher
du Moyen Âge
Cher clocher du village, que j'ai tant regretté !
II
J'ai connu d'admirables paysages
Et les sites les plus beaux à voir,
Rien ne vaut, mon clocher du village
Égrenant son angÉlus du soir...
III
J'ai vécu,j 'ai souffert en silence
Dans l'attente du lointain retour
Malgré tout je te gardais confiance
Mon clocher bien aimé de toujours
- Maître corbeau sur un arbre perché,
- Tenait dans son bec un fromage.
- Maître renard, par l'odeur
alléché,
- Lui tint à peu près ce langage :
- "Hé, bonjour, Monsieur du Corbeau,
- Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
- Sans mentir si votre ramage
- Se rapporte à votre plumage,
- Vous êtes le phénix des
hôtes de ces bois"
- A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;
- Et pour montrer sa belle voix,
- Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
- Le renard s'en saisit, et dit :
- "Mon bon Monsieur,
- Apprenez que tout flatteur
- Vit au dépends de celui qui l'écoute
:
- Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute."
- Le corbeau, honteux et confus,
- Jura, mais un peu tard,
- qu'on ne l'y prendrait plus.
-
- Jean de La
Fontaine (1621-1695).
-
- Source : Le corbeau et le renard. Ceux qui se plaisent
aux éloges trompeurs en sont punis honteusement par un
repentir tardif. (Ésope, auteur de l'antiquité
gréque)
- Phénix : oiseau fabuleux, toujours seul de
son espèce, qui, après un siècle de
vie, renaissait de ses cendres; par extension, un phénix
désigne tout être d'une beauté et d'un
mérite incomparables.
- La Fontaine écrivait ses fables pour le
Dauphin, fils de Louis XIV.Cette fable a été
écrite alors que la Chambre de Justice de 1664 venait de
faire rendre gorge à une foule de courtisans et financiers
du Roi.
- On l'appelait le dénicheur,
- il était rusé comm'une fouine,
- C'était un gars qu'avait du coeur
- et qui dénichait des combines.
- Il vivait comme un grand seigneur,
- et quand on rencontrait sa dame
- On répétait sur toutes les gammes
- voilà la femme à
dénicheur.
- 1
- Elle avait fait sa connaissance
- dans un bar un soir, simplement.
- Ce fut le hasard d'une danse,
- qui le fit devenir son amant.
- Il avait de jolies manières,
- du tact et beaucoup d'instruction.
- Sachant faire de bonnes affaires,
- c'était là toute sa profession.
- Comme elle avait un peu d'argent,
- il s'mirent en ménage tranquillement.
-
- On l'appelait le dénicheur,
- il était rusé comm'une fouine,
- C'était un gars qu'avait du coeur
- et qui dénichait des combines.
- Il vivait comme un grand seigneur,
- et quand on rencontrait sa dame
- On répétait sur toutes les gammes
- voilà la femme à
dénicheur.
- 2.
- Les combines, ca dure c'que ca dure,
- la chance tourne et puis s'en va
- On perd le goût des aventures,
- quand le noir vous suit pas à pas.
- N'ayant plus confiance qu'en lui-même,
- un soir qu'il était sans le sou
- Afin de résoudre le problème,
- le dénicheur fit un sale coup.
- Mais comme il rentrait au logis,
- en pleurant son amie lui dit :
-
- On t'appelait le dénicheur,
- toi qui étais rusé comme une fouine
- Je croyais trouver le bonheur,
- près de toi, avec tes combines
- Adieu, c'est fini, pars sans peur,
- je saurai souffrir et me taire,
- Malgré mon chagrin je
préfère
- abandonner le dénicheur.
- Monsieur le Président
- Je vous fais une lettre
- Que vous lirez peut-être
- Si vous avez le temps
- Je viens de recevoir
- Mes papiers militaires
- Pour partir à la guerre
- Avant mercredi soir
- Monsieur le Président
- Je ne veux pas la faire
- Je ne suis pas sur terre
- Pour tuer des pauvres gens
- C'est pas pour vous fâcher
- Il faut que je vous dise
- Ma décision est prise
- Je m'en vais déserter
-
- Depuis que je suis né
- J'ai vu mourir mon père
- J'ai vu partir mes frères
- Et pleurer mes enfants
- Ma mère a tant souffert
- Elle est dedans sa tombe
- Et se moque des bombes
- Et se moque des vers
- Quand j'étais prisonnier
- On m'a volé ma femme
- On m'a volé mon âme
- Et tout mon cher passé
- Demain de bon matin
- Je fermerai ma porte
- Au nez des années mortes
- J'irai sur les chemins
-
- Je mendierai ma vie
- Sur les routes de France
- De Bretagne en Provence
- Et je dirai aux gens:
- Refusez d'obéir
- Refusez de la faire
- N'allez pas à la guerre
- Refusez de partir
- S'il faut donner son sang
- Allez donner le vôtre
- Vous êtes bon apôtre
- Monsieur le Président
- Si vous me poursuivez
- Prévenez vos gendarmes
- Que je n'aurai pas d'armes
- Et qu'ils pourront tirer
-
- Boris Vian
- C'est à travers de larges grille /
- Que les femelles du canton
- Contemplaient un puissant gorille
- Sans souci du qu'en dira-t-on
- Avec impudeur ces commères
- Lorgnaient même un endroit précis
- Que rigoureusement ma mère
- M'a défendu d'nommer ici, Gare au
gorilleÉ
- 2
- Tout à coup la prison bien close / 0ù
vivait le bel animal,
- S'ouvre on n' sait pourquoi, je suppose
- Qu'on avait du la fermer mal ; / Le singe en sortant de sa
cage
- Dit : « C'est aujourd'hui qu' je le perds
- Il parlait de son pucelage,
- Vous aviez deviné, j'espère ! Gare au
Gorille...
- 3
- L' patron de la ménagerie / Criait
éperdu : « Nom de nom
- C'est assommant, car mon gorille / N'a jamais connu de
guenon
- Dès que la féminine engeance / Sut
que le singe était puceau,
- Au lieu de profiter d' la chance
- Elle fit feu des deux fuseaux. Gare au Gorille...
- 4
- Celles-la même qui naguère / Le
couvraient d'un oeil décidé,
- Fuyaient prouvant qu'ell's n'avaient guère
- De la suite dans les idées, / D'autant plus
vaine était leur crainte
- Que le gorille est un luron / Supérieur
à l'bomm' dans l'étreinte
- Bien des femmes vous le diront, / Gare au Gorille...
- 5
- Tout le monde se précipite / Hors d'atteinte du
singe en rut,
- Sauf une vieille décrépite / Et un
jeune juge en bois brut
- Voyant que toutes se dérobent / Le quadrumane
accélera
- Son dandinement vers les robes
- De la vieille et du magistrat. Gare au Gorille...
- 6
- Suposez qu'un de vous puisse être / Comme le
singe obligé de
- Violer un juge ou une ancêtre, / Lequel
choisirait-il des deux ?
- Qu'une alternative pareille / Un de ces quatre jours
m'échoie
- C'est j'en suis convaincu, la vieille
- Qui sera l'objet de mon choix, / Gare au Gorille...
- 7
- Mais par malheur, si le gorille/Au jeu de l'amour vaut son
prix On sait qu'en revanche il ne brille
- Ni par le goût, ni par l'esprit./ Lors au lieu
d'opter pour la vieille
- Comme aurait fait n'importe qui / Il saisit le juge a
l'oreille
- Et l'entraîna dans un maquis / Gare au Gorille...
- 8
- La suite serait délectable
- Malheureusement je ne peux
- Pas la dire et c'est regrettable
- Ça vous aurait fait rire un peu
- Car le juge, au moment suprême
- Criait : « Maman » pleurait beaucoup
- Comme l'homme auquel le jour même
- Il avait fait trancher le cou
- Gare au Gorille...
-
- Georges
Brassens
- LE GRAND
FRÈRE ET LA PETITE SOEUR
- Refrain :
- (Le grand frère)
- Moi j'aime ma petite soeur
- Quand elle pleure, quand elle pleure
- Moi j'aime bien ma p'tite soeur
- Quand elle pleure
-
- (La petite soeur)
- Moi j'embête mon grand frère
- Par derrière, par derrière
- Moi j'embête mon grand frère
- Par derrière.
- 1
- (La petite soeur) Je te donne un coup par-là
- Si tu me fais mal au bras
- (Le grand frère) Je te ferai voir du pays
- Si tu me donnes un coup par-ci
- 2
- (La petite soeur) Je te bats si tu me bats
- Je te pince un peu par là
- (Le grand frère) Si tous les coups sont permis
- Je te pince un peu par-ci
- 3
- (La petite soeur) Je t'excite un peu par-ci
- Moi la petite souris
- (Le grand frère) Je te griffe un peu
par-là
- Attention c'est moi le chat
- 4
- (La petite soeur) Ça finit par des p'tits pois
- Qui s'envolent un peu par-là
- (Le grand frère) Y a même des
spaghetti
- Oui s'envolent un peu par-ci
- 5
- (La petite soeur) Et quand on est ramolli
- On sarrête un peu par-ci
- (Le grand frère) Le temps de compter
- Jusqu'a trois
- On recommence par-là
- 6
- (La petite soeur)
- - Bada bada bada bada
- (Le grand frère)
- - Beuh
-
- Henri
Dés, années 80/90
- LE P'TIT BAL DU
SAM'DI SOIR
- Dans le vieux faubourg tout chargé d'amour,
- près du pont de la Vilette
- Un soir je flanais, un refrain traînait,
- un air de valse musette
- Comme un vieux copain me prenant la main,
- il m'a dit viens .
- Pourquoi le cacher, ma fois, j'ai marché et j'ai
trouvé.
-
- Le p'tit bal du sam'di soir ou, le coeur plein d'espoir,
- Dansent les midinettes.
- Pas de frais pour la toilette,
- pour ça vous avez l'bonsoir,
- Mais du bonheur dans les yeux de tous les amoureux,
- Çà m'a touché, c'est
bête.
- Je suis entré dans la fête,
- l'air digne et le coeur joyeux.
- 2.
- Vous l'avez d'viné, j'y suis
retourné,
- maintenant j'connais tout l'monde.
- Victor et Titi, Fernand le tout p'tit,
- Nenette et Mimie la blonde
- D'ailleurs des beaux yeux y'en a tant qu'on veut
- lls vont par deux, et blaguent dans les coins,
- On est aussi bien qu'au Tabarin.
-
- Le p'tit bal du sam'di soir ou le coeur plein d'espoir,
- Dansent les midinettes.
- Pas de frais pour la toilette,
- pour ça vous avez l'bonsoir,
- Mais du bonheur des aveux, car tous les amoureux
- Se montent un peu la tête.
- Quand l'accordéon s'arrête,
- ils vont s'asseoir deux par deux
- 3
- Un dimanche matin, avec Batistin,
- c'est l'patron d'la guinguette,
- On s'est attablés et nous avons joué,
- au ch'min de fer en tête à
tête
- Comme il perdait trop, il a fait l'bistrot, j'ai dit banco
- J'ai gagné, ma foi, et depuis trois mois il est
à moi.
-
- Le p'tit bal du Sam'di soir ou le coeur plein d'espoir
- Dansent les midinettes
- Pas de frais pour la toilette, pour ça vous avez
l'bonsoir
- Mais du bonheur dans les yeux de tous les amoureux
- Vous pensez si c'est chouette.
- Tout l'monde perd un peu la tête,
- Ça fait qu'tout est pour le mieux.
- Dors mon petit quinquin
- Mon p'tit pouchin, mon gros rojin,
- Tu m'feras du chagrin
- Si tu n'dors point j'qu'à demain !
- 1
- Ainsi, l'aut'jour eun pauv'dintelière
- En amiclotant sin p'tit garchon
- Qui d'puis trois quart d'heure nef'jot qu'braire
- Tachot d'hindormir par eun' cauchou
- Ell' li dijot : Min Narcisse
- D' main t'auras du pain d'épice
- Du chuc à gogo si t'es sache
- Et qu' te fais dodo (au refrain)
- 2
- Et si te m' laich faire eun' boun' semaine
- J'irai degager tin biau sarrau.
- Tin pantalon d'drap, tin gilet d'laine,
- Comm'eun p'tit milord tu s'ras faraud,
- J' t'achéterai l'jour d' la ducasse
- Eun polichinelle cocasse,
- Un turlututu, pour jouer l'air
- Du capiau pointu (au refrain)
- 3
- Allons serr' tes yeux, dors min bonhomme
- J'vas dir' eun prière à P'tit
Jésus
- Pou qui vienne ichi, pindant tin somme
- T'fair' rêver qu' j'ai les mains plein's
d'écus
- Pour qu'i t'apporte eun' coquille
- Avec un chirop qui guile
- Tout l'long d'tris menton
- Te pourlecheras tros heures de long
-
- (au refrain)
- Il pleuvait fort sur la grand route
- Ell'cheminait sans parapluie
- J'en avais un, volé sans doute
- Le matin même à un ami.
- Courant alors à sa rescousse,
- Je lui propose un peu d'abri,
- En séchant l'eau de sa frimousse,
- D'un air très doux ell' m'a dit oui.
-
- Un p'tit coin d' parapluie,
- Contre un coin d' Paradis.
- Elle avait quelque chos' d'un ange
- Un p'tit coin d' Paradis,
- Contre un coin d' parapluie,
- Je n' perdais pas au change,
- Pardi !
- 2
- Chemin faisant que ce fut tendre
- D'ouïr à deux le chant joli
- Que l'eau du ciel faisait entendre
- Sur le toit de mon parapluie.
- J'aurais voulu comme au déluge,
- Voir sans arrêt tomber la pluie,
- Pour la garder sous mon refuge,
- Quarante jours, quarante nuits.
-
- Un p'tit coin d' parapluie,
- Contre un coin d' Paradis.
- Elle avait quelque chos' d'un ange
- Un p'tit coin d' Paradis,
- Contre un coin d' parapluie,
- Je n' perdais pas au change,
- Pardi !
- 3
- Mais bêtement, même en orage,
- Les routes vont vers des pays.
- Bientôt le sien fit un barrage
- À l'horizon de ma folie.
- Il a fallu qu'elle me quitte,
- Après m'avoir dit grand merci
- Et je l'ai vu toute petite
- Partir gaiement vers mon oubli.
-
- Un p'tit coin d' parapluie,
- Contre un coin d' Paradis.
- Elle avait quelque chos' d'un ange
- Un p'tit coin d' Paradis,
- Contre un coin d' parapluie,
- Je n' perdais pas au change,
- Pardi !
- Georges
Brassens
- LE PETIT BAL PERDU
C'était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu'avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y'en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...
{Refrain:}
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien...
Et c'était bien...
Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D'être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...
{au Refrain}
Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis.
Le soir tombait dessus la piste,
Sur les gravats et sur ma vie.
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait,
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant de lumière,
Avec eux dans la rue,
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu.
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien...
Et c'était bien.
Bourvil
- Refrain
- Dou dou dou etc ...........
-
- 1
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais m'y promener
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais pour y marcher
- 2
- Quand j'ai besoin d'être seul
- Faut pas me chercher partout
- Quand j'ai besoin d'être seul
- Suis dans mon petit bois si doux
- 3
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais m'y promener
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais pour y marcher
- 4
- Quand je fais un gros chagrin
- Faut pas me chercher bien loin
- Quand je fais un gros chagrin
- Suis dans le petit bois du coin
- 5
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais m'y promener
- Dans le petit bois caché
- Moi je vais pour y pleurer
-
- Henri
Dés, années 80/90
- Aujourd'hui le petit chemin
- Sentait bon le romarin
- En passant tout près du pré
- Ça sentait bon la rosée
- Quand j'ai pris le vieux ponton
- Ça sentait le vieux poisson
- 2
- Puis j'ai longé les villas
- Ça sentait bon le lilas
- J'ai coupé par le verger
- Ça sentait bon le pommier
- Suis arrivé sur la route
- Ça sentait fort le mazout
- 3
- J'ai sauté sur le tracteur
- Ça sentait le vieux moteur
- J'ai contourné les travaux
- Ça sentait le caniveau
- C'était rempli de gravats
- ça sentait le pipi d'chat
- 4
- J'ai suivi le boulanger
- Ça sentait bon le pain frais
- Suis entré dans ta maison
- Ça sentait bon le savon
- J'ai croisé ton grand-papa
- ça sentait fort le tabac
- 5
- Suis monté dans ta cuisine
- Ça sentait bon les tartines
- J'ai embrassé ta petite soeur
- Ça sentait bon la petite soeur
- Tous les trois on était bien
- Ça sentait bon les copains
- 6
- On s'en est mis jusqu'ici
- Plein de sirop de cassis
- On s'en est mis jusque-là
- De petits pains au chocolat
- Et toute l'après-midi
- ça sentait bon le mercredi
-
- Aujourd'hui le petit chemin
- Sentait bon le romarin
-
- Henri
Dés, années 80/90
- Refrain :
- Ah le petit vin blanc,
- Qu'on boit sous les tonnelles,
- Quand les filles sont belles
- Du côté de Nogent.
- Et puis de temps en temps,
- Un air de vieille romance
- Semble donner la cadence,
- Pour flirter, pour flirter,
- Dans les bois, dans les prés,
- Du côté, du côté
- Du côté de Nogent.
- 1
- Voici le printemps,
- La douceur du temps
- Nous fait des avances,
- Allons mes enfants
- Vous avez vingt ans ,
- Partez en vacances.
- Vous verrez agiles,
- Sur l'onde tranquille
- Des filles dociles,
- Aux bras des amants.
- De fraîches guinguettes
- Des filles bien faites
- Y a des chansonnettes
- Et y a du vin blanc.
- 2
- A ce jeu pourtant
- La taille souvent
- Prend des avantages.
- Ce n'est pas méchant
- Ca finit tout le temps
- Par un mariage.
- Le gros de l'affaire
- C'est lorsque la mère
- Demande sévère
- À la jeune enfant :
- " Comment triste honte
- As-tu fait ton compte ?
- Réponds! Je t'attends"
-
- APRÈS LE DERNIER REFRAIN
- Ce sera toujours pareil
- Tant qu'il y aura du soleil
- On verra les amants au printemps ,
- S'en aller pour flirter,
- Dans les bois, dans les prés,
- Du côté, du côté
,
- Du côté de Nogent.
-
- Années
1945/50
-
- Dis papa, dis papa, dis moi, dis-moi
- Comment c'est fait dans un piano
-
- - C'est pas compliqué
- - Je vais tout t'expliquer
- C'est le petit zinzin qui passe par ici
- Et qui va toucher le petit machin
- Et le petit machin qui repasse par là
- Et qui fait marcher le petit zinzin
- "Ah bon?"
- 2
- Dis papa, dis papa, dis-moi, dis-moi
- Comment c'est fait dans une auto
-
- -C'est pas compliqué
- Je vais tout t'expliquer
- C'est le petit zinzin qui passe par ici
- Et qui va toucher le petit machin
- Et le petit machin qui repasse par là
- Et qui fait marcher le petit zinzin
- "Ah bon?"
- 3
- Dis papa, dis papa, dis-moi, dis-moi
- Comment c'est fait dans les fusées
-
- C'est pas compliqué
- Je vais tout t'expliquer
- C'est le petit zinzin qui passe par ici
- Et qui va toucher le petit machin
- Et le petit machin qui repasse par là
- Et qui fait marcher le petit zinzin
- "Ah bon?"
- 4
- Dis papa, dis papa, dis-moi, dis-moi
- Comment on fait pour les bébés
-
- C'est pas compliqué
- Je vais tout t'expliquer
- C'est le petit zinzin qui passe par ici
- Et qui va toucher le petit machin
- Et le petit machin qui repasse par là
- Et qui fait marcher le petit zinzin
- "Ah bon?"
-
- Henri
Dés, années 80/90
- LE PLUS BEAU TANGO
DU MONDE
- Le plus beau de tout les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- J'ai connu d'autres tangos à la ronde,
- Mais mon coeur n'oubliera pas celui-là.
- Son souvenir me poursuit jour et nuit
- Et partout je ne pense qu'à lui
- Car il m'a fait connaître l'amour
- Pour toujours...
- Le plus beau de tous les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- 1
- Près de la grève, souvenez vous
- Des mots de rêve chantés pour vous,
- Minutes brèves du cher passé,
- Pas encore effacé.
-
- Le plus beau de tout les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- J'ai connu d'autres tangos à la ronde,
- Mais mon coeur n'oubliera pas celui-là.
- Son souvenir me poursuit jour et nuit
- Et partout je ne pense qu'à lui
- Car il m'a fait connaître l'amour
- Pour toujours...
- Le plus beau de tous les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- 2
- Il est si tendre que nos deux corps
- Rien qu'à l'entendre tremblent encore,
- Et sans attendre pour nous griser,
- Venez, venez danser.
-
- Le plus beau de tout les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- J'ai connu d'autres tangos à la ronde,
- Mais mon coeur n'oubliera pas celui-là.
- Son souvenir me poursuit jour et nuit
- Et partout je ne pense qu'à lui
- Car il m'a fait connaître l'amour
- Pour toujours...
- Le plus beau de tous les tangos du monde
- C'est celui que j'ai dansé dans vos bras.
- Les soldats sont là-bas endormis dans la
- plaine,
- Ou le souffle du soir chante pour les bercer,
- La terre aux blés rasés parfume son
haleine,
- La sentinelle au loin va d'un pas cadencé.
- Soudain, voici qu'au ciel
- Des cavaliers sans nombre
- Illuminent d'éclairs l'imprécise
clarté
- Et le "Petit Chapeau" semble guider
- ces ombres
- Vers l'immortalité.
-
- Les voyez-vous, les hussards,
- Les dragons, la garde ?
- Glorieux fous
- D'Austerlitz que l'Aigle regarde,
- Ceux de Kléber,
- De Marceau chantant la victoire,
- Géants de fer,
- S'en vont chevaucher la gloire.
-
- Mais le petit soldat,
- Voit s'assombrir le rêve.
- Il lui semble là-bas qu'un orage se
lève :
- L'hydre au casque pointu
- Sournoisement s'avance,
- L'enfant s'éveille, ému ...
- Mais tout dort en silence.
- Et dans son coeur le rêve est revenu.
- Les canons
- Les clairons
- Écoutez !
- Regardez !
-
- Les voyez-vous,
- Les hussards, les dragons, la garde ?
- Ils saluent tous
- L'empereur qui les regarde.
- LE
ROI DAGOBERT
Le bon roi Dagobert
Avait sa culotte à l'envers,
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Votre Majesté Est mal culotté.
— C'est vrai, lui dit le roi,
Je vais la remettre à l'endroit. »
Comme il la remettait
Un peu il se découvrait
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Vous avez la peau
Plus noir' qu'un corbeau.
— Bah ! bah ! lui dit le roi
La reine 'l'a bien plus
noir’ que moi. » .
Le bon roi Dagobert
Fut mettre son bel habit vert
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Votre habit paré
Au coude est percé.
— C'est vrai, lui dit le roi
Le tien est bon, prête le moi »
Du bon roi Dagobert
Les bas étaient rongés des vers
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Vos deux bas cadets
Font voir vos mollets.
— C'est vrai, lui dit
le roi
Les tiens sont neufs, donne-les
moi. »
Le bon roi Dagobert
Avait un grand sabre de fer ;
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Votre Majesté pourrait se
blesser.
— C'est vrai, lui dit
le roi,
Qu'on me donne un
sabre de bois. »
Lebon roi Dagobert
Ayant bu, allait de travers
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Votre Majesté
Va tout de côté.
— Eh bien, lui dit le
roi,
Quand t'es gris, marches-tu
plus droit
Du bon roi Dagobert
La perruque était de
travers
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Que le perruquier .
Vous a mal coiffé!
— C'est vrai lui dit le
roi,
Je prend ta tignasse
pour moi. »
Le bon roi Dagobert
Craignait Ion d'aller en enfer,
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Je crois bien, ma foi
Que vous irez tout droit.
— Eh bien, lui dit
le roi,
Ne peux-tu pas prier
pour moi ? »
Quand Dagobert mourut
Le Diable aussitôt accourut
Le grand Saint-Éloi
Lui dit : « O mon roi !
Satan va passer
Faut vous confesser :
— Hélas ! lui dit
le roi
Ne pourrais-tu mourir pour moi
? »
- LE TANGO BLEU
Tout le bleu du ciel
Danse dans tes yeux
Tout le bleu pastel
D'un tango qui chante
Pour nous deux
Donne-moi ton cœur
Donne-moi ta vie
Revivons le bonheur
Du jour où je t'ai suivie
Je n'entends plus rien
Que ce chant là-bas
Est-ce le vent musicien
Où mon cœur qui bat
Je suis si bien entre tes bras
Mais pourquoi songer
Mais pourquoi savoir
Que c'est un rêve léger
Flottant dans l'indigo du soir
Tout le bleu du ciel
chœur : Tout l'horizon du ciel immense
Tourne autour de nous
chœur : C'est le miracle qui commence
Tout le bleu pastel
D'un tango qu'on danse joue à joue
chœur : Laissez-vous prendre à sa romance
Des reflets changeants
chœur : Penchée sur vous la lune veille
Sont dans tes cheveux
chœur : Mon Dieu l'amour fait des merveilles
Une étoile d'argent
Emporte en passant mes vœux
chœur ( xxxxxx se font câlines)
Donne-moi tes nuits
Donne-moi tes jours
Faisons de l'heure qui fuit
Un rêve qui vivra toujours
Créé
par Tino Rossi
- LE TANGO DES
JOURS HEUREUX
Ce n'est qu'un refrain familier
Que chante au soir un gondolier
Mais qui fait revivre en nos cœurs
Un merveilleux bonheur
Souviens-toi de ce tango des jours heureux
Du refrain qui fit de nous deux amoureux
Cette nuit je me retrouve en l'écoutant
Le cœur battant comme à vingt ans
Souviens-toi les violons du temps passé
On fait danser deux fiancés
Sais-tu que chaque fois que nous sommes toi et moi
Je repense au petit bal au bord du canal
Sais-tu que ce soir là notre amour vivait
déjà
Dans les mots d'une chanson et nous le dansions
Sais-tu que chaque fois que nous sommes toi et moi
Je repense au petit bal au bord du canal
Sais-tu que ce soir là notre amour vivait
déjà
Dans les mots d'une chanson et nous le dansions
Ce n'est qu'un refrain familier
Que chante au soir un gondolier
Mais qui fait revivre en nos cœurs
Un merveilleux bonheur
Paroles:
André Hoff, Fr: Jacques Plante & Jacques Dutayly.
Musique: Michel
Harden 1953
André
Claveau - autres interprètes: Lucienne Delyle
- LE TANGO DE MARILOU
- Sous le ciel clair de Sorrente, un beau jour,
- Tu m'apparus si jolie
- Qu'un seul regard de tes yeux de velours
- Fut le soleil de ma vie.
- Que ton sourire fut tendre et câlin
- En me disant : à demain !...
-
- Marilou, Marilou,
- Qu'il fut doux le premier rendez-vous .
- Dans nos coeurs, à grands coups,
- S'éveilleront les désirs les plus
fous
- Je sentis sur ta lèvre mignonne
- Le frisson de l'amour qui se donne,
- Marilou, Marilou,
- Qu'il fut doux le premier rendez-vous.
-
- 2
- Mais j'ai cherché vainement ton retour
- Parmi les brunes jolies.
- De Marilou aux beaux yeux de velours
- Nul n'a revu mon amie.
- Et, sans espoir, je m'en vais, pauvre amant,
- En murmurant tristement :
-
- Marilou, Marilou,
- Qu'il est loin le premier rendez-vous.
- Dans nos coeurs malgré tout
- Est gravé ton sourire si doux
- Et ton nom, petite âme infidèle,
- Vibre en moi comme un chant qui m'appelle
- Marilou, Marilou,
- Qu'il fut est loin le premier rendez-vous.
- Quand nous chanterons le temps des cerises
- Les gais rossignols, les merles moqueurs
- Seront tous en fête.
- Les belles auront la folie en tête
- Et les amoureux du soleil au coeur
- Quand nous chanterons le temps des cerises
- Sifflera bien mieux le merle moqueur.
- 2
- Mais il est bien court le temps des cerises
- Où l'on s'en va deux cueillir en
rêvant
- Des pendants d'oreilles.
- Cerises d'amour aux couleurs vermeilles.
- Tombant sur les feuilles en goutte de sang
- mais il est bien court le temps des cerises
- Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
- 3
- Quand vous en serez au temps des cerises
- Si vous avez peur des chagrins d'amour
- Évitez les belles !
- Moi qui ne craint pas les peines cruelles
- Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
- Quand vous en serez au temps des cerises
- Vous aurez aussi des peines d'amour.
- 4
- J'aimerai toujours le temps des cerises
- C'est de ce temps-là que je garde au coeur
- Une plaie ouverte
- Et dame fortune m'étant offerte
- Ne pourra jamais calmer ma douleur
- J'aimerai toujours le temps des cerises
- Et le souvenir que je garde au coeur.
-
Contrairement a une
opinion trop souvent répandue, cette chanson ne date pas de
l'insurrection de la Commune de Paris en 1871, même si cette
chanson d'amour symbolise à jamais l'esprit de la Commune.
Jean-Baptiste
Clément en écrivit les paroles
en 1866 et Antoine Renard la musique en 1868, année ou elle
fut
publiée. À la suite de l'écrasement de
la Commune
par les Versaillais, Clément qui s'était battu
sur les
barricades s'exilera à Londres pendant plus de dix ans.
Rentré à Paris, dans la publication de son
recueil de
chansons, il dédicacera cette chanson devenue
célèbre à Louise Michel,
héroïne de la
commune exilée en Nouvelle Calédonie.
À la
suite de cette dédicace l'idée romantique que
cette
chanson aurait été écrite sur les
barricades de
Belleville en mai 71, fit son chemin.
- LE TEMPS DU MUGUET
Il est revenu le temps du muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu'au banc où je t'attendais
Et j'ai vu refleurir
L'éclat de ton sourire
Aujourd'hui plus beau que jamais
Le temps du muguet ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà se sont
fanés
Pour nous deux rien n'aura changé
Aussi belle qu'avant
Notre chanson d'amour
Chantera comme au premier jour
Il s'en est allé le temps du muguet
Comme un vieil ami fatigué
Pour toute une année pour se faire oublier
En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s'aimer pour s'aimer longtemps.
- LE TESTAMENT
- S'il faut aller au cimetière
- J'prendrai le chemin le plus long
- J'ferai la tombe buissonnière
- J'quitterai la vie à reculons
- Tant pis si les croqu'-morts me grondent
- Tant pis s'ils me croient fou à lier
- Je veux partir pour l'autre monde
- Par le chemin des écoliers.(bis)
- 2
- Avant d'aller conter fleurette
- Aux belles âmes des damnées
- Je rêv' d'encore une amourette
- Je rêv' d'encore m'enjuponner
- Encore un' fois dire «je t'aime»
- Encore un' fois perdre le nord
- En effeuillant le chrysanthème
- Qui est la marguerite des morts.(bis)
- 3
- Ici gît une feuille morte
- Ici finit mon testament
- On a marqué dessus ma porte
- «Fermé pour caus'
d'enterrement»
- J'ai quitté la vie sans rancune
- J'aurai plus jamais mal aux dents
- Me v'la dans la fosse commune
- La fosse commune du temps (bis)
-
- Georges
Brassens
- LE TROUBADOUR
Boby Lapointe
Dans les flots un poulet de la P.J.
Soutenait le corps beau à peau lisse
"D'un' belle fille qui pensait "comme y' serre"
Et pourtant il était inspecteur (oui)
Et chantait en nageant
Pour se donner de l'entrain
Ce suave refrain
Ces propos engageants (de police)
(Refrain:)
Viens t'allonger sur l'herbe tendre des prés
(patatrac)
Je te ferai des gentillesses
"J't'énivrerai de langueur, de volupté"
(Tra la la)
De doux baiser's et de caresses
Je suis un tendre troubadour
Et je ne vis que pour l'amour
Oui pour l'amour.
La bell' fille fut émue de ces mots là
Elle en eut un petit p'tit choc au là
Comme un' fleur d'une voix assez pâle
Comme un' fleur elle lui répéta
Le doux refrain déjà dit
Et puisqu'elle le redit (ah)
Moi aussi je l'redis
"Comme ça, ça s'ra dit (rose)"
(au Refrain)
Le poulet barbotant dans le Tage
Retrouva son p'tit cœur de potache
"A cell' qui n'avait d'yeux que pour lui, le"
"Le sieur répétait toute la nuit, le"
Toujours même refrain
En caressant le sein doux
D'la petite écuyère
Qui ne trouvait pas ça l'ouch
(au Refrain)
J'les agripp' en disant quand on est trois
On se sent tout de même moins au large
Et sans me demander les connais-je
Avec eux pour flotter me liai-je
Et nous avons coulé
Des instants de grand bonheur
En susurrant tous les
"Trois encore et en cœur, un, deux, trois."
(au Refrain)
(Coda:)
"Avec, avec du poil sous les roses."
- LE VIEUX CHALET
Là haut sur le montagne
L'était un vieux chalet,
Là haut sur le montagne
L'était un vieux chalet
Murs blancs, toit de bardeaux
Devant la porte un vieux bouleau
Là haut sur le montagne
L'était un vieux chalet
Là haut sur le montagne
Croula le vieux chalet
La neige et les rochers
S'étaient unis pour l'arracher
Là haut sur le montagne
Quand Jean vint au chalet
Pleura de tout son cœur
Sur les débris de son bonheur
Là haut sur le montagne
L'est un nouveau chalet
Car Jean d'un cœur vaillant
L'a rebâti plus beau qu'avant...
- Moi, j'essuie les verres au fond du café,
- J'ai bien trop à faire pour pouvoir
rêver.
- Mais, dans ce décor banal à pleurer,
- Il me semble encore les voir arriver.
- 1.
- Ils sont arrivés se tenant par la main,
- l'air émerveillé
- Comme deux gamins se tenant la main
- ils ont demandé
- D'une voix tranquille un coin pour s'aimer
- au coeur de la ville
- Et je me rappelle qu'ils ont regardé
- d'un air attendri
- La chambre d'hôtel au papier jauni
- et quand j'ai fermé
- La porte sur eux, y'avait tant d'soleil
- au fond de leurs yeux
- Que ça m'a fait mal, que ça m'a fait
mal.
-
- Moi, j'essuie les verres au fond du café,
- J'ai bien trop à faire pour pouvoir
rêver.
- Mais, dans ce décor banal à pleurer,
- C'est le lendemain qu'on les a trouvés.
- 2.
- On les a trouvés, se tenant par la main,
- les yeux refermés
- Vers des lendemains remplis de soleil,
- on les a couchés
- Unis et tranquilles dans un lit creusé
- au coeur de la ville
- Et je me rappelle, avoir refermé
- dans le petit jour
- La chambre d'hôtel
- des amants d'un jour
- Mais ils m'ont donné le goût du
bonheur
- et j'ai leur soleil
- Tout au fond du coeur qui me fait si mal,
- qui me fait si mal.
-
- Moi, j'essuie les verres au fond du café,
- J'ai bien trop à faire pour pouvoir
rêver.
- Mais, dans ce décor banal à pleurer,
- Y'a toujours dehors la chambre à louer.
-
- Edith Piaf,
années 1950
- LES AMOUREUX DES BANCS
PUBLICS
- Les gens qui voient de travers
- Pensent que les bancs verts
- Qu'on voit sur les trottoirs
- Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
- Mais c'est une absurdité
- Car à la vérité
- Ils sont là c'est notoir'
- Pour accueillir quelque temps les amours
débutants.
-
- Refrain
- Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs
publics,
- Bancs publics, bancs publics,
- En s' foutant pas mal du r'gard oblique
- Des passants honnêtes
- Les amoureux qui s' bécott'nt sur les bancs
publics,
- Bancs publics, bancs publics,
- En s' disant des «Je t'aim'»
pathétiqu's
- Ont des p'tit's gueul' bien sympathiqu's.
- 2
- Ils se tiennent par la main
- Parlent du lendemain
- Du papier bleu d'azur
- Que revêtiront les murs de leur chambre
à coucher.
- Ils se voient déjà doucement
- Ell' cousant, lui fumant,
- Dans un bien-être sûr
- En choisissant les prénoms de leur premier
bébé
- 3
- Quand les mois auront passé
- Quand seront apaisés
- Leurs beaux rêves flambants
- Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
- Ils s'apercevront émus
- Qu' c'est au hasard des rues
- Sur un d' ces fameux bancs
- Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur
amour.
- 4
- Quand la saint' famill' machin
- Croise sur son chemin
- Deux de ces malappris
- Ell' leur décoche en passant des propos venimeux
- N'empêch' que tout' la famille
- Le pèr' la mèr' la fille
- Le fils, le saint esprit
- Voudraient bien de temps en temps
- pouvoir s' conduir' comme eux.
-
- Georges
Brassens
- LES ANGES DANS NOS
CAMPAGNES
- Refrain :
- Gloria , gloria, in excelsis Deo! (bis)
- 1
- Les anges dans nos campagnes
- Ont entonné l'hymne des cieux
- Et l'écho de nos montagnes
- Redit ce chant mélodieux :
- 2
- Ils annoncent la naissance
- Du libérateur d'Israël
- Et plein de reconnaissance,
- Chantent en ce jour solennel :
- 3
- Cherchons tous l'heureux village
- Qui l'a vu naître sous ses toits;
- Offrons lui le tendre hommage
- Et de nos coeurs et de nos voix :
- 4
- Dans l'humilité profonde
- Ou vous paraissez à nos yeux,
- Pour vous louer, Dieu du monde,
- Nous redirons ce chant joyeux :
- Dans les bals populaires
- L'ouvrier parisien
- La casquette en arrière,
- Tourne, tourne, tourne bien
- Dans les bals populaires
- Les Ratgel du samedi
- Du bleu sur les paupières
- Tournent, tournent, tournent aussi
-
- Refrain
- Mais là-bas, près du comptoir en bois
- Nous on danse pas.
- On est là pour boire un coup,
- On est là pour faire les fous
- Et pour se reboire un coup
- Et pas payer nos verres.
- Pour boire un coup
- Et j' dirais même un bon coup
- Et rigoler entre nous
- Sur des airs populaires (bis)
- 2
- Dans les bals populaires
- Quand l'accordéon joue
- Le tango des grand-mères
- Elles dansent entre elles et l'on s'en fout
- Dans les bals populaires
- On chante un peu c'qu'on veut
- Moins on fait de manière
- Et plus ça tourne, tourne mieux
- Au refrain
- 3
- Dans les bals populaires
- Chacun veut sa chanson
- L'orchestre joue ce qu'il sait faire
- Ça tourne, tourne, plus ou moins rond
- Dans les bals populaires
- Quand le barman s'endort
- Même après la dernière
- Ça tourne,tourne, tourne encor'
- Au refrain
-
- Michel Sardou , années 70/80
- LES CERISIERS
J'ai souvent pensé c'est loin la vieillesse
Mais tout doucement la vieillesse vient
Petit à petit par délicatesse
Pour ne pas froisser le vieux musicien
Si je suis trompé par sa politesse
Si je crois parfois qu'elle est encor loin
Je voudrais surtout qu'avant m'apparaisse
Ce dont je rêvais quand j'étais gamin
Ah qu'il vienne au moins le temps des cerises
Avant de claquer sur mon tambourin
Avant que j'aie dû boucler mes valises
Et qu'on m'ait poussé dans le dernier train
Bien sûr on dira que c'est des sottises
Que mon utopie n'est plus de saison
Que d'autr' ont chanté le temps des cerises
Mais qu'ils ont depuis changé d'opinion
Moi si j'ai connu des années funestes
Et mes cerisiers des printemps pourris
Je n'ai pas voulu retourner ma veste
Ni me résigner comme un homme aigri
Ah qu'il vienne au moins le temps des cerises
Avant de claquer sur mon tambourin
Avant que j'aie dû boucler mes valises
Et qu'on m'ait poussé dans le dernier train
Tant que je pourrai traîner mes galoches
Je fredonnerai cette chanson-là
Que j'aimais déjà quand j'étais
gavroche
Quand je traversais le temps des lilas
Que d'autres que moi chantent pour des prunes
Moi je resterai fidèle à l'esprit
Qu'on a vu paraître avec la Commune
Et qui souffle encore au cœur de Paris
Ah qu'il vienne au moins le temps des cerises
Avant de claquer sur mon tambourin
Avant que j'aie dû boucler mes valises
Et qu'on m'ait poussé dans le dernier train
- LES COPAINS
D'ABORD
- Non ce n'était pas le radeau
- De la méduse ce bateau
- Qu'on se le dise au fond des ports
- Dis' au fond des ports
- Il naviguait en Pèr' Pénard
- Sur la grand-mare des canards
- Et s'appelait les copains d'abord
- Les copains d'abord.
- 2
- C'étaient pas des amis de lux'
- Des petits Castor et Pollux
- Des gens de Sodom' et Gomorrh'
- Sodom et Gomorrh'
- C'étaient pas des amis choisis
- Par Montaigne et La Boétie
- Sur le ventre ils se tapaient fort
- Les copains d'abord.
- 3
- C'étaient pas des anges non plus
- L'évangil' ils l'avaient pas lu
- Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors
- Toutes voil's dehors
- Jean-Pierre Paul et compagnie
- C'était toute leur litanie
- Leur Credo, leur Confiteor
- Aux copains d'abord.
- 4
- Au moindre coup de Trafalgar
- C'est l'amitié qui prenait l' quart
- C'est ell' qui leur montrait le nord
- Leur montrait le nord
- Et quand ils étaient en détress'
- Qu' leurs bras lançaient des S.O.S.
- On aurait dit des sémaphores
- Les copains d'abord.
- 5
- Au rendez-vous des bons copains
- Y avait pas souvent de lapins
- Quand l'un d'entre eux manquait à bord
- C'est qu'il était mort
- Oui mais jamais au grand jamais
- Son trou dans l'eau n' se refermait
- Cent ans après coquin de sort
- Il manquait encor.
- 6
- Des bateaux j'en ai pris beaucoup
- Mais le seul qui ait tenu le coup
- Qui n'ait jamais viré de bord
- Mais viré de bord
- Naviguait en Père Pénard
- Sur la grand-mare des canards
- Et s'app'lait les copains d'abord
- Les copains d'abord.
-
- Georges
Brassens
- Au nord c'étaient les corons
- La terre c'était le charbon
- Le ciel c'était l'horizon
- Les hommes des mineurs de fond
- 1
- Nos fenêtres donnaient sur des fenêtres
- semblables
- Et la pluie mouillait mon cartable
- Mais mon père en rentrant avait les yeux
- bleus
- Que je croyais voir le ciel bleu
- J'apprenais mes leçons la joue contre son bras
- Je crois qu'il était fier de moi
- Il était généreux comme
ceux du pays
- Et je lui dois ce que je suis.
- Au nord c'étaient les corons
- La terre c'était le charbon
- Le ciel c'était l'horizon
- Les hommes des mineurs de fond
- 2
- Et c'était mon enfance et elle était
heureuse
- Dans la buée des lessiveuses
- Et j'avais les terrils à défaut de
montagnes
- D'en haut je voyais la campagne
- Mon père était gueule noire
- Comme l'étaient ses parents
- Ma mère avait les cheveux blancs
- Ils étaient de la fosse comme on est d'un pays
- Grâce à eux je sais qui je suis.
- Au nord c'étaient les corons
- La terre c'était le charbon
- Le ciel c'était l'horizon
- Les hommes des mineurs de fond
- 3
- Y'avait à la mairie le jour de la kermesse
- Une photo de Jean-Jaurés
- Et chaque verre de vin était un diamant rose
- Posé sur fond de silicose
- Il parlait de trente six et des coups de grisous
- Des accidents du fond du trou
- Ils aimaient leur métier comme on aime un
- pays
- C'est avec eux que j'ai compris.
- Au nord c'étaient les corons
- La terre c'était le charbon
- Le ciel c'était l'horizon
- Les hommes des mineurs de fond
-
- Pierre
Bachelet, années 80/90
- Je voudrais changer les couleurs du temps,
- Changer les couleurs du monde.
- Le soleil levant, la rose des vents
- Le sens ou tourne ma ronde.
- Et l'eau d'une larme
- et tout l'océan qui gronde.
- 1
- La mer est en bleu entre deux rochers bruns
- Je l'aurais aimée en orange
- Ou même en arc-en-ciel
- comme les embruns, étranges. 2
- J'ai brossé les rues et les bancs
- Paré les villes de rubans,
- peint la tour Eiffel rose chair
- Marié le métro à la mer...
-
- Je voudrais changer les couleurs du temps,
- Changer les couleurs du monde.
- Le soleil levant, la rose des vents
- Le sens ou tourne ma ronde.
- Et l'eau d'une larme
- et tout l'océan qui gronde.
- 3
- Le ciel est de fer entre deux cheminées
- Je le l'aurais aimé violine
- Ou même en arc-en-ciel
- comme les fumées de Chine.
-
- Je voudrais changer les couleurs du temps,
- Changer les couleurs du monde.
- Le soleil levant, la rose des vents
- Le sens ou tourne ma ronde.
- Et l'eau d'une larme
- et tout l'océan qui gronde.
- 4
- Je suis de toutes les couleurs
- Et surtout de celle qui pleure
- la couleur que je porte c'est
- surtout celle qu'on veut effacer.
- 5
- Et tes cheveux noirs étouffés par la
nuit
- Je les voudrais multicolores
- Comme un arc en-ciel
- qui enflamme la pluie d'aurore
-
- Je voudrais changer les couleurs du temps
- Changer les couleurs du monde
- Les mots que j'entends, seront éclatants
- Et nous danserons une ronde
- Une ronde brune ,rouge et safran et blonde
-
- Guy
Béart, années 70
- Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
- Des jours heureux ou nous étions amis.
- En ce temps-la la vie était plus belle
- Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Tu vois, je n'ai pas oublié ;
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Les souvenirs et les regrets aussi.
- Et le vent du Nord les emporte
- Dans la nuit froide de l'oubli.
- Tu vois, je n'ai pas oublié
- La chanson que tu me chantais.
-
- C'est une chanson qui nous ressemble
- Toi tu m'aimais, moi je t'aimais
- Et nous vivions tous deux ensembles
- Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
- Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
- Tout doucement sans faire de bruit,
- Et la mer efface sur le sable
- Les pas des amants désunis.
- 2
- Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
- Les souvenirs et les regrets aussi,
- Mais mon amour silencieux et fidèle
- Sourit toujours et remercie la vie,
- Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
- Comment veux-tu que je t'oublie.
- En ce temps-là la vie était plus
belle
- Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
- Tu étais ma plus douce amie
- Mais je n'ai que faire des regrets.
- Et la chanson que tu chantais,
- Toujours, toujours je l'entendrai.
-
- C'est une chanson qui nous ressemble
- Toi tu m'aimais, moi je t'aimais
- Et nous vivions tous deux ensembles
- Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
- Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
- Tout doucement sans faire de bruit,
- Et la mer efface sur le sable
- Les pas des amants désunis.
-
- Yves
Montand, années 60
- Les gens du Nord
- Ont dans les yeux le bleu qui manque à leur
décor
- Les gens du Nord
- Ont dans leur coeur le soleil qui ne brille pas dehors
- Les gens du Nord
- Ouvrent toujours leurs portes à ceux qui ont
souffert
- Les gens du Nord
- N'oublient pas qu'ils ont vécu des
années d'enfer
-
- Si leurs maisons sont alignées
- C'est par souci d'égalité
- Et les péniches
- Pauvres ou riches
- Portent le fruit de leurs efforts
-
- Les gens du Nord
- Courbent le dos lorsque le vent souffle très
fort
- Les gens du Nord
- Se lèvent tôt, car de la
dépend tout leur sort
-
- À l'horizon de leur campagne
- C'est le charbon qui est montagne
- Les rues des villes
- Dorment tranquilles
- La pluie tombant sur leurs pavés
- L'accordéon les fait danser
- Et puis la bière les fait chanter
- Et quand la fête
- Tourne les têtes
- On en voit deux se marier
-
- Les gens du Nord
- Ont dans leurs yeux le bleu qui manque à leur
décor
- Les gens du Nord
- Ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors
-
- Henrico Macias,
années 70/80
- 1
- Aujourd'hui les filles s'émancipent
- Et vous parlent de leurs grands principes
- Puis elles font comme leur maman
- en vertu des grands sentiments
- 2.
- Elle aussi avait ses phrases types,
- Toujours en vertu des grands principes.
- Mais agissait n'importe comment
- en vertu des grands sentiments
- 3.
- Elle aimait surtout vivre en équipe
- Toujours en vertu des grands principes.
- Mais me surveillait jalousement,
- en vertu des grands sentiments
- 4.
- Elle me soigna pendant ma grippe,
- Toujours en vertu des grands principes
- Puis elle me quitta bien portant,
- en vertu des grands sentiments
- 5
- Elle épousa vite un autre type,
- Toujours en vertu des grands principes.
- Mais se choisit un nouvel amant,
- en vertu des grands sentiments
- 6.
- Il faudra qu'un jour je l'étripe,
- Toujours en vertu des grands principes,
- Mais je le ferai élégamment,
- en vertu des grands sentiments
- 7
- Je lui porterai quelques tulipes
- Toujours en vertu des grands principes.
- Mais je pleurerai abondamment,
- en vertu des grands sentiments
-
- Guy
Béart, années 60/70
- LES
LAVANDIÈRES DU PORTUGAL
Connaissez-vous des lavandières, comme il y en a au Portugal
Surtout celles de la rivière de la ville de Setubal
Ce n'est vraiment pas des lavoirs, où elles lavent mais des
volières
Il faut les entendre et les voir, rythmer leurs chants de leurs battoirs
{Refrain:}
Tant qu'y aura du linge à laver
On boira de la manzanilla
Tant qu'y aura du linge à laver
Des hommes on pourra se passer
Et tape et tape et tape avec ton battoir
Et tape et tape tu dormiras mieux ce soir
Quand un homme s'approche d'elles, surtout s'il est jeune et bien fait
Aussitôt elles glissent leurs bretelles, de leurs
épaules au teint frais
Oui mais si c'est un va-nu-pied, ou bien même quelque vieil
hidalgo
Elles s'amusent à le mouiller en chantant d'une voix
égayée
{au Refrain}
Le soir venu les lavandières s'en vont avec leur linge blanc
Il faut voir leurs silhouettes fières se détacher
dans le couchant
Sur leur tête leur panier posé, telles des
déesses antiques
On entend doucement s'éloigner leur refrain et leurs pas
feutrés
{au Refrain}
Oui mais souvent les lavandières trouvent le mari de leur
choix
Toutes les autres lavandières le grand jour partagent leur
joie
Au repas de noce invitées elles mettent une ambiance folle
Le xérès faisant son effet, elles commencent
à chantonner
{au Refrain}
- LES MAUDITS
FRANÇAIS
Y parlent avec des mots précis
Puis'y prononcent toutes leurs syllabes
À tout bout de champ y s’donnent des bis
Y passent leurs grand'journées à table
Y ont des menus qu'on comprend pas
Y boivent du vin comme si c'tait d'l'eau
Y mangent du pain puis du foie gras
En trouvant l'moyen d'pas être gros
Y font des manifs aux quarts d'heure
À tous les mautadits coins d'rue
Tous les taxis ont des chauffeurs
Qui roulent en fous, qui collent au cul
Et quand y parlent de venir chez nous
C'est pour l'hiver ou les lndiens
Les longues promenades en ski-doo
Ou encore en traineau à chiens
Ils ont des tasses minuscules
Et des immenses cendriers
Y font du vrai café d'adulte
Ils avalent ça en deux gorgées
On trouve leurs gros bergers allemands
Et leurs petits caniches chéris
Sur les planchers des restaurants
Des épiceries, des pharmacies
Y disent qu'y dînent quand y soupent
Et y est deux heures quand y déjeunent
Au petit matin, ça sent l'yaourt
Y connaissent pas les oeufs-bacon
En fin d'soirée, c’est plus choucroute
Magret d'canard ou escargots
Tout s'déroule bien jusqu'à c'qu'on
goûte
À leur putain de tête de veau
Un bout d'paupière, un bout d'gencive
Un bout d'oreille, un bout d'museau
Pour des papilles gustatives
De québécois, c'est un peu trop
Puis, y nous prennent pour un Martien
Quand on commande un verre de lait
Ou quand on demande : « La salle de bain
est à quelle place, s.v.p.? »
Et quand ils arrivent chez nous
Y s'prennent une tuque et un Kanuk
Se mettent à chercher des igloos
Finissent dans une cabane à sucre
Y tombent en amour sur le coup
Avec nos forêts et nos lacs
Et y s'mettent à parler comme nous
Apprennent à dire « Tabarnak »
Et bien saoûlés au caribou
À la Molson et au gros gin
Y s'extasient sur nos ragoûts
D'pattes de cochon et nos plats d'bines
Vu qu'on n'a pas d'fromages qui puent
Y s'accommodent d'un vieux cheddar
Et y se plaignent pas trop non plus
De notre petit café bâtard
Quand leur séjour tire à sa fin
Ils ont compris qu'ils ont plus l'droit
De nous appeler les Canadiens
Alors que l'on est québécois
Y disent au revoir, les yeux tout trempes
L'sirop d'érable plein les bagages
On réalise qu'on leur ressemble
On leur souhaite bon voyage
On est rendu qu'on donne des becs
Comme si on l'avait toujours fait
Y a comme un trou dans le Québec
Quand partent les maudits Français
Lynda Lemay
- LES MOINES DE
SAINT-BERNARDIN
- Nous sommes les moines de Saint-Bernardin (bis)
- Nous nous couchons tôt, et levons pas matin
- Si le prieur nous engueule, on lui chante des chansons
- C'est ça qu'est bon et bon et bon !
-
- Et voilà la vie,
- la vie, la vie, la vie chérie, ah ! ah !
- Et voilà la vie que tous les moines font (bis)
- 2
- Pour notre dîner, de bons petits oiseaux (bis)
- Que l'on nomme cailles, bécasses ou perdreaux
- Le pâté d'alouettes, la tranche de
jambon
- C'est ça qu'est bon et bon et bon'
-
- Et voilà la vie,
- la vie, la vie, la vie chérie, ah ! ah !
- Et voilà la vie que tous les moines font (bis)
- 3
- Pour notre coucher de beaux lits aux draps blancs (bis)
- Avec une nonne de quinze à seize ans (bis)
- À la taille bien faite et aux tétons
bien ronds
- Voilà qui est bon, et bon, et bon !
- Et voilà la vie,
- La vie, la vie, la vie chérie, ah ! ah !
- Et voilà la vie que tous les moines font. (bis)
- 4
- Si c'est ça la vie que tous les moines font
(bis)
- Je me ferai moine avec ma Jeanneton (bis)
- Et l'soir dans ma couchett'j'lui chatouil'rai
- l'menton.
- C'est ça qui est bon, et bon, et bon !
-
- Et voilà la vie,
- La vie, la vie, la vie chérie, ah ! ah !
- Et voilà la vie que tous les moines font. (bis)
Refrain :
- J'aime les petits matins
- J'adore les petits matins
- Vivent les petits matins
- Des vacances
- 1
- Pas besoin de se lever
- Pas besoin de s'habiller
- C'est la flemme
- On ne met plus le réveil
- On laisse aller le sommeil
- Pas de problème
- 2
- On peut laisser nos cahiers
- On fait rien jusqu'au dîner
- C'est la flemme
- On se traîne en pyjama
- On a l'air un peu bêta
- Pas de problème
- 3
- On se grignote un biscuit
- Et l'on se remet au lit
- C'est la flemme
- On écoute la radio
- Le monsieur dit qu'il fait beau
- Pas de problème
- 4
- On peut laisser nos soucis
- On fait rien jusqu'à midi
- C'est la flemme
- Y a plus que les petits oiseaux
- Qui se battent pour un bouleau
- Pas de problème
-
- Henri
Dés, années 80/90
- LES PLAISIRS DÉMODÉS
Dans le bruit familier de la boîte à la
mode
Aux lueurs psychédéliques au curieux
décorum
Nous découvrons assis sur des chaises incommodes
Les derniers disques pop poussés au maximum
C'est là qu'on s'est connu parmi ceux de notre
âge
Toi vêtue en indienne et moi en col Mao
Nous revenons depuis comme en pélerinage
Danser dans la fumée à couper au couteau
REFRAIN
Viens, découvrons toi et moi les plaisirs
démodés
Ton coeur contre mon coeur malgré les rythmes fous
Je veux sentir mon corps par ton corps
épousé
Dansons joue contre joue, dansons joue contre joue
Viens, noyés dans la cohue mais
dissociés du bruit
Comme si sur la terre il n'y avait que nous
Glissons les yeux mi-clos jusqu'au bout de la nuit
Dansons joue contre joue, dansons joue contre joue
Sur la piste envahie c'est un spectacle rare
Les danseurs sont en transes et la musique aidant
lls semblent sacrifier à des rites barbares
Sur des airs d'au jourd'hui souvent vieux de tous temps
L'un à l'autre étrangers bien que
dansant ensemble
Les couples se démènent et on dirait
que pour eux
La musique et l'amour ne font pas corps ensemble
Dans cette obscurité propice aux amoureux
Au refrain
Paroles C. Aznavour
- Musique Garvarentz
- LES ROIS MAGES
poème
Ils perdirent l'étoile un soir.
Pourquoi perd-t-on l'Étoile?
Pour l'avoir parfois trop regardée.
Les deux rois blancs étant des savant de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles, au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton ...
Mais l'Étoile avait fui comme fuit une idée,
Et ces hommes dont l'âme eut soif d'être
guidée,
Pleurèrent en dressant les tentes de coton.
Mais le pauvre Roi Noir méprisé des deux autres,
Se dit "Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres
Il faut donner à boire quand même aux
animaux”
Et tandis qu'il tenait son seau d'eau par son anse,
Dans l'humble rond de ciel où buvaient les chameaux,
Il vit l'Étoile d'or qui brillait en silence.
Edmond Rostand
(1868-1918)
- C'était un gamin,un goss' de Paris,
- Sa seul'famille était sa mère,
- Une pauvre fille, aux grands yeux flétris
- Par les chagrins et la misère.
- Elle aimait les fleurs, les roses surtout,
- Et le cher bambin, le dimanche,
- Lui apportait des roses blanches
- Au lieu d'acheter des joujoux.
- La câlinant bien tendrement,
- Il lui disait en les lui donnant :
- C'est aujourd'hui dimanche,
- Tiens ma joli maman,
- Voici des roses blanches
- Que ton coeur aime tant
- Va, quand je serai grand j'achèterai au marchand
- Toutes les roses blanches / Pour toi, joli maman.
-
- Au dernier printemps, le destin brutal
- Vint frapper la blonde ouvrière
- Elle tomba malade et, pour l'hôpital,
- Le gamin vit partir sa mère.
- Un matin d'avril, parmi les prom'neurs,
- N'ayant plus un sou dans sa poche,
- Sur un marché, tout tremblant, le pauv'mioche
- Furtiv'ment vola, quelques fleurs.
- La fleuriste l'ayant surpris,
- En baissant la tête il lui dit :
- C'est aujourd'hui dimanche,
- Et j'allais voir maman,
- J'ai pris ces roses blanches
- Elle les aime tant
- Sur son petit lit blanc
- La-bas elle m'attend.
- J'ai pris ces roses blanches / Pour ma jolie maman.
-
- La marchande émue doucement lui dit :
- "Emporte-les, je te les donne".
- Elle l'embrassa et l'enfant partit,
- Tout rayonnant qu'on lui pardonne.
- Puis a l'hôpital il vint en courant
- Pour offrir les fleurs a sa mère,
- Mais en l'voyant, une infirmière
- Lui dit "Tu n'as plus de maman".
- Et le gamin s'agenouillant
- Devant le petit lit blanc :
- C'est aujourd'hui dimanche,
- Tiens ma joli maman,
- Voici des roses blanches
- Toi qui les aimait tant
- Et quand tu t'en iras
- Au grand jardin là-bas,
- Ces belles roses blanches
- Tu les emporteras.
N'écris pas -
Je suis triste, et je voudrais m'éteindre
Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans
flambeau
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas !
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir
à nous-mêmes
Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais
!
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas !
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma
mémoire;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire
Une chère écriture est un portrait vivant
N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur;
Et que je les voix brûler à travers ton sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur
N'écris pas !
Poème de
Marceline Desbordes-Valmore
Chanté par
Julien Clerc
Village au fond de la
vallée,
comme égaré, presqu'ignoré.
Voici qu'en la nuit étoilée
un nouveau-né nous est donné.
Jean-François Nicot il se nomme.
Il est joufflu, tendre et rosé.
A l'église, beau petit homme,
demain tu seras baptisé.
Une cloche sonne, sonne.
Sa voix, d'écho en écho,
dit au monde qui s'étonne:
"C'est pour Jean-François Nicot.
C'est pour accueillir une âme,
une fleur qui s'ouvre au jour,
à peine, à peine une flamme
encore faible qui réclame
protection, tendresse, amour."
Village au fond de la vallée,
loin des chemins, loin des humains.
Voici qu'après dix-neuf années,
cœur en émoi, le Jean-François
prend pour femme la douce Elise,
blanche comme fleur de pommier.
Devant Dieu, dans la vieille église,
ce jour, ils se sont mariés.
Toutes les cloches sonnent, sonnent,
Leurs voix, d'écho en écho,
merveilleusement couronnent
la noce à François Nicot.
"Un seul cœur, une seule âme",
dit le prêtre, "et, pour toujours,
soyez une pure flamme
qui s'élève et qui proclame
la grandeur de votre amour."
Village au fond de la vallée.
Des jours, des nuits, le temps a fui.
Voici qu'en la nuit étoilée,
un cœur s'endort, François est mort,
car toute chair est comme l'herbe,
elle est comme la fleur des champs.
Epis, fruits mûrs, bouquets et gerbes,
hélas! vont en se desséchant...
Une cloche sonne, sonne,
elle chante dans le vent.
Obsédante et monotone,
elle redit aux vivants:
"Ne tremblez pas, cœurs fidèles,
Dieu vous fera signe un jour.
Vous trouverez sous son aile
avec la vie éternelle
l'éternité de l'amour."
Les vieux ne
parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et
n'ont qu'un cœur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe
d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit
trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils
parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent
aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous
attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs
pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est
trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et
puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout
habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux,
l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop
longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent
pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le
sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et
en chagrin
Traverser le présent en s'excusant
déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je
t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.
Jacques Brel
- LI
Devant la caserne, quand
le jour s’enfuit,
La vieille lanterne soudain s’allume et luit
C’est dans ce coin là que le soir
On s’attendait remplis d’espoir.
Tous deux, Lily Marlen,
tous deux, Lily Marlen.
2.
Et dans la nuit sombre, nos corps enlacés,
Ne faisaient qu’une ombre lorsque je t’embrassais.
Nous échangions ingénument
Joue contre joue, bien des serments.
Tous deux, Lily Marlen,
tous deux, Lily Marlen.
3.
Le temps passe vite, lorsque l’on est deux !
Hélas ! on se quitte, voici le couvre-feu...
Te souviens-tu de nos regrets
Lorsqu’il fallait nous séparer ?
Dis-moj, Lily Marlen ?
Dis-moi, Lily Marlen ?
4.
La vieille lanterne s’allume toujours
Devant la caserne lorsque finit le jour
Mais tout me parait étranger
Aurais-je donc beaucoup changé
Dis-moi, Lily Marlen ?
Dis-moi, Lily Marlen ?
5.
Cette tendre histoire de nos chers vingt ans,
Chante en ma mémoire malgré les jours,
les ans,
Il me semble entendre ton pas
Et je te serre entre mes bras.
Lily... Lily Marlen,
Lily... Lily Marlen
- LOU
- LOU PASTOUREL
Refrain :
Partian an aquel pixou pastourel
qu'es tan bel
Sin retard ouffrigan toutis
per trésor nostré cor
Nostré seigné de soun fil
nous fa présen en bénen
Nous a dessado
la porto del cell allandado.
1
Aneyt es nascut aquel poulit maïnaxe
Enfin es bengut lou Diou attendut
Per y ana rendré houmaxé
plagnas pas lou dormi
Partissez dal villaxé
anen vité en cami
2
Que pourrio pensa en vexen sa naïssenço
Que pourrio pensa que ben per regna
Naïs coumo nous dirs la soufrenço
Lou paouro fa piétat
Amé la soulo differenço
Qu'es nascut sans pécat.
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