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Respectueusement
votre... projet de vie 9 pages
- Dans cet exposé, c'est
à partir des droits de la personne que nous rassemblons des
éléments qui permettent la rédaction
d'un projet de soin respectueux de la personne.
- Nous examinerons
successivement les droits suivants de la personne citoyenne...
- Droit
d'être bien accueillie
- Droit
d'être libre de posséder
- Droits
d'expression et de communication
- Droit de
circulation, de mobilité
- Droit de
bénéficier d'activités
d'éveil
- I -
DROIT D'ÊTRE BIEN ACCUEILLIE
- L'environnement
matériel et humain se doit d'être accueillant
- Savoir qu'une
personne va entrer, connaître l'heure de son
arrivée permet de préparer sa chambre en avance.
Et une chambre propre, aérée, témoigne
qu'elle est la bienvenue.
- Discuter de
l'opportunité de déménager une
personne. Obtenir son accord est le principe de base mais si aucune
autre solution n'existe, préparer cette personne en lui
donnant les explications et lui laisser la possibilité de
choisir la nouvelle chambre.
- Importance du
premier bonjour, du premier sourire lors de la première main
tendue...
- Architecture
d'intérieur et domotique
- Décoration/horloges/tableaux
d'affichage
- Musique
- L'odeur
âcre d'urine fait violence, en réveillant la peur
de notre propre devenir, aussi bien à la personne qui entre
qu'à sa famille qui se culpabilise : prévoir
d'utiliser largement le papier d'Arménie ou tout autre moyen
adapté
- II -
DROIT D'ÊTRE LIBRE DE POSSÉDER
- Un chez-soi (légalement la chambre) que la
personne aménage comme bon lui semble ; la seule restriction
étant le respect des règles de
sécurité (incendie, espace pour la
mobilité). La décoration individuelle de la
personne lui permet d'évoquer son histoire de vie, ce qui
favorise les échanges amicaux avec les aidants.
- Frapper avant
d'entrer dans la chambre de la Résidente.
- Contrôler
ses attitudes verbales et non-verbales dans des situations
gênantes pour la personne. Exemple : lorsqu'elle vient
d'aller à la selle.
- Intimité
et sécurité
- Clé
de la chambre.
- Pour les
personnes autonomes : possession individuelle de la clé de
leur chambre, aucun soignant ne devant entrer sans y avoir
été invité. Pour les personnes ayant
des troubles cognitifs : la famille qui le désire
possède la clé de la chambre de leur parent ; le
personnel possède un passe-partout
- Cela permet
à chacun de se sentir chez soi, posséder, garder
en toute sécurité affaires et objets personnels
et profiter de son intimité, de recevoir parents et amis
"chez soi".
- Respecter
les objets personnels de la personne qui peuvent lui rappeler des
souvenirs et être des repères dans le temps et
l'espace.
- S'abstenir
de commentaires qui déprécient la personne
âgée dans ses possessions personnelles
- Permettre
à la personne d'organiser son espace personnel selon son bon
vouloir tout en respectant les contraintes de
sécurité ou d'hygiène.
- L'attitude du
personnel ... préserve l'intimité de la "maison"
du résident
- - Frapper
avant d'entrer
- - Se
présenter. Nommer la personne par son nom
- - S'excuser
quand on dérange.
- - Demander
l'autorisation pour ouvrir un tiroir un placard, avec la
présence et/ou l'accord du résident, de sa famille
- - Respecter
le rangement de ses affaires
- - Parler
d'aide à la toilette et non de laver (objet)
- - Commencer
la toilette par les parties neutres, mains et membre
supérieur (le visage comme le périnée
sont des zones "intimes")
- - Respecter
la pudeur. Lors du soin, laisser les volets clos lorsqu'il fait encore
nuit et de même dans la journée pour
éviter d'être vue par des regards indiscrets.
- - Veiller au
confort de la personne.
- - Proposer
à la Résidente d'ouvrir fenêtre et
volets après la toilette et l'habillage car si on les ouvre
avant, elle risque d'avoir froid.
- - Le
changement de la température ambiante risque de provoquer un
changement de comportement, d'où difficulté pour
accepter le soin.
- -
Liberté de disposer de ses biens. Droit d'utiliser son
argent à sa guise
- Les bijoux de
valeur peuvent être déposés dans un
coffre si le résident le désire. En effet,
risques de perte ou de vol. De mêmes pour les sommes
importantes d'euros.
- Quand le
résident le permet, les vrais bijoux sont remis à
la famille qui est sollicitée pour les remplacer par
d'autres identiques de peu de valeur. Pour éviter chez le
résident le sentiment d'être spolié.
Existe aussi la possibilité de placer la personne sous
protection juridique (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle) ce qui
permet de protéger ses biens face à la convoitise
de certains.
- vêtements,
coiffeur, dame de compagnie
- cadeaux,
fleurs, sucreries
- L'attitude du
personnel ... préserve les biens personnels du
résident
- - ne pas
utiliser la radio ou la télé sans la permission
du résident
- - ne pas
utiliser son parfum, sa mousse à raser, ses
vêtements, son fauteuil roulant pour satisfaire le besoin
d'un autre résident
- - ne pas
prendre la carte postale sous prétexte d'une collection
III - DROITS D'EXPRESSION ET DE
COMMUNICATION
- Les libertés
de s'exprimer sont les dernières garanties de
l'identité, de la personnalité et du statut des
Résidents.
- Droit d'avoir
la liberté d'être soi-même
- - Accomplir les
actes de la vie quotidienne, est primordial pour conserver l'autonomie.
- - Favoriser le
maintien des capacités de la personne pour les gestes usuels
de la vie quotidienne.
- - Respecter le
rythme de la personne.
- - Revoir
l'organisation du travail car le rôle du soignant est de
favoriser l'autonomie.
- - Donner
à la Résidente des explications satisfaisantes,
s'il y a une raison valable d'être pressé, pour
éviter qu'elle ne se dévalorise.
- Même
en institution, le résident reste un acteur de la
société. Or, nous sommes tous tributaires des
autres dans un état de dépendance interhumaine.
Utiliser la force du lien social basé sur la
réciprocité du don (don/contre don) nous autorise
à demander au résident de nous rendre service.
Ainsi, c'est lui reconnaître un statut de citoyen.
- En outre cela
magnifie sa liberté à aider, partager, faire
plaisir supprimant son sentiment d'être dans une position
d'assujetti.
- Pour un
soignant, transformer la capacité de "faire à la
place" en la capacité "d'aider à faire pour
réapprendre à faire seul", c'est avant tout
permettre à la personne d'être ou redevenir
"soi-même".
- Droit de vivre
à son rythme
-
- - S'asseoir
pour avoir les yeux au même niveau que ceux de la personne et
adopter une posture en écho.
- -
Être attentif aux signes de la communication non verbale
(expressions faciales, messages d'inconfort)
- -
Considérer la personne âgée dans sa
globalité (elle n'est pas une bouche , un contenant que l'on
doit remplir ou à un autre moment une vessie, etc.).
- -
Considérer la personne âgée
démente : le même soignant pour tout le repas
permet à la personne de garder les mêmes
repères relationnels : même voix (timbre et
intonation), même toucher, mêmes
manières gestuelles et comportementales, même
rhytme. Ce qui lui témoigne qu'elle est reconnue Sujet
existentiel.
- Soigner
l'aide au repas
- - Aider
à s'alimenter une personne après l'autre.
- - S'asseoir
est un impératif
- - Adopter une
posture en écho et utiliser le contact tactile.
- - Donner un
repas riche quant à l'aspect sensoriel, gustatif (couleur,
odeur, texture, chaleur = plaisir).
- - Mentionner
le nom des mets.
- - Ne pas
tromper la PA : vouloir qu'elle absorbe suffisamment de
protéines ne justifie pas de lui mentir... Respecter ses
goûts.
- - Prendre
conscience que, pour la personne, manger est une activité
agréable (tandis que pour la soignante, c'est une
"tâche").
- - Respecter le
rythme de la personne
- - S'assurer
que la nourriture donnée correspond à sa
capacité d'ingérer et de mastiquer.
- - S'assurer
que la température de la nourriture respecte les besoins de
chacun
- - Inciter la
personne à manger seule ou l'accompagner dans ses gestes et
coutumes culturelles tout en instaurant une communication (couleur,
goût, température des aliments)
- Droit de
préserver sa sphère corporelle.
- Se
présenter.
- Donner l'information
avant le soin.
- Accepter que la
personne refuse l'aide d'un soignant (soit nouveau, soit connu)
- Établir
un climat de confiance.
- Prévoir
des solutions qui tiennent compte du "ressenti" de la personne
(nécessité de connaître son histoire).
- Être
à l'écoute du langage non verbal, le valider et
en tenir compte. Il faut demander la permission, proposer d'aider
à faire au lieu de faire à la place, commencer
par les zones neutres (mains).
- Être admis
dans la bulle intime de la personne doit être
considéré comme un privilège, car
certains en sont exclus. Exclusion exprimée verbalement ou
par gestes
- Droit au
respect de son histoire de vie
- Ne pas
chercher à juger un comportement mais à lui
donner du sens, une signification.
- Par rapport
à un comportement agressif par exemple, se rappeler que nous
sommes peut-être pour la personne le symbole de quelque chose
ou de quelqu'un qui a perturbé sa vie. L'exemple contraire
est celui chaleureux où elle nous prend pour sa petite
fille...
- Apprendre
à se protéger de ces comportements permet de
s'impliquer dans la relation en respectant nos zones de
tolérance
- Éviter
de dévaloriser la Résidente.
- Ne pas la
traiter comme un enfant, l'intimider, l'agresser verbalement (le mot
accusateur "malpropre" par exemple gifle comme la main). Parfois, par
inadvertance ou maladresse, il nous arrive de verser et même
de casser un verre
- Pour les
repas, utiliser une protection adaptée aux valeurs de la
Résidente
(suggestion :
tablier à motif)
- La serviette est
placée le plus près possible de la collation (et
non, une heure avant) et avant que la soupe soit servie pour
éviter de salir les vêtements.
- Proposer un bol
à la forme adaptée au handicap, un set de table
"ventouse",...
- Ne pas assimiler
le comportement de la personne à celui de nos parents ou
éducateurs autoritaires ; de nos enfants (rôle
parents /enfants = soignants/ soignés )
- Ne pas opprimer
celui qui désobéit à nos consignes :
temporairement ne pas avoir à s'en occuper, et travail sur
soi...
- Tenir
compte du vécu de la personne
- Éviter
de réveiller une blessure par des actes jugés
anodins à nos yeux, mais qui ont un sens pour la
Résidente.
- Être
au courant des traditions familiales et sociales :
fêter un anniversaire par exemple peut être un
rappel douloureux que la mort approche
- Respecter le
plan d'intervention ou aviser du manque de temps pour le
réaliser.
- Participer
à l'élaboration du plan d'intervention en amenant
de nouvelles informations.
- Adhérer
au plan d'intervention établi en fonction des besoins de la
personne.
- Droit d'avoir
la liberté de garder ses habitudes
- Accepter
que la Résidente emporte du pain lors du repas...
- Respecter le
choix de conserver du pain non consommé pour le
goûter.
- Tenir compte de
son vécu et le respecter. Discuter avec elle du
passé et des privations durant la guerre.
- Ramener sur la
réalité actuelle.
- S'informer du
désir de la personne.
- Accepter
son choix et le respecter....
- - Regarder et/ou
écouter son émission
préférée
- - Prendre un
thé au petit déjeuner
- - Faire le signe
de croix avant l'habillage
- - Garder sa
casquette pour dormir
- - Prendre une
douche et pas un bain
- - Droit de fumer
en sécurité
- Connaître
les habitudes d'endormissement : volets mi-clos, veilleuse, tisane...
- S'approcher de
la personne pour lui dire "bonsoir". Le meilleur placebo est le contact
chaleureux et/ou la caresse et /ou le câlin
- Permettre
à la personne de s'auto-toucher, de conserver (ou
réactiver) sa sensualité, de s'approprier son
propre corps et de s'enfouir sous les draps comme nous tous (chaleur et
confort)
- Libre choix
du soignant et autres intervenants ...
- Droit de
s'exprimer sur le choix du menu selon ses goûts
- Donner les
explications complètes sur le changement survenu et
permettre à la personne de faire un choix
éclairé (la personne comprend les explications et
les conséquences de son choix).
- Argumenter pour
convaincre.
- Respecter la
décision finale de la personne (chacun de nous est
responsable de sa propre vie).
- Droit
à être reconnu comme interlocuteur potentiel
- Droit
d'être une personne de langage
- Il s'exprime
par les trois composantes de la communication ayant chacune un impact
de valeur différente : la parole, la musique et la danse
- Ce qui est dit, le verbal, "la parole"
constitue 7% du message.
- Le ton de la voix
, le paraverbal, "la musique" = 13% du message
- Les attitudes, les
gestes, le non-verbal, "la danse" = 80% du message !
- Lors
du soin parler en nommant nos actions, instaurer une relation. Le fait
de parler du passé (réminiscences) est
bénéfique et écouter avec empathie et
respect donne un sens à ce que la personne dit (validation)
: bilan de sa vie, transmission d'une culture à une nouvelle
génération
- Évaluer
la nécessité de la présence d'un
soignant lors d'une visite médicale, d'assistante sociale,
de tuteur, etc.
- Apprendre
à écouter et, à défaut,
savoir s'effacer au bon moment.
- Apprendre
à laisser du temps à la personne pour
répondre elle-même.
- Inciter
gentiment la personne à s'exprimer.
- Droit
d'être une personne entendue et écoutée
- Être
à l'écoute de ses besoins.
- Respecter
ses besoins.
- Répondre
aux demandes.
- Épuiser
tous les programmes de rééducation urinaire avant
de décider du port d'une protection.
- Éviter
de rendre dépendant d'un "change" permanent.
- Respecter
les affinités de la personne avec d'autres
résidentes.
- Envisager un
changement possible pour favoriser ses
préférences.
- Droit
d'être accompagnée en fin de vie
- Droit de
ressentir et d'exprimer ses émotions
- Lui manifester
des attitudes chaleureuses (mais non excessives).
- Prendre
conscience de ses sympathies et antipathies naturelles.
- S'assurer que
Ses besoins "socio-affectifs" sont comblés
équitablement.
- Être
attentif au non-dit.
- Intégrer
la Résidente à la conversation en lui
présentant les visites. Accompagner en poussant le fauteuil
et non en le tirant (sauf s'il y a danger et en l'informant).
- Respecter les
sentiments entre personnes âgées : l'amour ne doit
plus exister à partir d'un certain âge ? Lequel ?
- S'interdire
de nier ou se moquer de la sensualité chez la personne
âgée
- Droit
à l'information
- Informer la
personne avant tout soin prodigué
- Recevoir et
expédier du courrier
- Informer la personne qu'elle a une
lettre. La stimuler pour qu'elle aille chercher
elle-même sa lettre et qu'elle la lise.
- Si le timbre vous
intéresse : lui demander si elle souhaite le conserver parce
que, dans le cas contraire, si elle doit le jeter, il vous serait
agréable de le mettre dans votre collection (Le timbre
pouvant être le symbole de la relation avec son fils, il
convient de respecter cette valeur).
- Journal
diffusé au micro à 11 h 30, revues
- Liberté
de communiquer à sa famille, à son tuteur
- Respect de la
culture : messe tous les lundis, le dimanche devant la
télé
- La rencontre
humaine est faite de "vibrations" non formulées qui
associent les comportements, les images, les sons, la
proximité humaine, le toucher, l'affectivité.
Tous ces langages "ressentis" activent le système limbique
stimulateur des perceptions cérébrales et lieu de
mémoire du narcissisme.
- Droit au
respect quotidien de son image de soi
- Droit
à revendiquer, à manifester
- Manifester pour
défendre son opinion : apprendre à
décoder ses messages, comportements
- Écouter
attentivement la personne.
- Donner des
informations complètes sur le traitement à
recevoir.
- Argumenter
pour convaincre.
- Respecter la
décision finale de la personne.
- Droit de
réunion et de vote
IV - DROIT DE
CIRCULATION, DE
MOBILITÉ
- Droit
à être levé chaque jour
- Veiller au
confort de la personne.
- Évaluer le positionnement,
chaise adaptée avec repose-pieds, coussin, etc.
- Laisser à la
portée de la main : mouchoir ou kleenex, verre,
sonnette..
- Rechercher l'endroit qui
lui plaît.
- Offrir
l'activité de son choix (T.V., radio, lecture, etc.)
- Revenir
régulièrement voir les personnes restant en
chambre.
- Des
études avec magnétophone à
déclenchement vocal, ont montré que si la PA
reste et mange dans sa chambre, la communication verbale avec les
soignants par 24 h est de 2 mn, chronométrées !
Or la solitude et l'insuffisance de contacts corporels sont des
facteurs de haut risque de maladie grave.
- La
stimulation et la dynamisation constituent une composante indispensable
du prendre soin de la personne atteinte de déficits
cognitifs équivalents de démence. Les perceptions
cérébrales sont tributaires de la verticalisation
et du déplacement du corps dans l'espace car les organes
sensoriels qui transmettent les informations au cerveau, ne
fonctionnent de façon optimale que si le corps est en
position debout.
- L'isolement,
le confinement, la pauvreté et la monotonie des stimulations
contribuent à la désafférentation
sociale et sensorielle.
Aussi,
l'inactivité physique et perceptive accentuent la
dégradation cognitive et comportementale.
- Après
un délai temporel sans intervention stimulante, les signes
cliniques déficitaires du résident s'accentuent,
le tableau dépressif se complète
entraînant la perte d'autonomie cognitive et la perte
d'indépendance physique.
- Liberté
d'aller et venir
- Pour un
fonctionnement cérébral performant, en
éveil, il est nécessaire que la personne marche et avant tout que son corps
s'exprime par le mouvement.
- Stimuler la
mobilité, la liberté de déambulation.
- Prévoir
des circuits de circulation sécuritaire
- Pousser le
fauteuil roulant au lieu de le tirer. Asseoir correctement dans le
fauteuil roulant afin d'éviter que les pieds ne
traînent par terre (placer les pieds sur les repose-pieds).
- Prise en
compte de l'action "thérapeutique" de l'environnement
- Architecture et
jardin
- Sorties en
famille, hors de l'établissement
- Ne pas
attacher
- Selon le guide
de l'ANAES sur la contention on relève :
- - dans les
USLD, la prévalence de la contention varie de 19
à 84% - Tinetti en 1992 a montré que les chutes
étaient plus fréquentes chez les personnes soumis
à la contention (17% contre 5%) et que les chutes aux
conséquences graves ne sont pas plus fréquentes
en l'absence de contention. Le risque de blessure
consécutive à la chute d'un résident
sous contention est trois fois supérieur à celui
d'un résident non contenu
- - dans les
moyens séjours, selon Robbins, les clients
attachés et ceux non maintenus ont respectivement une
durée moyenne de séjour de 20 jours et 8 jours et
une mortalité de 24% contre 3%
- - parmi 100
clients âgés hospitalisés l'usage d'une
contention au-delà de 4 jours s'accompagne d'infections
nosocomiales chez 12% des patients et d'apparition d'escarres chez 22%.
- Les
conséquences de l'utilisation de la contention sur le
résident :
- Sentiment de
mise à l'écart et de déshumanisation
- Repli,
agitation et dépression
- Manque
d'appétit
- Troubles
vésicaux et intestinaux
- Atrophie
musculaire ( immobilisation pendant une semaine : perte de 10% de force
musculaire ), fragilisation osseuse
- Complications
cutanées
- Résignation
(privation de liberté, perte de dignité)
- Dépendance
accrue
- Perte de
mobilité, de fonctionnalité
- Risque de
strangulation accru
- Sentiment
d'emprisonnement
- Les
conséquences de l'utilisation de la contention sur le
soignant
- Paradoxalement,
l'utilisation de la contention ne semble pas
générer un sentiment de
sécurité pour le soignant alors que c'est le
motif premier
- Le ressenti
est pénible : anxiété, frustration et
culpabilité
- La charge en
soins est plus importante
- Six fausses
raisons pour tenter de justifier les contraintes :
- 1) les
moyens de contention assurent la sécurité des
résidents.
- Faux :
des études révèlent en fait qu'ils
engendrent des dommages physiques et psychologiques et qu'ils peuvent
même entraîner la mort.
- 2) il
n'existe rien pour remplacer les moyens de contention
- Faux :
des solutions de remplacement la plus recommandable est d'agir sur
l'environnement plutôt que sur la personne.
- 3) la
contention n'est employée qu'en dernier ressort.
- Faux :
cela est contredit par le nombre élevé de cas
où l'on utilise des moyens de contrainte.
- 4) on
est obligé d'employer ces moyens de contention parce qu'on
manque de personnel.
- Faux :
des études montrent que les patients ayant des contraintes
exigent plus d'heures de soins, et non pas moins.
- 5) il
arrive que les patients ne trouvent rien à redire au fait
qu'on les attache
- Faux :
ceci est souvent le signe d'une mauvaise évaluation de la
part des professionnels ou de pressions venant de la famille.
- 6)
l'emploi de dispositifs de contention met les soignants et
l'hôpital à l'abri des poursuites judiciaires.
- Faux :
les affaires judiciaires concernent au contraire les cas de contentions
abusives.
V - DROIT DE
BÉNÉFICIER
D'ACTIVITÉS D'ÉVEIL ET D'ANIMATION
- Pour le
résident Vivre...
- c'est créer du mouvement en
bougeant ;
- créer une
utilisation du temps en rythmant les besoins et en réalisant
les actes usuels de la vie quotidienne ;
- créer des plaisirs
du corps en ajoutant ou répétant des acquis
sensoriels ;
- créer des
apprentissages nouveaux ... l'ensemble donnant une image de soi en
relief dans le temps et dans l'espace, qui associe un "être
mieux dans sa tête" en parallèle avec un
"être mieux dans sa peau".
- Le terme
Animation véhicule l'idée d'activité
d'ambiance : les fêtes .
- L'intérêt
de ces fêtes, en dehors du plaisir du moment
présent, est grand : participation de tout le monde,
ambiance chaleureuse, convivialité, échanges et
liens, repères dans le temps (saisons) et
réminiscences (fêtes religieuses), etc.
L'équipe soignante est valorisée par le
succès et renforcée dans son investissement
affectif
- Le terme
Activités d'éveil véhicule
l'idée d'attention et de présence active. Les activités d'éveil
sont programmées tous les mardis et jeudis.
- activités
mémorielles : ateliers "mémoire souvenirs" pour
stimuler la mémoire épisodique à long
terme, "journal diffusé"pour les réorienter dans
le présent, "atelier de stimulation cognitive" pour
entretenir les facultés d'apprentissage. Les actes de la vie
quotidienne sont déjà une activation des
mémoires procédurales.
- activités
remue-méninges ou éducationnelles : le
résident est acteur de ses propres apprentissages. Ces
activités utilisent plusieurs techniques dont la
méthodologie Ramain.
- Tout soignant
est impliqué dans la démarche d'animation et de
ce fait il a :
- la liberté de choix, donc est
responsable de ses actes ;
- la liberté de
créer ce qui est valorisant ;
- et son rôle propre
rejoint le rôle que nous avons en commun :
réactiver les fonctions restantes du Résident
pour vivre "ici et maintenant".
- VI - EN
CONCLUSION
- Dans le respect et la
transparence, apprendre à accepter la personne
âgée en tant que personne choisissant son chemin
de vie, demande de faire un projet de vie qui respecte tous ses
droits... qui sont aussi les nôtres.
-
En
somme, bien soigner pour ne pas soi nier.
-
Monique Zambon
- Courriel
Exposé au Colloque
"Notre regard tue les vieux" - Mayenne
15/11/2001
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