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Ouvrir l'institution : avec quels acteurs ? images/logoPdf8k.jpg11  pages
Raphaël Rodriguez, psychologue - Courriel

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« Résumé
L'institution apparaît comme un milieu fermé. Nous tenterons ici de mieux comprendre ce qui caractérise cette "fermeture" en abordant quelques unes des causes internes, propres à l'institution, et dans un deuxième temps, les causes sociales et politiques.Quelques moyens sont ensuite proposés pour tenter de modifier cette situation qui préoccupe beaucoup de professionnels du secteur gérontologique.
Mots-clés
Droit - Ethique - Relation d'aide - Relation de soin - Relation humaine - Autonomie - Dépendance - Médicalisation du social - Psychothérapie institutionnelle - Tissu social - Equipe.  
« Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu'on ne pense et percevoir autrement qu'on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir ». Michel Foucault. 1984. 
   L'institution comme dernier recours.
La très grande majorité des personnes âgées souhaite vivre et finir sa vie dans le cadre intime qui est le sien, près de ses repères habituels et de ses proches. Lorsque le maintien à domicile pose problème, l'institution n'apparaît à personne comme souhaitable, et l'on ne s'y résout qu'en dernière limite. 
   L'institution étant fermée : comment l'ouvrir ?
Cependant, les institutions sont-elles condamnées au fonctionnement qui est le leur et à l'image si négative qu'elles renvoient au public ? En nous posant la question des acteurs susceptibles d'ouvrir l'institution, le problème posé est celui de sa fermeture.
Il nous faut donc dans un premier temps, considérer les causes internes de cette fermeture.
En quoi et comment le fonctionnement de l'institution s'inscrit-il dans une dynamique fermée sur elle même ?
Dans un deuxième temps nous aborderons les causes issues du milieu social, et notamment, la conception de l'humain dominée par un regard biologique.
J'insisterai sur cette analyse, car en éclairant cette dynamique institutionnelle et sociale, puis le rôle de ses "victimes", nous dévoilerons les agents, et les perspectives de son ouverture. Nous verrons que les professionnels de l'institution, les personnes âgées et leurs familles sont les premiers acteurs, et sans doute les seuls. Tout autre intervenant n'est qu'un partenaire.

  L'institution : histoire d'une identité.

Du vivre chez soi à l'institution, il y a un mouvement qui semble aller du soi vers un "non soi", de l'individualité intime et connue, à la collectivité anonyme et inconnue, du vivre vers un certain "non vivre".
Cette dimension collective, anonyme et désincarnée, apparaît déjà dans le sens et l'histoire du mot. L'institution a en effet pour rôle essentiel le maintien et la reproduction d'un système. Elle est un emprunt (fin XII° siècle) au latin classique institutio « méthode, doctrine, système » et « formation, éducation, instruction ». Le mot apparaît avec le sens « action d'instituer », c'est à dire « fonder, ordonner, régler », « établir d'une manière durable », et dès le XVIII° siècle, les institutions désignent l'ensemble des structures fondamentales de l'organisation sociale. (1)

Une matérialisation de la Loi.

Dans l'identité même de l'institution apparaît la nécessité de la reproduction et de la permanence. Elle est de l'ordre de la Loi au sens le plus symbolique du terme. La Loi comme principe fondamental du contrat social spécifiquement humain, qui pose des limites au principe de plaisir du sujet, et l'engage vers un principe de réalité où la présence de "l'autre" dans sa dimension sociale s'impose. Un principe de réalité coûteux, qui implique des pertes, des renoncements, et des deuils, mais aussi les bénéfices de la civilisation, malgré son malaise permanent.
Figure sévère et désincarnée, l'institution n'en est pas moins un espace où vivent et travaillent des personnes, avec chacune une place, une fonction, un rôle, mais aussi le poids de sa chair et ses relations aux autres. Quelle logique anime les relations dans un tel lieu ? 
  Un fonctionnement dominé par le soin et le service.
Lorsque Philippe Leroux, médecin-chef du service de gérontologie de Saint-Nazaire, a souhaité restructurer les services long séjour, il est parti du constat suivant:
« Force est malheureusement de constater que l'organisation traditionnelle des services de longs séjours, parce qu'elle est la transposition d'une conception dominée par le soin, n'a pas su créer le cadre de vie auquel aspirent légitimement les personnes âgées ». (2). 
  La relation de soin comme obstacle à la relation humaine.
Une organisation du travail dans laquelle le soin est la référence essentielle, entraîne une relation entre professionnels et patients dans laquelle l'acte technique devient le support exclusif de la relation. Si cet acte n'existe que par rapport à une tâche, un objet, ou un symptôme, la relation, elle, la rencontre qui est le lieu du surgissement humain, n'existe pas ou plus. Ce qui faisait dire à Freud que « l'orgueil thérapeutique est certainement du côté du soignant, du thérapeute, ce qui met le plus grand obstacle à ce que la rencontre porte ses fruits ». 
  Une relation qui altère l'autonomie.
Une relation fondée sur un acte technique peut se répéter identique avec mille individus différents et de ce fait, elle exclut plus ou moins la singularité du sujet, son intimité, son individualité. Dans cette relation où l'un qui sait et qui peut, fait pour un autre qui ne sait pas et ne peut plus, l'un qui possède, donne à l'autre qui reçoit, l'autonomie du soigné est mise en suspens.

   Les droits des personnes âgées dépendantes.

Ce qui fait dire à Bernard Peter, médecin chef du service de gériatrie à Mulhouse, que « si l'on considère qu'une dynamique propre à toutes les institutions les incite à dériver d'une fonction de service vers une fonction de domination, on est bien obligé de se préoccuper des droits et libertés des personnes âgées vivant en institution ». (4).
Cette dynamique institutionnelle est d'une telle puissance, qu'il a donc été nécessaire, pour préserver l'autonomie des personnes âgées, de créer une "Charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante".

  Droit ou éthique ?

Lorsque les premiers chrétiens ont débarqué en Amérique et qu'ils ont découvert les indiens, ils se sont demandés s'ils avaient une âme, ou pour le dire autrement, s'ils étaient des humains. Question éthique par excellence qui donna lieu à de passionnants débats, et dont on pourrait encore s'inspirer aujourd'hui.

L'institution comme amplificateur de valeurs et représentations sociales.

Ces remarques qui soulignent l'importance d'un questionnement éthique, révèlent aussi que la domination que peut exercer l'institution sur les personnes âgées ne relève pas uniquement de sa propre dynamique. L'idée que nous pouvons nous faire de l'humain et de la personne âgée en particulier relève de valeurs et de représentations sociales qui prennent naissance et se développent au sein de la société dans son ensemble. Si l'insitution révèle et amplifie le sens de ces valeurs, elle ne les crée pas.

  Une volonté politique de maintenir le vieux dans le tissu social.

Lorsque la question du vieillissement de la population a commencé à se poser en France, une commission d'étude dirigée par Laroque a exprimé le souci de maintenir les personnes âgées au sein même du tissu social, et la nécessité d'intégrer cette problématique particulière dans une réflexion d'ensemble pour un projet de société: « chacun doit pouvoir occuper une place reconnue et qui lui assure le plein épanouissement de sa personnalité ».

Une volonté politique mise en échec.

Cet objectif politique n'a pu être atteint, et l'institution pour personnes âgées n'est qu'une des conséquences de cet échec collectif. Echec d'une société dont le lien social se dégrade, allant jusqu'à la rupture vis-à-vis des vieux, et dont l'institution devient la plaie.

Une volonté administrative de "prise en charge".

Très vite, la réflexion d'ensemble à laquelle invitait le rapport Laroque est abandonnée au profit d'une technique de "prise en charge". Il n'est plus question de réfléchir à un projet de société mais de passer à l'action, de faire des choses. Non pas d'intégrer le sujet âgé mais de lui offrir une aide et des services divers.

  La médicalisation du social.

En 1978, les experts de l'O.M.S définissent la santé comme un « état complet de bien être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladie et d'infirmité ». Martine Paugam fait remarquer que cette définition « a le grand mérite de démédicaliser la santé, prisonnière de sa connotation curative et du monopole médical et paramédical ». (Ouvertures-Mars 1996. page 5.).

  De la technique au mythe.

« Pour le médecin, l'angoisse dont toute maladie est porteuse est réductible à un défaut de savoir, défaut que les équipes de recherche tendent à combler. Le mythe, le nouveau mythe, c'est celui d'un "tout savoir", d'un savoir absolu qui permettrait d'accéder à un savoir total sur le corps malade. (5). Que devient l'action sociale lorsqu'elle s'engage dans cette logique ?
Wilson, fondateur d'un des courants scientifiques les plus puissants actuellement aux États-Unis avance dans son ouvrage, La Sociobiologie : « Les propriétés des jugements affectifs et éthiques ne deviendront claires que lorsque la machinerie pourra être démontée et remontée sur papier...Le rêve de Skinner d'une culture conçue pour le bonheur devra sans conteste attendre la nouvelle neurobiologie...Pour maintenir indéfiniment l'espèce, nous sommes contraints de nous diriger vers un savoir total, jusqu'au niveau du neurone et du gène ». (6)

  Relation de soin et relation humaine.

Lorsque la technique devient le référent unique de l'action sociale, le professionnel n'aborde plus l'humain dans sa dimension de sujet parlant, désirant, et à priori responsable malgré ses difficultés. La personne n'est plus accueillie dans un espace d'écoute où la parole lui est donnée, et où le référent essentiel du problème à traiter devient son histoire particulière, ses propres forces et ses propres faiblesses, son propre désir de vivre, et son propre désir de mourir. L'ensemble de ces données subjectives est écrasée par une logique normalisatrice armée de tests, statistiques, et outils d'évaluation, et qui fait du sujet l'objet d'un soin et d'un service.

  Les conséquences du mythe sur les représentations sociales.

Il ne s'agit pas bien entendu de faire le procès de la science, de la médecine ou de l'action sociale. Il s'agit de s'interroger et de révéler les conséquences de ces "outils", lorsqu'ils deviennent les seules références pour traiter des problèmes humains, la seule croyance, le dernier mythe. Révéler les conséquences que cela entraîne dans les représentations sociales les plus courantes que nous avons du vieillissement et qui confirment cette conception de l'humain ramenée à un organisme.
 
Les conséquences de ces représentations sur les professionnels.
Ces représentations "organiscistes" assimilent d'une façon générale vieillesse à handicap, déficit, perte, et manque. Loin d'entraîner une réflexion sur le sens de ces éléments et leur rapport à l'humain, ils sont considérés d'emblée comme des aspects négatifs que la médecine doit "guérir".
Hormis les futurs progrès de la science, peu de perspectives sont envisagées pour changer ce qui apparaît comme une fatalité. Cela entraîne chez les professionnels des sentiments d'impuissance et de souffrance face aux états de passivité, dépression ou de démence que l'on peut rencontrer chez certaines personnes âgées.
Une souffrance dont chacun tente de se préserver au mieux, et un des modes de défense les plus courants pour les agents de service et les aides-soignants est justement "l'activisme" que favorise l'institution elle même. Ne pouvant offrir une présence au résident, celui s'isole davantage, et parfois même s'absente, aspirant dans le vide angoissant qu'il crée, les souffrances plus intenses encore des soignants. Un cercle vicieux se referme ainsi sur l'institution et l'ensemble de ses occupants.

La psychothérapie institutionnelle : un esprit d'ouverture.

Pendant la deuxième guerre mondiale, François Tosquelles, un psychanalyste espagnol réfugié en France s'est retrouvé dans un hôpital psychiatrique perdu en Lozère. Il prouva qu'en laissant sortir les malades, et en ouvrant l'hôpital à la population rurale, toute une série d'échanges culturels, commerciaux et politiques mettaient en échec la passivité chronicisante des patients. En prenant collectivement des responsabilités institutionnelles, ils se transformaient profondément. Ainsi naquit une association de patients, garantissant leur autonomie politique et idéologique, au sein d'un dispositif de soins.
Plus tard, lors de la révolution psychiatrique des années cinquante, Lucien Bonnafe, Roger Gentis, Georges Daumezon, Paul Sivadon et d'autres continuèrent ce travail de dé-ségrégation, indispensable à une psychothérapie de la dissociation psychotique.
Toutes les structures du lieu de soins furent constamment repensées de façon à ce qu'elles s'adaptent aux patients et non l'inverse. Le club des patients gère les ateliers d'expression, le standard, le parc de voitures...etc...Son local, sa commission financière, ses assemblées générales lui assurent une autonomie de décision face à l'administration de la clinique.

La formation: un outil d'ouverture.

Après avoir fait le constat sur le fonctionnement des longs séjours, et que nous avons évoqués plus haut, Philippe Leroux précisait : « Ce constat nous conduit à proposer de rompre aussi radicalement que possible avec la conception et l'organisation institutionnelles qui sont les leur aujourd'hui. Les conditions indispensables à la réalisation d'une telle volonté :
- mobilisation active des personnes de tous grades travaillant auprès des personnes âgées.
- une formation active et adaptée des personnels.
- réunion et coopération sur ce projet de tous les partenaires concernés.
- une mobilisation active de l'équipe.
Un désir de changement et une mobilisation active des personnels de tous grades est en effet indispensable, car ils sont les premiers acteurs de l'ouverture. Pour cela, et comme nous l'avons vu, ils doivent prendre connaissance du contexte social dans lequel ils travaillent et des représentations que la plupart du temps ils subissent.

La formation à l'accompagnement des mourants.

Les difficultés et les souffrances des équipes face à la mort se révèle comme le paradigme des difficultés et des souffrances au quotidien, et avant même toute formation sur l'accueil, par exemple, la relation d'aide au quotidien, ou la psychologie des personnes âgées, les équipes demandent souvent une formation sur l'accompagnement des mourants !

Le premier enseignement du mourant est qu'il est encore vivant.

Outre l'intensité des craintes, des difficultés et des souffrances que la mort fait apparaître, et auxquelles la formation est censée apporter des solutions, nous pouvons aussi penser que l'urgence de la demande est liée au fait que la personne n'est jamais aussi vivante qu'au moment de la mort. Plus que la mort peut-être, la difficulté vient de cette présence de l'humain qui s'impose et que le fonctionnement institutionnel avait exclu.
À ce moment là, une présence est exigée, une écoute, un véritable accompagnement. Quand l'objet des soins et des services s'efface, la personne réapparaît ! En ce sens, la mort est une ouverture à un éventuel changement.

Les soins palliatifs ou la reconnaisance de la personne chez le malade.

Par définition, les soins palliatifs sont « destinés aux personnes pour lesquelles toutes les ressources thérapeutiques ont été épuisées », et le principe est de « remettre la personne au centre du soin ». Lorsque la médecine devient impuissante face à l'organisme, l'humain et son corps réapparaissent. De nouveau il devient nécessaire d'offrir une présence et une écoute.

Mieux connaître la personne âgée.

Si comme le souhaitait le rapport Laroque, l'âge peut orienter les personnes vers des modifications du "contrat social", leur assurant à tout moment une "place symbolique" susceptible de donner un sens à leur vie, c'est d'une rupture de "contrat" qu'il s'agit aujourd'hui, engageant un grand nombre dans un processus de "mort sociale".
 

Rôle et objectifs de la formation.

La formation doit permettre au personnel de comprendre, et sans qu'il soit nécessaire d'une charte des droits de la personne dépendante, que la personne âgée est une personne à part entière, et que malgré les signes de dépendance qui peuvent être les siens, un travail passionnant peut être réalisé pour l'accompagner et préserver au mieux son autonomie.

Le conseil d'établissement: un outil d'ouverture.

En ce sens, le Conseil d'Etablissement est un outil précieux. Il regroupe des représentants des résidents, des familles et du personnel. Il donne avis et peut faire des propositions sur de nombreux points, et notamment l'organisation intérieure, la vie quotidienne dans l'établissement, les activités , l'animation, les services de soins...etc...C'est donc un cadre idéal pour aller dans le sens d'une participation active des résidents.

Le projet de vie : un outil d'ouverture.

Pour que l'équipe soit sensibilisée et souhaite éventuellement développer cette dynamique, le projet de vie est l'outil le mieux adapté. En soi, et le sens du mot l'indique bien, il est une projection sur l'avenir, une ouverture. Il est le cadre dans lequel peut prendre naissance un véritable esprit d'équipe.

Les familles des résidents.

Pour les familles des résidents, quelques soient leurs histoires et les comportements affichés, il est le plus souvent très difficile de se résoudre au placement d'un parent en institution, entraînant chez elles des sentiments contradictoires. Elles sont conscientes de leurs limites physiques et morales :
« je n'en peux plus »,
« je vais craquer »,
« je ne peux plus la supporter »,
et à la fois consciente de la souffrance morale de leurs parents. Partagées entre des obligations contradictoires, elles vivent une situation d'ambivalence intolérable, craignant d'être jugée, voire condamnée.
Cette ambivalence et ses tensions peuvent se traduire dans le rapport à l'instution, et la relation au personnel. La famille se met en retrait, devient passive, ou s'éloigne. Elle peut aussi adopter l'attitude du consommateur pour un service qu'elle paye, et maintenir un rapport distant, exigeant, ou parfois agressif. Dans tous les cas, il lui est difficile de prendre spontanément la place d'un partenaire privilégié pour le bien être du résident.

Les autres partenaires.

Si l'équipe, les résidents et leurs familles sont les premiers acteurs de cette ouverture, d'autres partenaires sont concernés. En fait, tout intervenant extérieur et sous quelque forme que ce soit peut contribuer à cette ouverture. De nombreuses associations à caractère culturel et social peuvent être sollicitées, mais aussi de nombreux bénévoles particuliers.
Il n'est pas souhaitable que les relations avec ces différents partenaires deviennent la fonction d'un professionnel en particulier. L'ensemble de l'équipe, habitée par un nouveau regard et dynamisée par des convictions, doit se sentir concernée par ce mouvement vers l'extérieur. Chaque membre de l'équipe doit pouvoir jouer un rôle dans la recherche, la sensibilisation et l'intégration de nouveaux intervenants. Chacun connaît des personnes, des associations, des maîtres d'école...etc...et peut solliciter des échanges.

Un partenaire privilégié : les enfants et adolescents des écoles.

Parmi ces partenaires, je voudrais réserver une place particulière aux enfants et aux adolescents. Vanden Borre dans un article intitulé "Les jeunes et la ségrégation des personnes âgées", rapporte un exemple d'ouverture de l'institution à ces jeunes.
« Après discussion en classe entre enseignants, élèves de 12 à 15 ans et deux personnes âgées, dont l'une vivait en institution, les enfants ont exprimé le désir de visiter une maison de retraite. Ce qui fut fait. Très intéressés par tout ce qu'ils ont vu, certains sont revenus régulièrement, parfois avec leurs parents, auprès de personnes âgées très solitaires et ont reconstitué un semblant de noyau familial. Le bénéfice moral et mental que peuvent tirer les pensionnaires de cette visite collective, y compris les personnes du secteur psychogériatrique, n'a pas de prix. ».(7).
Le 8 décembre 1988, le Comité d'Ethique des facultés de Médecine et de Pharmacie du Centre Hospitalier de Strasbourg, organisait sous l'égide du Comité National d'Ethique, une journée sur le thème "Éthique, grand âge et société".
Au terme de cette journée est apparue nettement la nécessité de porter sur les personnes âgées un autre regard, de prendre conscience de leur existence, de leur solitude, de leur dépendance, de leurs espoirs, de leurs droits, et de l'inadéquation habituelle des structures d'accueil.
« Il faut un changement des mentalités, un effort collectif d'information et de formation, une détermination politique » affirmait J.M. Mantz, Président du Comité d'Ethique.
 
Bibliographie
1. Dictionnaire historique de la langue française. Sous la direction de Alain Rey, ed. Le Robert,Paris, 1993.
2. Philippe Leroux, Restructuration des services de long séjour à Saint Nazaire, in Gérontologie et société Un regard neuf, N°54. octobre 1990, Paris, page 78.
3. Francis Kuntzmann, Autonomie et dépendance : les limites du choix, in Gérontologie et société N° 53. Juillet 1990. Éthique. page 20.
4. Peter.B., Ethique et habitat institutionnel , in Ethique, revue Gérontologie et Société, n°53, juillet 1990, pp.106-109.
5. Clavreul, J. L'ordre médical, Paris, éd.du Seuil, 1978, p.133-134.
6. Wilson, C, La sociobiologie, Paris, Ed.Le Rocher, 1987.
7. Vanden Borre, Les jeunes et la ségrégation des personnes âgées, Gérontologie, 1981, 40, 10-11.»
Éditique ; Dr Lucien Mias - 28 septembre 1997
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