Dans un journal comme dans une brochure, les pages
n'appellent pas toutes de la même manière
l'attention du lecteur. En
premier lieu viennent la première et la dernière
page puis les pages centrales puis les pages de droite (voir la position des pub dans les magazines), enfin les pages de gauche. Il faut tenir compte de cette
hiérarchie dans le schéma
d'enchaînement des articles ou des chapitres dans une
publication.
Dans un article le choix de l'angle d'attaque est fondamental :
Sur cent
lecteurs d'un
article bien rédigé,
90 lisent les
titres et légendes des illustrations (et
vous-mêmes ?),
75 le "chapeau"
(brève introduction placée en tête du
texte), 40 complètement le premier paragraphe,
20 le texte en
diagonale
et 5 le lisent
entièrement avec attention ! Si l'article est mal
présenté personne ne lit le texte !
Un titre court et
percutant accroche l'attention et le "chapeau" pourra le
compléter et introduire le corps du texte. Les sous-titres
et les légendes des illustrations permettent de souligner
les points forts du texte.
Il y a trois
niveaux de lecture
:
- premier niveau
(photo, dessins, titre et pub) ;
-
deuxième niveau : les 3 premières phrases de
l'article, les sous-titres et les 3 dernières phrases qui ne
sont pas la conclusion mais reformulent le message initial, le chapeau ;
-
troisième niveau : le texte de l'article (les
caractères gras ou italiques accrochent l'oeil et relancent
l'attention du lecteur).
Dans la vie
courante nous n'utilisons finalement qu'un vocabulaire restreint en
dehors du jargon technique propre à notre secteur
d'activité.
On ne manie en
général couramment que que deux à
trois mille mots et on
éprouve des difficultés a saisir le sens des mots
qui ne sont pas familiers,
c'et le niveau de lecture.
Il faut donc
utiliser dans un article pour tous, un français fondamental
dont on sera sûr qu'il sera compris de tous.
Si nous utilisons des mots complexes techniques ou abstraits,
définissons les au préalable en termes simples et
imagés :
employons les ensuite sans risque d'incompréhension.
Idem pour les
sigles et les néologismes (mots créés
absents du dictionnaire ; ex : "chronophage", mangeur (phage) de temps
(chrono)).
Écrire
les nombres en toute lettre ; éviter la forme passive, le
passé simple et le futur et exclure le passé
antérieur, imparfait du subjonctif ... même si ça fait
"riche".
Utiliser le
présent, l'imparfait ou le passé
composé qui sont de très loin les plus
usités dans la conversation courante. On ne dit plus "hier,
je pris un bain " mais "hier, j'ai pris un bain"...
N'utiliser
que des phrases courtes :
une principale et, au plus, une subordonnée.
Éviter
les inversions en respectant la séquence "sujet-verbe-complément".
Limiter
les phrases à vingt quatre mots (les traitements de texte font le
décompte), soit deux à trois lignes
dactylographiées en utilisant des mots qui ne comportent pas plus de trois
syllabes ou dix caractères.
Le plan
Le plan
revêt une importance primordiale pour faire passer un
message. Il faut inverser
le style qu'on emploie habituellement pour les dissertations scolaires, aussi bien pour les rapports que pour les
articles : placer
les conclusions, les propositions, les décisions...
en-tête.
Cela heurte des
siècles de formation mais permet de gagner en
efficacité et clarté. L'exposé des
faits, l'analyse, l'examen des solutions possibles seront
placées dans la suite du rapport ou en annexe.
Il faut
concerner le lecteur et non pas lui décrire une
démarche de travail qui ne l'intéresse pas. Si
elle l'intéresse il fera l'effort de lire la suite, ailleurs.
Il en est de
même en communication orale, le message percutant doit "ouvrir". Sinon l'auditeur ou le lecteur somnole
dés le premier paragraphe lu ou énoncé
et "zappe"... pour ne rien retenir.
Le style
employé par certains administratifs du temps
passé, qui croient gagner une négociation en
soliloquant pour, justement, endormir est obsolète : il date
du temps de la "hiérarchie
du verbe et du savoir"
or nous sommes dans un temps ou l'instruction a
été diffusée plus largement, un temps
de la "hiérarchie
de compétence".
On
apprécie certes à la musique des mots (qui
s'adressant à l'affectif détermine l'ouverture
des voies d'attention de l'intellect), mais on s'intéresse
au fond : aux idées véhiculées et aux
faits.
Les
illustrations
Leur choix
est capital.
Que ce soient les photos, dessins, schéma
dépouillé et la typographie, ainsi que la mise en
page.
UN JOURNAL
JOURNAL EXTERNE
Il participe à la construction de
l'image de marque.
Il ne contient que des informations générales
positives destinées à une cible : CA, DDAS,
maires... tous les interlocuteurs/décideurs. De plus il
valorise les publicistes qui en principe financent son impression.
Dans ce cadre, la
qualité "glacée" du papier et des articles est
concevable. Sa réalisation doit être
confiée à un imprimeur ou à une
cellule imprimerie interne équipée, et son
contenu défini par un groupe de pilotage qui
détermine le message qu'il désire transmettre en
fonction de la cible.
Si la qualité réelle
du "produit" est en miroir, ce journal amplifie la
notoriété. Dans le cas contraire elle
accélère la chute par bouche à oreille
négatif.
Il n'est pas possible dans un journal
externe d'insérer des information à usage interne
car elles lasseraient les lecteurs "hors mur" et les annonceurs.
FEUILLE
D'INFORMATION INTERNE
Communication
transversale entre les services, elle joue un rôle positif dans le
management en créant un lien.
Cette publication
est axée sur l'efficacité et la
convivialité plus que sur l'apparence.
Le groupe de
pilotage qui choisit un plan du contenu doit comprendre un
représentant volontaire de chaque service, susceptible
d'apporter des informations. Un rédacteur en chef tournant
est responsable du choix des informations à retenir en
fonction de la place et sollicite l'écriture individuelle ou
collective des articles car cette feuille ne crée de lien
que si elle utilise les ressources des employés de
l'établissement.
Dans le cas
contraire elle n'est qu'une circulaire de plus... qu'on ne lit pas.
Son premier
rôle est de dire : Qui fait quoi ? Où ? Comment ?
Son
deuxième rôle est d'informer sur
l'activité et d'expliquer certaines circulaires
intéressantes pour le personnel. Son troisième rôle est
un rôle de formation aux relations humaines (conduite de
réunion...). Son quatrième rôle, celui
de service : associations, annonces, mariages ...
Son support est
le papier normal A4,
son nombre de pages est variable, et son impression est de couleur
bleue pour trancher avec les circulaires. Si sa réalisation
peut être externe, sa création doit être
informatisée en interne pour créer des
compétences nouvelles qu'on pourra utiliser en urgence.
Son contenu
doit faire une place à l'humour car il n'est pas
nécessaire d'être triste pour être
sérieux.
Type :
Pierre
Dac
: "Regardons l'avenir
en face sinon nous l'aurons tous dans le dos "
ou
Deligny
J-L."Les visages constipés
retentissent sur le transit du travail en équipe"
Bibliographie
Deligny J-L.,
L'administration du futur, Eyrolles, Paris, 1990, 243 p.
Deligny J-L., Le
Fonctionnaire du futur, Eyrolles, Paris, 1991, 233 p.
Orgogozo I., Serieys H.,
Changer le changement, Seuil, Paris, 1989, 217 p.
Peter J. L., Pourquoi tout
va mal, Dunod, Paris, 1991, 213 p.
Peters T. , Le management
du chaos, Interéditions, Paris, 1988, 610 p.
Ribaut M., Aromatorio C.,
L'hôpital entreprise, Lamarre, Paris, 1991, 289 p.