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- Un
projet de service 4 pages
- « Sans grand
dessein, les services vivent au jour le jour... » Les agents
vivent dans une perpétuelle incertitude du lendemain et ne
comprennent pas la finalité de leurs actions. Aucun lien
solide ne les unit, si ce n'est un grand fatalisme devant les
aléas de leur réussite ou une
résignation passive devant la
répétition des échecs.
- Une seule
référence stable, la culture de l'administration
pour qui le futur ne peut être que la reproduction identique
du passé.
- Une seule certitude
: la légitimité des actions, des habitudes et
droits acquis ; un seul objectif : les maintenir contre vents et
marées.
- Sans projet, le
personnel ne se mobilise pas autour d'objectifs de progrès,
que sa culture conservatrice lui fait rejeter.
- Mais dans la
tourmente (d'un changement politique ou institutionnel) rien ne
résiste et tout s'écroule. Chacun pour soi tente
de se raccrocher aux épaves du navire ou de gagner un
nouveau bâtiment en invectivant le ciel, responsable du
naufrage.
I
- Un projet pour quoi faire
?
- Pourquoi
maintenant ?
- "Lorsque les temps sont incertains, la
sagesse recommande d'afficher quelques certitudes" P. Morin "Le management et le pouvoir", 1985.
- Plusieurs
raisons fortes d'élaborer un projet :
- - l'administration
découvre les lois de l'économie et de la
productivité.
- - les "usagers" ne
sont plus des assujettis et expriment des exigences de
considération, de "clients".
- - les
hiérarchies traditionnelles sont inadaptées
à la communication interne.
- - les collaborateurs
attendent une véritable démocratisation des
relations de travail.
- - la formation
professionnelle doit être réactualisée
dans un sens plus psychosociologique
- - la
décentralisation a suscité des interrogations sur
la finalité des missions qui ne peuvent trouver de
réponse que dans un véritable projet.
- Comme toute
démarche participative, c'est une affaire de longue haleine
pour aboutir à un projet partagé par tous.
- C'est d'abord une
démarche de communication interne, par la mobilisation de
son personnel, et externe par l'identification de l'organisation.
II
- Qu'est-ce qu'un projet de
service ?
- Équivalent de
projet "d'entreprise" pris au sens de "ce que l'on se propose
d'entreprendre".
- Nécessairement
global, il doit être suffisamment précis pour
servir de référence permanente à la
réflexion et à l'action.
- Il relie l'histoire de
l'organisation à son destin, son inertie inconsciente
à son dynamisme volontaire.
- Un projet de service
est un cadre fédérateur tourné vers
l'avenir.
- Référence
permanente et globale, il exprime une volonté collective,
forte et précise, et détermine des principes
d'actions et des normes de comportement professionnel.
- Il vise à
mobiliser le personnel, à orienter les décisions
des dirigeants et à conduire l'action dans une direction
commune largement acceptée.
- Un projet doit
répondre à trois questions
- - A quoi
servons-nous ?
- -
Où voulons-nous aller ?
- - Que
gagnerons-nous ?
- Un projet
présente cinq caractéristiques
- - C'est un
document écrit.
- - C'est un
texte dynamique.
- - C'est un
pacte de participation.
- - C'est un
message du service.
- - C'est un
projet mobilisateur.
III
- Un projet, quel contenu
?
- Ils ont tous un
certain nombre de points communs quelle que soit l'organisation.
- - Ils
débutent presque toujours par l'affirmation ou le rappel de
leurs ATTRIBUTS ou caractéristiques qui les
distinguent des autres organisations et fixent la place de
l'organisation dans la société et son
rôle social (Vocation, Mission, Finalité).
- - Ils se poursuivent
généralement par l'exposé des ATOUTS
de
l'organisation, de ses compétences distinctives, parfois de
ses forces et rarement de ses faiblesses.
- - Ils contiennent
toujours la proclamation des AMBITIONS et des intentions de l'organisation pour
l'avenir, souvent énoncées de manière
mobilisatrice, et même parfois combative.
- - Ils se terminent
souvent par la définition d'ATTITUDES, à travers des
systèmes de valeurs, des normes de comportement et des
règles du jeu. Ces éléments sont
parfois isolés du projet proprement dit, dans une "charte du
fonctionnement".
- - Ils peuvent
contenir, ou non, l'énumération des ATTENTES que l'organisation et son personnel
expriment en contrepartie de leurs engagements collectifs.
- Slogan, devise
et logogramme sont les véhicules du projet.
- - L'appropriation du
projet par la masse nécessite une formule aussi lapidaire
que possible :
- "devise" exprimant une pensée,
- ou "slogan", formule frappante.
- - Le logogramme : identification de l'institution par les
partenaires extérieurs
- le logo doit
être symbolique de l'activité ou de l'objet qu'il
représente ; et label du personnel.
- Pour
être un bon outil de management, un projet de service doit
être :
- - SIMPLE dans
son libellé (une page, trois principes, dix phrases) ;
- - VASTE dans son objet (toute la vie du
salarié est engagée) ;
- - NÉCESSAIRE dans sa finalité (et non pas
fortuit ou secondaire) ;
- - MOBILISATEUR dans son contenu ;
- - COLLECTIF, c'est à dire partagé
du directeur à l'employé ;
- - ÉQUITABLE, donc légitime (pour que tout le
monde y retrouve son compte) ;
- - AFFECTIF plus qu'intellectuel.
- Le ton
à adopter peut être "qualitatif",
"conquérant", "affectif ".
- "Nos produits ou
services sont les meilleurs"
- "Notre ambition
c'est de gagner"
- "Nous apportons un
service adapté à vos besoins, nous traitons vos
problèmes"
IV
- Comment élaborer un
projet ?
- L'IMPOSER...
- On s'expose
à un rejet collectif en voulant brutalement transgresser les
valeurs inconsciemment ancrées... sauf si le bateau coule!
- AFFICHER
CLAIREMENT LA VOLONTÉ de FAIRE PROGRESSER L'ORGANISATION...
- Au lieu de vouloir
tout changer d'un coup... encourager les conduites novatrices, susciter
les initiatives individuelles.
- Petit à
petit, le projet, partagé par le plus grand nombre, influera
sur la culture...qui rétroagira...
- ÉLABORATION
CENTRALISÉE OU DÉCENTRALISÉE ?
- Dans les deux cas
association du plus grand nombre d'agents de l'organisation dans une
réflexion collective.
- ÉLABORATION
CENTRALISÉE
- Les agents
admettent que les choix stratégiques, les enjeux et la
mesure des difficultés sont bien de la
responsabilité du leader qui dirige. Ils demandent en
contrepartie, non seulement d'être informés, mais
de participer à l'oeuvre commune.
- S'articule
autour de cinq
phases :
- ÉLABORATION
DÉCENTRALISÉE
- Préférable
dans les organisations ou le pouvoir est largement
délégué dans plusieurs implantations
géographiques.
- Il faut
mettre en cohérence les réflexions
initiées dans la structure en diffusant un avant-projet
fixant ses orientations et ses limites.
- -
Pré-projet élaboré par la direction et
étudié en groupe de travail transversal
- - Dans les
différents services réflexion conduites par
chaque membre du groupe de travail entre ses réunions
successives.
- -
Rédaction d'un projet final par la direction à
partir des éléments fournis par le groupe de
travail.
- - Application du
projet dans la structure.
V
- Comment le mettre en oeuvre
?
- 1) Mettre en place une POLITIQUE D'INFORMATION INTERNE, solide, régulière et
complète.
- 2) Afficher clairement
les AMBITIONS
et les VALEURS DE RÉFÉRENCE.
- Le flou artistique
n'engendre à la longue que méfiance et
inquiétude.
- 3) Assurer en permanence
la COHÉRENCE
DES PRATIQUES
avec les valeurs affichées, tout décalage
étant interprété comme la preuve de
duplicité supposée.
- Le comportement doit
être en parfait harmonie avec le discours.
- 4) Abattre les CLOISONNEMENTS, faire la chasse aux HABITUDES et aux RÉSISTANCES qui s'opposent aux objectifs
recherchés.
- 5) Faire en sorte que
les efforts de chacun soient reconnus à leur juste valeur et
reçoivent une juste RÉTRIBUTION.
VI
- Lancement.
- Soit de type " PONT d'ARCOLE " méthode rapide et vite efficace
à condition de posséder des dons
d'entraînement charismatiques.
- Soit de type " JEU de GO ", méthode lente d'approche
progressive, nécessitant temps et patience.
VII
-Maintenance
- Un projet n'est jamais
fini : il ne vaut que par sa progression et son adaptation permanente
aux dernières évolutions de l'environnement.
Bibliographie
- Deligny
J-L.,
L'administration du
futur, Eyrolles, Paris, 1990, 243 p.
Éditiquye : Dr Lucien Mias
29 mai 2000
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