Il vaut mieux être jeune, riche, entouré et en bonne santé que vieux, pauvre, abandonné et malade !
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose un schéma d'utilisation progressive des antalgiques, sous forme d'échelle à trois paliers, fonction de l'intensité de la douleur.
- Niveau 1 : non morphiniques (aspirine, paracétamol, etc.).
- Niveau 2 : morphiniques faibles (codéine).
- Niveau 3 : morphiniques forts (morphine et ses dérivés).
- Se reporter à la lecture du cours détaillé Les médicaments de la douleur du site de l'université de Rennes
Il est nécessaire de combattre certaines idées reçues, notamment le rapprochement fait entre la dépendance physique, la dépendance psychologique, la tolérance et le risque de survenue de dépression respiratoire.
La tolérance concerne la nécessité d'augmenter les doses pour obtenir l'effet analgésique initial. La dépendance physique est l'apparition de signes aigus de sevrage si l'emploi de l'opioïde est soudainement interrompu ou si un antagoniste est administré. Quant à la dépendance psychologique, c'est un comportement qui accompagne la toxicomanie, caractérisée par une convoitise du médicament et l'obsession de l'obtenir et de l'utiliser.
Il n'existe pas à l'heure actuelle de pharmacodépendance reconnue au cours d'un protocole utilisant des opiacés, seule la dépendance physique pourrait éventuellement apparaître au cours d'un traitement, mais elle peut-être jugulée par un suivi quotidien.
En ce qui concerne la dépression respiratoire, elle ne survient qu'après un surdosage et cède sous traitement antagoniste. Il est exceptionnel d'observer une dépression respiratoire lors de l'augmentation progressive des doses.
- - La morphine possède un grand nombre d'actions sur les différents organes du corps humain, ce qui lui confère des propriétés thérapeutiques mais également des effets secondaires (cf. schéma CNIMH)
- - Certains de ces effets secondaires de la morphine disparaissent après quelques jours d'administration, c'est le cas pour la somnolence ou le prurit par exemple.
- Les nausées et vomissements s'estompent également au bout d'une dizaine de jours mais répondent bien aux neuroleptiques (Haldol) ou au métoclopramide (Primpéran), ou encore à la prochlorpérazine (Témentil).
- La constipation, presque toujours présente, doit être prévenue par des laxatifs (exemple : Duphalac + Jamylène ou Péristaltine, Sirop de pomme de reinette, Mestinon).
- La confusion et les hallucinations sont rares, mais sans traitement particulier : diminuer les doses si possible.
- Les potions magistrales (solutions orales) de morphine sont utiles en début de traitement pour ajuster la posologie avant de passer aux formes LP et également en cas d'impossibilité d'utiliser la voie orale (dans les sondes de jéjunostomie par exemple).
- Le développement des formes orales à libération prolongée, des patchs et celui des pompes implantables permettent une analgésie adaptée à l'intensité de la douleur.
La liste de base de 1994 ci-dessous est sans cesse à actualiser en se référant au Vidal et au cours Les médicaments de la douleur de l'université de Rennes sus cité, car des spécialités pharmaceutiques proposant d'autres formes galléniques apparaissent.
Pour exemple : sont disponibles en 2005, le Temgésic, le Sevredol, l'Actiskénan, le Kapanol, le Durogesic, la Sophidone, etc...
- Préciser les objectifs des soins et des traitements.
- L'état des malades évoluant, il paraît souvent nécessaire de repréciser les objectifs de l'équipe, les projets de soins et de traitements établis avec le malade. Si l'équipe prend l'habitude d'une évaluation et d'une réévaluation communes de l'état du malade, elle évite la discordance - trop fréquente encore - entre les objectifs médicaux (poursuivre des traitements qui deviennent inappropriés par exemple) et les objectifs infirmiers (primauté de la qualité de vie...).
Source : Manuel de Soins palliatifs, sous la direction de M. Lamau, éd. Privat, 1994.
- Évaluer
- - Les soignants ont besoin de connaître l'efficacité des thérapeutiques entreprises (ou de l'arrêt de certains traitements), et dans quel délai le malade a pu être soulagé.
- - Les malades sont rassurés lorsqu'ils sentent un « suivi », même pour des symptômes apparemment mineurs. Quand ils participent à l'évaluation, ils ont le sentiment d'être « écoutés » et encore un peu « maîtres » de la situation.
- La démarche est une volonté commune de travailler en équipe, et de mettre le malade au centre des préoccupations, des décisions... et des projets.