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Service de Soins
de Longue Durée d'Aussillon
Forme condensée du Projet de soins et de vie pour inclusion
dans le projet d'établissement
Projet de service
1999
- Un projet de service,
tourné vers l'avenir, sert de
référence à la réflexion et
à l'action. Il sert aussi d'information pour les usagers qui
ont besoin de savoir "qui fait quoi, où et comment" avant de
choisir le lieu où vivra un être cher.
- À la base de
la définition du projet se trouve la vocation
attribuée au service. À partir de cette
finalité les choix d'orientation des soins peuvent diverger
en fonction des systèmes de valeurs, des normes de
fonctionnement et de comportement, mais nécessitent toujours
des atouts (des compétences) et des ambitions. La
réalisation du projet demande une cohérence des
pratiques avec les valeurs affichées et presque toujours une
lutte contre la résistance des habitudes.
- Un projet n'est jamais
fini. Il ne vaut que par sa progression et son adaptation permanente
à l'environnement.
- Nous
décrirons le service, le projet de soins pour terminer par
une prospective.
LE SERVICE DE SOINS DE LONGUE DURÉE DE LA TUILERIE
- Son histoire
- Le premier projet de
soins a été conçu et mis en oeuvre
à partir de 1988 avec une orientation "prendre soin"
très affirmée. En fonction de ce projet des
outils ont été créés et une
formalisation des recherches-actions de l'équipe
annuellement réalisée. Le service occupait en ces
temps là, l'ancien sanatorium de l'ancien hôpital.
Sa vétusté était telle qu'il a
été détruit après le
déménagement du service dans le
bâtiment construit de neuf en fonction du projet de soins et
selon des demandes formulées par les soignants.
- La
dénomination "soins de longue durée" a
remplacé les termes "long séjour" (qui avait
succédé à "hospice") en 1992 quand la
participation des familles aux frais d'hébergement a
été décidée.
- Sa situation
géographique
- Au bout de la rue de la
Paix, à Aussillon, un bâtiment a
été construit en rez-de-jardin incluant des
patios et un jardin thérapeutique. Le service l'occupe
depuis mars 97.
- Au premier
étage salles de réunion-formation, bureau de la
formatrice des aides-soignantes, salle de repos.
- Son
fonctionnement actuel
- Le service de
Gérontologie comprend soixante dix lits répartis
en deux unités de trente cinq lits chacune. Nous accueillons
des personnes très dépendantes et
présentant surtout des troubles cognitifs
sévères (90% de démences de type
Alzheimer). Les Résidents sont en majorité des
femmes. La moyenne d'âge actuelle est de 78,5 ans.
LE PROJET DE SOINS
- Qui sommes-nous
?
- Selon la Mission
confiée aux EHPAD nous prodiguons des soins de longues
durée, comportant un hébergement, à
des personnes n'ayant plus leur autonomie
- La mission du service
est de prendre soin de personnes âgées
présentant une dépendance et/ou une perte
d'autonomie.
- L'autonomie, c'est la
capacité de "penser l'action", l'indépendance
étant la capacité de "faire l'action".
L'autonomie relève du domaine intellectuel cognitif et
affectif, le "vouloir faire" ; l'indépendance
relève du domaine neurosensoriel et moteur, le "pouvoir
faire".
- Quelles sont
nos valeurs et nos atouts ?
- Notre demeure, largement
ouverte aux autres inclut, dans une pratique rigoureuse de soins, la
volonté d'écoute et d'activités
variées empreintes de la chaleur humaine qui accompagne tous
nos gestes.
- Notre dynamique d'esprit
"maison" englobe le partage de nos expériences et le pouvoir
d'être soi-même, dans le cadre d'un management
participatif.
- Créer un
espace et un climat de sécurité physique et
psychologique est une manière d'assurer le
bien-être et le confort de la personne
âgée.
- Nos valeurs :
- - Définir la
santé de la personne âgée par sa
capacité de fonctionner au mieux dans son milieu et non pas
par son hypothétique ou illusoire absence de maladie ;
- - Passer d'une approche
"soins de maladie" individuelle à une approche "soins de
santé" globale, de l'individu bio-mécanique
à la Personne, être bio-psycho-socio-culturel ;
- - Quitter le vocabulaire
de la pathologie pour s'ouvrir à celui des
capacités restantes de la personne tout en sachant aussi et
dans le même temps que c'est accepter qu'il soit hors de
notre portée de guérir la vieillesse ;
- - Prendre le temps de ne
pas faire ou décider à la place de la Personne ;
- - Ne pas oublier que le
temps du départ de la vie est aussi un temps de vie ;
- - Oser......changer de
mode de pensée et de fonctionnement .
- Mais, sans
oublier que pour l'équipe soignante :
- - "Prendre soin" peut se
révéler souvent physiquement dur mais aussi et
surtout, psychologiquement éprouvant.
- - "Prendre soin", c'est
accepter de se voir confronter au risque du sentiment
d'échec ou d'inutilité de son geste.
- - "Prendre soin", c'est
peut-être d'avoir à supporter
l'agressivité générée par
les sentiments de solitude, de déchéance
éprouvés par la Personne dont on prend soin.
- - "Prendre soin", c'est
aussi accepter de se trouver confronté à
soi-même à travers le miroir vivant d'un avenir
possible.
- - "Prendre soin", c'est
enfin, pouvoir disposer de moyens pour se ressourcer afin de mieux
insuffler la chaleur et l'affectivité qui donnent
"l'humanité" au geste thérapeutique et retrouver
ainsi tout son sens à la relation Personnel soignant et
Personne âgée.
- Notre force :
- Nous pratiquons depuis
1988 des démarches de soins dans une approche globale de la
personne âgée.
- Nous utilisons et
maîtrisons plusieurs grilles de recueil de données
dans le but de planifier des actions de soins adaptées aux
besoins des personnes soignées en tenant compte des
dimensions physiologiques, psychologiques, sociologiques et culturelles
de chacune.
- Formés au
Résident Assesment Investigation (RAI) sa
réalisation n'est pas encore opérationnelle
à cause de facteurs multiples.
- Nos atouts :
- La communication prime ;
l'outil informatique est banalisé.
- • Tout
est écrit, mémorisé dans le dossier de
soins du Résident.
- • Nos
recherches-actions ont été publiées
chaque année depuis 1989 dans nos "bilans
d'activité" où les thèmes suivants ont
été développés :
- - 1989 : supports
techniques mis en place depuis le 04/01/88 pour l'organisation des
soins ;
- - 1990 : la musique en
tant que thérapie institutionnelle ; mesure de la charge en
soins par le PRN ;
- - 1991 : vécu
des soignants "de la nuit" ; le repas envisagé sous l'angle
du "plaisir thérapeutique";
- - 1992 :
exposés des soignants à la journée
thématique ANFH sur la démarche de soins ;
- - 1993 : la
communication tactile, "le toucher, parole des mains".
- - 1994 : cours de
formation à la géronto-gériatrie :
vieillissement cérébral, base des soins, etc ;
- - 1995 : les
évaluations obligatoires du futur pour une
qualité totale des soins à l'usager-client ;
- - 1996 : les
activité occupationnelles et éducationnelles
dites "d'éveil";
- - 1997 : recherches pour
une architecture prothétique ;
- - 1998 : de la violence
en institution.
- • La
revue Le
généraliste et la gérontologie
a publié de nombreux articles tirés de nos bilans
d'activité et L'infirmière
magazine, a largement parlé des pages sur La violence en
institution ;
- • En
1992, publication du livre Pour
un art de vivre en Long Séjour aux
Éditions Bayard ;
- • L'équipe
soignante s'est vue attribuer en 92 le Premier Prix National DIMP
dans la catégorie « Soins relationnels »
;
- • Création
du site Internet "Gérontologue en institution... comme
à domicile" en mars 1997 exposant nos acquis.
- Notre notoriété
- • Des soignants d'EHPAD de
toute les régions de France, de Tourcoing à
Nouméa, intéressés par notre pratique
au quotidien, sont venus constater qu'il y avait cohérence
entre nos discours et nos pratiques. La liste en est trop longue pour
être incluse ;
- • De
nombreux stagiaires IDE et Cadre IDE ont séjourné
dans l'établissement ;
- • La
participation de soignants à des colloques a
été sollicitée (Paris, Agen, Annecy,
Gérontexpo 99) ;
- • Des
soignants ont assuré des formations (IFSI Castres, Agen,
Albi, Rodez, Nouméa) ;
- • L'architecture
adaptée à la dépendance qui permet
d'améliorer la qualité de vie des
Résidents suscite la venue de nombreux décideurs
d'autres d'établissements.
- Où
voulons nous aller?
- Nous concevons notre
fonction dans le cadre d'un lieu de vie : volonté de
travailler à maintenir les capacités restantes de
la personne âgée le plus longtemps possible ;
orienter le dernier parcours de la vie dans un projet
générateur d'actions, de relation et de
communication.
- Avec l'aide
apportée par les bénévoles des
Association VHM et Soins Palliatifs, accompagner la vie de la personne
âgée, dans le respect et et la dignité,
jusqu'à la fin de sa vie.
- Nos objectifs
stratégiques
- Utilisation de la
démarche de soins
- Réunions
d'équipes autour d'un projet de soins
individualisé, et évaluation des objectifs.
- Améliorer la
qualité de la prise en charge des résidents et le
travail en équipe par une formation du personnel soignant
à la méthode Ramain.
- Tenir compte du stress
des soignants et intégrer le "groupe de parole" mis en place
en mars 98 dans l'organisation des soins et lui donner sa dimension de
"lieu d'écoute, de parole et d'échanges".
- Qu'y
gagnerons-nous ?
- Maintenir un univers
stimulant autour de personnes dépendantes, donne un sens au
travail pour une équipe motivée, aux soignants
reconnus.
- En effet, prendre ses
responsabilités, c'est rentrer dans le cadre d'une
hiérarchie de compétences où le
savoir-faire est valorisé, l'autonomie et l'esprit novateur
favorisés. Ce qui implique de donner la parole à
chacun lors des réunions de service et lors des relations
inter-équipes. Ceci présente l'avantage de rendre
les échanges plus constructifs et de développer
un état d'esprit de pensées positives structurant
pour tous.
- Qu'attendons
nous ?
- L'équipe
attend une écoute objective de ses nombreuses
difficultés de la part de l'administration ; une
reconnaissance du travail réalisé par la
direction des soins ; un soutien dans sa recherche de la
qualité du soin qu'elle aspire à donner au
quotidien. Le véritable "bien-être" n'est que
celui qui peut se partager avec l'autre.
- Donner aux soignants la
possibilité de changer de service, en tenant compte de leurs
souhaits, car il est certain que la charge physique et psychologique du
travail entraîne pour certains une "usure".
- Ne pas reprendre des
pratiques du passé, heureusement révolues, qui
faisaient pour certains cadres des services d'aigu, du long
séjour un "lieu de punition".
- Favoriser les
échanges entre les services de Soins de Longue
Durée pour oeuvrer dans le sens du partage des connaissances.
PROSPECTIVE
- L'augmentation du nombre
de personnes âgées très
dépendantes, prévue dans les décennies
à venir demande de réfléchir sur les
soutiens que nous pourrons apporter aux familles, dans le cadre d'un
réseau gérontologique de soins.
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