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- Projet de soins,
projet de vie 9 pages
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Les résidents
- Les
soignants
- - Canevas
pratique pour broder un projet de vie
"Si
tu veux que ton sillon soit
droit,
accroche ta charrue à une étoile"
Proverbe berbère
que m'a adressé
Raoul Follerau en 1959
Un projet,
tourné vers l'avenir, sert de
référence à
la réflexion et à l'action. Il sert aussi
d'information
pour les usagers qui ont besoin de savoir "qui fait quoi, où
et comment" avant de choisir le lieu où vivra un
être
cher.
À la base de la
définition du projet se trouve la
vocation attribuée à l'institution. A partir de
cette
finalité les choix d'orientation des soins peuvent diverger
en
fonction des systèmes de valeurs, des normes de
fonctionnement
et de comportement, mais nécessitent toujours des atouts
(des
compétences) et des ambitions.
La réalisation du
projet demande, elle, une
cohérence des pratiques avec les valeurs
affichées et
presque toujours une lutte contre la résistance des
habitudes.
Un projet n'est jamais fini. Il ne vaut que par sa progression et son
adaptation permanente à l'environnement.
Les différentes
questions concernant la
définition d'un projet ont
été posées en 1988. Sans grand
dessein,
l'équipe soignante vivait au jour le jour dans une résignation passive, sans
comprendre la finalité de ses actions. Il fallait donc
définir des valeurs de référence.
Savoir à quoi on se réfère dans le
domaine moral
permet de porter un jugement sur soi-même, sur ses
activités et sur les autres.
PROJET DE SOINS
La
mission des EPHAD est de prendre soin de personnes
âgées présentant un handicap et une
perte d'autonomie.
- L'autonomie,
c'est la capacité de "penser l'action",
l'indépendance étant la capacité de
"faire l'action". L'autonomie relève du domaine intellectuel
cognitif et affectif, le "vouloir faire" ; l'indépendance
relève du domaine neurosensoriel et moteur, le "pouvoir
faire".
L'existence
de ces services est le témoin des limites de la
médecine d'organe... sinon ils n'existeraient pas. Il
convient donc de ne pas utiliser dans un service de soins de longue
durée des techniques qui n'ont pas réussi
ailleurs. Les utiliser conduit à la perte de tout espoir par
la pérennisation de l'échec.
Il faut développer une façon de soigner
différente, dans le but d'être efficace. Efficace
pour "limiter les incapacités, le vieillissement
immérité, le vieillissement de surcroît
par la non utilisation des fonctions". (Pr
Albarède)
À l'entrée du Résident
il ne s'agit plus de soigner une maladie mais de pratiquer des soins de
santé.
Plusieurs
définitions de la santé
existent, cependant, si on se réfère à
la modification de notre milieu de vie, la définition de R.
Dubos, Professeur à l'Université Rockfeller
à New-York est à retenir.
" Il est donc
évident que le véritable étalon de la
santé n'est pas l'utopique absence de maladie, mais
l'aptitude à exercer efficacement les fonctions requises par
un milieu donné. Et comme ce milieu ne cesse
d'évoluer, la santé est un processus d'adaptation
continuelle... C'est un état changeant et dynamique..."
C'est la confrontation entre ses
capacités et la demande de son environnement qui
génère chez une personne la sensation d'une vie
adaptée, d'un bien-être. Cette dimension,
subjective, permet une approche plus dynamique qu'une
énumération de critères.
Elle englobe notamment l'idée que l'excès de
soins peut nuire à la santé en rompant un
équilibre des capacités à faire.
Ainsi, "faire à la place" induit un moins bon
état de santé "qu'aider à faire pour
réapprendre à faire".
- Et
pour donner l'envie de faire nous considérons que la
première place thérapeutique revient à
la chaleur humaine.Celle-ci commence avec le sourire, se poursuit par
le chant, les activités d'éveil, les compliments
pour un progrès si minime soit-il.
Le
suivi
médical, soucieux de n'être pas
iatrogène (maladie provoquée par un
médicament) s'intègre dans cette
démarche en globalisant les symptômes offerts (qui
sont souvent les signes d'une dépression masquée)
et en appréciant le retentissement du traitement de toute
focalisation pathologique sur l'état de la personne dont il
faut prendre soin.
La médecine se doit d'être holistique (face
à l'expérience, chaque
énoncé scientifique est tributaire du domaine
tout entier dans lequel il apparaît) et la technique
dépassée au profit de la clinique.
Cette approche demande un
changement des habitudes culturelles. En premier lieu, de
considérer que les soignants qui s'occupent des actes
essentiels de la vie quotidienne du Résident sont les plus
aptes à demander un effort à ce même
Résident car ils sont entrés dans son
intimité. Tout soignant est, par lui-même, facteur
thérapeutique. Ce qui implique de travailler dans le cadre
d'une hiérarchie de compétence où
chacun existe et se sente responsable des résultats ou des
échecs. Or, on ne remplit un contrat moral que si on a
participé activement à l'élaboration
de ses clauses : le projet doit donc être établi
en commun.
- Le
"titre" s'acquiert en passant des examens (intrant); la
compétence s'affiche et se concrétise sur le lieu
du travail (extrant). Pour savoir si quelqu'un est compétent
à un poste donné, il convient de
définir d'abord ce qu'on attend qu'il réalise
à ce poste : c'est la définition du
rôle. Être compétent c'est avoir la
capacité à exercer toutes les actions
dévolues au poste de travail occupé. On remplit
un organigramme avec des titres, on fonctionne avec des
compétences, on se distingue par des performances.
En
soins de longue
durée si ne sont réalisés que des
soins médicaux et d'hygiène sans se
préoccuper de l'environnement (univers figé de
lieu et de temps sans action) on accentue, par l'isolement sensoriel,
la détérioration de l'état initial des
Résidents.
Avec, comme conséquence, une augmentation de leur
dépendance, ce qui alourdit la charge en travail des
soignants.
Cette pratique conduit progressivement les soignés et les
soignants à la perte d'espoir car, dans cette optique, au
terme "Hôpital" un trait d'union associe
"guérison". Or, on ne guérit pas ni de la
vieillesse, ni de la mort. Il faut donc décloisonner nos
acquis, et proposer un projet de soins différent des
modèles de fonctionnement dominants.
- PROJET DE VIE
-
- « Prendre soin,
c'est donc assumer notre
métier pour en faire peut être le dernier rempart
face à l'indifférence de notre monde, le dernier
refuge de l'humanité de notre société.
» Pr. Didier Sicard
- Au
lieu
d'attendre la mort, nous avons choisi de la défier en
exaltant la vie. Ce n'est plus la guérison d'une
déficience qui centre l'action, mais, le parti pris de
dynamiser les capacités restantes. C'est un choix,
dicté par le fait que, si on ne peut guérir de la
vieillesse, on peut entreprendre de la faire vivre le plus humainement
possible.En choisissant comme devise du service "Vivre Heureux et
Mourir Debout" nous affichons notre détermination
à privilégier la qualité de vie de la
personne plutôt que la durée de vie de l'individu.
Autrement dit, de donner de la vie aux années et non des
années à la vie.
Ce choix étant fait, il a fallu
réfléchir en équipe pour
définir les moyens à utiliser pour
concrétiser nos ambitions. Le groupe a
décidé d'utiliser l'association de techniques et
de procédés multiples, tout à la fois
psychothérapeutiques et psychopédagogiques,
associations favorables pour les Résidents. Il y a un effet
de renforcement d'un facteur sur l'autre. Leur rôle est de
restructurer l'équilibre de la personne (organisation
temporo spatiale, attitudes, comportements) : réapprendre ou
continuer à regarder, à observer, à
décrire ; réapprendre ou continuer à
mémoriser le passé récent ;
réapprendre ou poursuivre la connaissance de l'espace du
service et du temps ; réapprendre ou continuer à
s'exprimer, à communiquer avec les autres et à
s'adapter à eux ; recréer et/ou harmoniser son
univers intérieur.
- Nous essayons
d'atteindre ces objectifs
fondamentaux en utilisant des activités qui en facilitent
l'acquisition : la rééducation de l'expression
par les groupes de conversation ; la concentration et la
rééducation de la perception par des
activités d'éveil sensorielles et motrices
à thème et par le travail du rythme ; les
relations interpersonnelles par la communauté (les vieux
sont partout seuls, et pourtant la présence de chacun
importe à l'autre), le chant, la fête ; les
fonctions créatives par le dessin, etc. ; la
détente, la joie, les réminiscences, selon le
type des oeuvres musicales diffusées. La rêverie,
par l'écoute dans un état d'attention flottante
qui favorise une foule de représentations.
- Il s'agit d'un choix
gérontologique de
soins de santé, afin que les Résidents gardent ou
acquièrent une capacité d'utiliser au mieux
toutes les fonctions de l'organisme, dans un environnement
gériatrique.
Certes, le médecin
dépiste les pathologies et les traite, mais c'est
l'équipe soignante dans son ensemble qui prend en charge la
démarche de soins du Résident. En effet, les
personnes âgées en institution ayant besoin d'un
modèle de référence pour se
restructurer, le dynamisme chaleureux de tous les soignants est
indispensable. Ce n'est pas la personnalité "exemplaire" qui
est recherchée par les Résidents, mais une
personne réelle et vivante qui transmet son élan
vital.
La chaleur humaine des
soignants dynamise l'élan vital des Résidents, ce
qui est nécessaire pour que les techniques qui s'adressent
au raisonnement soient efficaces.
L'affectivité est la
clé des conduites motrices.
- LE
DÉCLOISONNEMENT
Cette
orientation
débouche sur un fonctionnement où les cloisons
hiérarchiques s'effacent devant la compétence. Le
management sollicite de tous une intelligence organisée et
organisante pour obtenir la meilleure qualité au meilleur
coût. Tout soignant qui propose une innovation est
écouté et reconnu, ce qui entraîne un
changement
de comportement de tous les acteurs du quotidien (Ceux "que l'on
faisait taire", ceux "qui ne comptaient pas" et qui
n'étaient
que les compagnons de misère des Résidents.) dans
le
sens d'une appropriation du projet.
Tous les soignants ayant un
rôle
thérapeutique par leur façon d'être et
de faire,
l'accent est mis sur des formations psycho-sociales, car il faut
former et former encore pour pouvoir réformer.
- Privilégier tout
à la fois le savoir, le savoir-percevoir, le savoir-faire et
le savoir-être des soignants de base, nous permet de
fonctionner sans taylorisation des tâches et le faire-savoir
d'affirmer notre différence voulue.
- ARGUMENTER NOS
CHOIX
On vieillit
différemment les uns des autres, car vieillir
dépend de facteurs génétiques (horloge
chromosomique), biochimiques, d'usures (séquelles de
maladies), nutritionnels (vitamino-protidique),
médicaux-induits (iatrogénèse des
médicaments), existentiels (manque de buts, de sentiment
d'utilité).
Le projet tient compte du
fait que nous ne pouvons agir que sur certains des facteurs entrant en
jeu dans les mécanismes du vieillissement : les aliments,
les médicaments, l'environnement. L'équilibre de
l'alimentation est un problème
diététique. Le choix des médicaments,
qui pose le problème de leur métabolisme,
relève du doute médical. L'utilisation de
l'environnement comme inducteur de vie (en apportant des "informations"
à traiter) a fait l'objet d'une approche anthropologique
succincte dans l'article sur les fondamentaux.
- Les
théories explicatives de l'intelligence reconnaissent deux
étapes principales : l'intelligence sensorimotrice faite de
sensations et d'expériences motrices qui permettent
d'appréhender l'espace dans sa relation avec le corps,
l'intelligence conceptuelle, dite intelligence humaine, qui permet
d'imaginer. L'intelligence conceptuelle ne se forme qu'à
partir de l'intelligence sensori-motrice, un peu comme les couches
successives du tronc de l'arbre s'appuient sur le coeur de l'arbre.
Les
potentialités cérébrales
présentes à la naissance sont plus ou moins
optimisées en fonction de la richesse des sensations
fournies par l'environnement familial, éducatif, ludique,
culturel, spirituel, géographique dans l'enfance ; en
fonction des types d'activités socio-professionnelles dans
l'âge adulte ; enfin et on l'oublie souvent, selon la
poursuite de l'utilisation des fonctions de l'organisme lors de la
retraite. Tout
apprentissage laisse une trace dans les circonvolutions
cérébrales, à tout âge.
Le vieillissement
du corps et celui de l'esprit ont une intensité variable et
des conséquences différentes.
Si le corps voit ses possibilités fonctionnelles
diminuer, il ne régresse pas dans le sens d'un retour
à un état antérieur.
Par contre pour certains, au niveau cérébral,
cliniquement le cortex de l'homo sapiens s'éclipse et ne
restent opérationnelles que les couches
cérébrales sous-jacentes du cerveau
archaïque, les moyens de communication se trouvant alors
ramenés au stade de la communication tactile, base de la vie
des organismes : c'est le cas de la maladie d'Alzheimer.Cette approche
clinique, volontairement simplifiée, est à la
base de nos choix fondamentaux "d'actions thérapeutiques non
médicamenteuses".
- UTILISATION
SENSORIELLE DE L'ESPACE ET DU
TEMPS
La
mise en place empirique de
certaines thérapeutiques non médicamenteuses, a
nécessité des touches successives de mise au
point pour
qu'elles rentrent dans le cadre d'une approche
gérontologique.
Celle-ci est basée sur une attitude positive du comportement
des soignants et une utilisation des organes des sens des
Résidents pour, à travers la perception
sensorielle,
essayer de restructurer une image du corps, permettant d'exister en
tant que personne.
L'utilisation de l'espace
et du temps comme
moyens d'information sensorielle favorisant la permanence de la
perception du corps (Moi) et l'augmentation de
l'indépendance
gestuelle est aussi notre préoccupation, avec l'espoir d'une
amélioration de l'autonomie du vouloir. Bien que nous
sachions
que les possibilités des Résidents de
décider
une participation ou non à des activités sont
réduites dans nos locaux, des décisions peuvent
être prises pour les choix vestimentaires, alimentaires...
- Certes nous ne
négligeons pas les préoccupations
institutionnelles classiques (soins infirmiers, hygiène des
locaux, nourriture) mais elles sont intégrées
dans une vision où le Résident est un sujet et
non un objet. Par exemple, la finalité de
l'hygiène n'est pas l'obligation institutionnelle mais le
bien-être du Résident. La démarche
d'intention est fondamentalement différente : elle
sous-entend que l'action a été pensée
et non pas routinière.
Soignants et
soignés ne doivent pas agir en objets de soins et objets
soignant.
Les soignants doivent apprendre à ralentir les mouvements et
contrôler leurs gestes, ce qui est un mode actif de
pensée.
Les soignés doivent apprendre la participation aux
activités de groupe. Le tout dans un climat chaleureux
où le sourire brille toujours et est accompagné
d'une occupation musicale de l'espace.
Un espace de vie
relationnelle orchestrée remplace, alors, une impasse.
-
RÉALISATION
PRATIQUE DU LIEU DE VIE
Les EPHAD sont perçus par la
société comme l'impasse statique de
l'échec médical du grand âge. Et,
effectivement, la visite de certaines institutions donne l'impression
d'un lieu, beau... comme un cimetière à Toussaint
: les allées (couloirs) propres et fleuries et les gens dans
des caveaux (chambres numérotées) pour ne pas
déranger les lieux.
Mais la longue pratique de médecin de famille du
médecin chef de service, l'avait convaincu de quelques
concepts, à savoir :
- - que pour bien vieillir on pouvait perdre des
années à "far niente" (ou sabbatiques)
à vingt ans, mais qu'ensuite il fallait faire travailler son
cerveau sans relâche, toute la vie. Or, dès que
l'individu quitte l'école, tchao pantin ! Il ne prend que
des habitudes qu'il ne change parfois qu'à l'âge
de la retraite car nécessité oblige. Il n'y a de
vie active cérébrale que si l'individu oblige ses
neurones à trouver des solutions à des
problèmes. L'habitude, elle, ne cultive aucune aire
cérébrale, laisse tout en friche. Vive la
formation permanente : former et former encore, pour pouvoir
réformer.
- - que la forme et la fonction sont des entités
sans relation de certitude : un scanner montrant un
élargissement des sillons cérébraux ne
signifie pas une démence obligatoire.
- - qu'on peut apprendre et mémoriser à
tout âge de la vie, car la mémoire ne s'use que si
on ne s'en sert pas (La notion de mémoire ne doit pas
être réduite à "des mots à
retenir". Il y a une mémoire visuelle, une
mémoire olfactive, gustative, auditive, sensuelle,
émotive, gestuelle...).
- - que l'autonomie s'effiloche si, dès la
retraite, on devient "chômeur de projet". - que la
surmédication porte atteinte à la
santé sur le plan métabolique et psychologique.
Autant que la sous-médicalisation qui ne traite pas
l'essentiel.
- Toutes ces convictions ont été
posées comme base théorique de la
réflexion, au cours d'une réunion que nous
qualifierons pudiquement de houleuse. Toutes les habitudes
passées, tous les comportements, tous les rouages
concernés, ont été ce
jour-là remis en question.
- Le changement a été le fruit d'une
convergence de volontés de créer un art de
soigner différent en EPHAD, en utilisant le vécu des soignants
concernés. Par la suite, la vertu de l'exemple et la
détermination de certains soignants ont amorcé
l'adhésion au projet. Le médecin a
été le générateur
d'initiatives. La surveillante-chef a été le
catalyseur d'initiatives. Le directeur a donné les moyens et
a supporté la détermination
dérangeante, car non conforme aux idées
reçues, du médecin. Les infirmières,
les aides-soignantes, les agents de service hospitaliers ont
dû faire un effort important pour passer d'un "à
quoi bon" de perdants à un "pourquoi pas" de responsables,
impulsé par une nouvelle surveillante.
Après
les réunions de brassage des idées, nous avons défini quelques actions de démarrage, nécessaires,
simples, efficaces et économiques se
référant au projet :
- - créer un lieu de vie performant, au moindre
coût, afin que le prix mensuel, à la charge du
Résident, se rapproche du montant de la valeur moyenne des
retraites. Les enfants, libérés de la charge
financière, viendraient ainsi, avec le sourire, encourager
la vie.
- - réaliser un livret d'accueil
personnalisé "Vivre en Service de soins de longue
durée" pour expliquer notre projet de soins. Nous en ferions
la mise en page informatisée sur Macintosh de
façon à pouvoir modifier sa
présentation suivant les besoins de modification des noms
des soignants.
- - lever, aider à la toilette, habiller de
vêtements civils les Résidents ; leur laisser
toute liberté de déambuler ;
privilégier la vie en communauté afin d'avoir une
présence humaine constante et des signaux émanant
des autres à intégrer en permanence
(activité cérébrale). La
possibilité de s'isoler dans sa chambre étant,
bien sûr, permise.
- - réduire au maximum les médicaments
en ne conservant que l'essentiel de l'essentiel.
- - stimuler, solliciter tout au long du jour les
Résidents tant pour le corps que pour l'esprit ou
l'affectif, afin de redonner un sens à la vie et
restructurer au mieux chaque Résident dont nous avons la
charge.
- - codifier des activités d'éveil -
mode actif - dont le déroulement, après
préparation et sous la direction d'un soignant, comporterait
toujours un soignant-observateur pour noter les réactions,
les points forts et faibles.
- - greffer sur les activités d'éveil
des animations par des groupes extérieurs. Ces animations
où on est passif, seraient ajoutées à
nos activités et non à la place.
- - rédiger des informations et les menus du jour
et les diffuser au micro. Tous les soignants étant
rédacteur-speaker à tour de rôle ; et
éventuellement les Résidents selon leurs
possibilités.
- - chanter chaque matin à 11 h . Les actions
multiples du chant sur le physique, le mental, l'affectif devant
être expliquées aux familles... et aux soignants
car chanter renvoie à la fable de La Fontaine : passe encore
de planter mais chanter à cet âge !
- - dynamiser nous mêmes les Résidents.
Nous ne cherchons pas à avoir un Résident prix
Nobel ou Champion Olympique et, de ce fait, il n'est pas besoin d'avoir
de spécialiste pour lever le bras afin d'enfiler un
vêtement, se remémorer "La cigale et la fourmi",
apprendre "Prendre un enfant par la main" de Duteil,
réapprendre la droite et la gauche, se laver et s'habiller,
se déplacer. Le soignant qui aura aidé
à la toilette sera le plus apte, en échange d'un
sourire, à obtenir d'un Résident qu'il fasse un
effort qui, de jour en jour, procurera une augmentation des
capacités restantes, ou tout au moins les conservera.
- - décorer les murs de posters, bas
situés ; signaler les toilettes par un logo ; inscrire le
nom du Résident en grosses lettres sur la porte de sa
chambre pour structurer l'espace.
- - sourire, rire, chanter d'une voix chaleureuse seraient de
rigueur.
- - servir les repas comme à la maison
"à la louche" et non en
plateau-posé-là.
- - noter quotidiennement et individuellement
l'élimination, le fécalome étant une
pathologie détériorante et trompeuse car elle se
traduit par des fausses selles à
répétition.
- - procéder à une
nécessaire étude sur le type des couches
à utiliser pour remplacer les changes en plusieurs
éléments.
- - effectuer mécaniquement le travail
répétitif de brossage du carrelage, indispensable
si l'on veut éliminer les odeurs d'ammoniaque.
- - brûler du papier d'Arménie
après les changes de couches, pour détruire les
odeurs inévitables, avec adjonction ponctuelle de mise en
marche de diffuseurs d'essence de géranium.
- - laisser la musique occuper le volume de la maison, pour
faire passer le temps et se souvenir du temps passé.
- - évaluer régulièrement
nos actions en dépassant le concept des 14 besoins de V.
Henderson pour se situer dans le concept d'interaction
soignant-soigné de Hildegarde Peplau plus adapté
à la géronto psychiatrie. - informatiser une
fiche médico-infirmière sur le Macintosh, avec
l'entrée d'un suivi hebdomadaire de l'évolution
permettant d'imprimer immédiatement la fiche à
jour, en cas d'urgence de transfert dans un service
spécialisé.
-
Ce catalogue
d'actions ne rentre pas dans les multiples détails de leur
réalisation qui a été progressive avec
évaluation annuelle des progrès pour
vérifier la concordance réalisations-projet. (
Voir sur la page Management les Diaporamas proposés sur ce sujet)
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juin 1992 - actualisé le 24 juin 2009
Dr Lucien Mias - Equipe soignante