Sommaire déficience sensorielle
« Le monde des odeurs, des formes, des couleurs, des sons est purement subjectif ; il est de simple apparence. Seul le toucher fournit la certitude d'une réalité »
Yves Lazorthes
En général, le fait de ne pas être touché est considéré par les gens âgés comme un signe de rejet personnel et social. Ils ajoutent que le toucher contribue au développement de la personnalité, renforce les interactions, réduit l'isolement et permet de certifier l'existence des individus.
Nous sommes habitués au fait que les cris signifient quelque chose. Le cri du nouveau-né lorsqu'il a faim, le cri de peur, le cri de joie ... sont des cris significatifs qui correspondent à des situations.
Qu'en est-il des cris des Résidents âgés aux prises avec des déficits cognitifs importants ? Pourquoi crient-t-ils ? Dans le contexte de démence les cris sont ils anormaux ou moyen d'expression ? Leur fréquence est élevée ; ils manquent de signification évidente ; ils persistent ; leurs effets sur les autres sont désagréables, causant irritation, impatience, fatigue, stress, agressivité... et souffrance des soignants démunis. Ces caractéristiques ne renseignent pas sur les causes.
« Les connaissances sur les opérations intellectuelles pouvant expliquer le processus physiologique d'un cri «normal» demeurent toujours obscures. Au point de vue organique, des expériences de stimulation électrique des aires situées symétriquement à l'avant et à l'arrière de la scissure de Rolando provoque un cri involontaire chez les sujets, tel qu'une longue voyelle traînante ainsi que l'arrêt du langage parlé. Au niveau de l'environnement psychosocial les cris sont reliés à des sentiments de peur, d'insécurité, à une crainte de la solitude, de l'isolement, de la désorientation ou de l'incapacité à communiquer sa douleur. Certains auteurs interprètent les cris comme une tentative de la personne âgée de mesurer les distances interpersonnelles et la profondeur de son isolement. »
Dans le toucher affectif, le soignant à une main constamment en contact avec la personne durant la rencontre, qui doit respecter des étapes :
En quoi cette implication affective est-elle si difficile à vivre ? Précisément parce qu'elle renvoie à trois registres : tendresse et attachement, érotisation et sexualité, violence et agressivité.