Troubles de la mémoire - L'aide à l'habillage - L'aide au coucher - Pour pallier à l'incontinence urinaire - L'aide à la toilette - L'aide à l'alimentation - Relations avec les autres - Troubles de l'orientation - Orientation vers la réalité - Troubles de la connaissance - Troubles de la parole - Troubles de la réalisation et la compréhension des gestes - Déambulation - Angoisse - La communication - La souffrance de la famille
Insistons sur une notion souvent méconnue, dont il faut s'imprégner encore et encore, car elle est fondamentale : la personne comprend toujours les signaux émis par votre corps.
Observation :
- la vie quotidienne et la vie sociale du malade et de la famille ;
- les relations affectives : il est impossible pour le malade de se rappeler les noms et l'identité des amis, des collègues du travail.
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Chaque personne a, par conditionnement de toute une vie, des habitudes, un rituel pour les actes de la vie quotidienne. Si on peut le percevoir et en reproduire les conditions, cela facilite l'accomplissement de ces actes.
En règle générale ce sont des personnes qui aiment être couvertes jusqu'au cou.
Boire beaucoup d'eau diminue l'agitation observée chez la personne qui a soif mais ne sait le dire. Il est donc bénéfique de décoder son "comportement de soif" afin de lui offrir à boire. - Boire induit aussi la miction, plaisir de relâchement viscéral. Nous disons tous "ça va mieux, je n'en pouvais plus" quand il nous arrive de "n'avoir pas eu le temps d'aller aux toilettes".
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Cette aide doit être limitée le plus possible. La personne si elle est guidée et stimulée est capable pendant longtemps d'effectuer des gestes réalisés chaque jour durant toute sa vie. Par contre, elle est lente. S'armer de patience et diriger ses mouvements, en maintenant avec l'autre main un contact corporel, est indispensable.
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
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Observation :
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Aménager les zones à risque : main courante adaptée pour faciliter les déplacement ; fenêtre doublée par une bande de vitrage donnant une protection équivalente à un barreaudage, permettant d'ouvrir la fenêtre et de voir à l'extérieur ; ouverture de la porte de sortie commandée par un clavier numérique ; cuisinière à plaques chauffantes électriques à la place du gaz, avec système de double commande ne permettant la chauffe maximum (risque de brûlure) que si on actionne un bouton dissimulé ; les fours sont une des causes les plus importantes de brûlures et d'incendie ; mitigeur thermostatique pour obtenir de l'eau chaude tempérée afin d'éviter tout risque de brûlure ; chauffe eau électrique pour éviter le danger d'asphyxie ou l'explosion ; panneau vitré entre la cuisine et le séjour permettant une surveillance quand le malade est à la cuisine ; il vaut mieux laisser la salle de bains aussi nue que possible et donner shampooing, serviettes supplémentaires, nécessaire pour prothèse dentaire, crème à raser, etc... seulement au moment où la personne en a besoin. Avec l'évolution de la maladie, même la serviette, le savon, la brosse à dents et le dentifrice peuvent être utilisés de manière inadaptée s'ils sont laissés à sa portée.
C'est un mode de communication destiné à faire prendre conscience du temps, de l'espace, et de l'entourage. L'orientation à la réalité doit être continue, intégrée aux activités journalières (habillage, toilette, alimentation, marche, bavardage) et doit ajouter aux données sur le temps et l'espace des données pertinentes sur les activités en cours.
Exemple 1 : RECTIFICATION SANS INSISTANCE SUR L'ERREUR
Au plan technique, les deux réponses sont exactes, MAIS : La première ne tient pas compte de l'effort fourni et renvoie en pleine figure l'erreur. La seconde tente de ménager le malade en lui faisant voir que d'une part, il a hâte d'être en été, mais que d'autre part la réalité est tout autre.
Il importe de rectifier dans la mesure où la correction peut être intégrée ou servir à rassurer la personne qui cherche à maintenir le contact avec la réalité. Il s'agit de procéder avec tact et d'éviter les remarques dévalorisantes ou brusques.
Exemple 2 : CORRECTION DE DÉSORIENTATION SANS SENTIMENT D'ÉCHEC
Exemple 3 : RECOURIR À LA FORME ÉNONCIATIVE
Si les réponses sont hors sujet, nulles ou anxieuses, au lieu de continuer à interroger il convient de rassurer en fournissant les données d'orientation de façon affirmative ou par constatation. On continue ainsi à orienter en confirmant l'identité et en respectant les limites. On passe d'une orientation à la réalité interrogative à une orientation à la réalité énonciative, lorsque les réponses deviennent incohérentes.
Exemple 4 : CONJUGUER AU TEMPS PASSÉ
Utilisation du «passé» comme temps de conjugaison des verbes pour inciter la personne à se rendre compte qu'il s'agit d'un souvenir du passé et non de la réalité actuelle.
L'utilisation du passé est une façon
non menaçante d'orienter la personne en facilitant une
différenciation graduelle du présent et du
passé : on reconnaît ses souvenirs comme des
souvenirs et non comme des événements du
présent.
Double avantage : non menaçant pour la personne ; au lieu de
l'empêcher de parler de cette situation, on
l'évoque comme un souvenir en le situant dans le bon cadre
spatio-temporel.
Ne jamais brusquer l'orientation vers la réalité. Suivre le rythme de la personne et reconnaître ses sentiments.
Observation :
Il est possible aussi de réaliser soi-même correctement l'action à faire et d'attirer le regard et l'attention de la personne sur nous. Lorsqu'elle nous regarde, lui donner l'objet avec le sourire, sans commentaire, sans grimace péjorative.
Si la relation affective avec la personne est bonne, si nous avons gagné sa confiance, nous arriverons alors à la corriger et à lui réapprendre des choses, au fil des jours et des mois.
Par contre, crier quand elle fait une erreur, l'agresser en paroles ou gestes, peut la rendre malheureuse, honteuse, vexée... et l'enfoncer dans sa démence.
Attention : ne pas la corriger, ne pas communiquer avec elle, et faire tout à sa place aggrave sa démence.
Observation :
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Observation :
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Observation :
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Observation :
L'angoisse demeure tout au long de la maladie et cause beaucoup d'agitation, de nervosité et, éventuellement, d'agressivité chez les malades.
- La personne peut s'angoisser pour son travail au milieu de la nuit, tente de s'habiller et se presse de partir au bureau. La famille se récrie. Réaction de la personne : elle peut se fâcher ou avoir honte de son erreur et devenir triste.
- Une femme peut subitement s'angoisser pour son bébé qu'elle croit avoir oublié dans son lit (elle a oublié que ses enfants ont grandi). Elle s'affole, essaie de le rechercher, mais ne sait pas où aller, s'angoisse de plus en plus. Si nous la forçons à s'asseoir, en ne comprenant pas ce qui se passe dans sa tête, elle va s'irriter : elle défend son bébé.
Quand la personne est angoissée, elle court ou marche sans cesse, parle sans arrêt, manipule un objet pendant des heures, met tout ce qu'elle trouve dans sa bouche et... "Elle mange le savon !". Celle qui ne peut pas bouger tire ses draps, ses boutons, ses habits, ses mains et ses doigts, ses pantoufles.
La personne malade peut avoir des hallucinations : entendre ses enfants et vouloir les toucher alors qu'il n'y a personne dans la pièce ; ou des illusions, interprétant des plis dans la couverture comme étant un serpent ; ou peut faire un délire de persécution ou de préjudice en accusant un tiers de le voler.
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Observation :
La personne éprouve d'abord de la difficulté à comprendre les anecdotes et les paroles rapides, à saisir l'humour et à suivre certaines directives explicites ; plus tard, elle bute sur la conversation courante et demande qu'on répète des directives simples ; au stade avancé, elle ne comprend plus la signification des mots.
La personne doit réfléchir de plus en plus longtemps avant de pouvoir communiquer sa pensée ; l'expression perd de sa spontanéité ; la difficulté à nommer les choses et à trouver les mots s'accroît ; le vocabulaire s'appauvrit et la répétition d'un même mot existe souvent.
Sur le plan de la communication sociale la personne qui ne fait que s'écarter du sujet de conversation ou se répéter au début, devient peu à peu incapable d'amorcer la conversation et encore moins de la soutenir.
Elle pose moins de questions et fuit les situations sociales difficiles. Puis, elle se retire complètement de la communication : des sons, voire des cris, constituent souvent les seules formes de communication.
Il est donc essentiel d'observer et de décoder le comportement non verbal pour comprendre ses messages et ses besoins : tâche souvent malaisée, car la personne peut difficilement confirmer l'exactitude de notre compréhension. Avant d'en arriver au mutisme, qui peut apparaître au stade terminal de l'évolution démentielle.
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
Quelques suggestions (MA ou DSTA)
- que votre malade est anxieux lorsqu'arrive le crépuscule car il a un sentiment d'insécurité. En fin d'après-midi il déambule ou parfois dit « Où est ma mère» ou « Je veux rentrer à la maison » ; c'est « l'effet crépusculaire ». Prévoyez d'être présent auprès de lui à cette heure : organisez vos courses et votre travail en fonction ; éclairez intensément (on traite certaines dépressions par une exposition à la lumière dans les pays nordiques quand les jours sont courts) ; rassurez " Je suis là pour prendre soin de toi ».
- que la sur-stimulation (grande réunion familiale bruyante) a un effet contraire à celui qu'on en attendait : la personne malade ne sait plus faire le tri entre de nombreuses informations qui lui parviennent à la fois et s'isole.
- que la sous stimulation est préjudiciable elle aussi, car la personne n'ayant pas d'information à traiter, met son cerveau au repos. Il faut donc trouver l'équilibre entre sous et sur-stimulation selon chaque malade.
- qu'il faut mettre sous clé les médicaments (ne pas les laisser dans l'armoire de toilette à la salle de bains) le fer à repasser, les allumettes (si le malade fume rester à coté de lui), l'eau de javel qui pourrait être bue., etc....jusqu'aux produits insecticides pour le jardin.
- qu'il ne faut pas mettre en vue à portée de sa main des bibelots de petite taille : la personne démente peut les porter à sa bouche et les avaler accidentellement.
- qu'il ne faut pas avoir de plante dont la mastication puisse poser problème. À l'intérieur, la belle plante verte striée de jaune qu'est le Diffenbaca, car sa sève laiteuse est toxique, etc. Dans le jardin l'arbuste Belladone et ses baies bleues attirantes mais dangereuses, l'arbre Rhux sumac et ses fruits toxiques en forme de cône brun, etc.
- que la lampe de chevet de la chambre doit être d'une part facile à atteindre, à allumer et à éteindre (par cellule photo électrique ou contact direct avec la lampe) ; et d'autre part difficile à renverser.
- du fait que la personne malade à tendance à partir déambuler seule à l'extérieur si elle échappe à la surveillance (on ne peut parler de fugue car elle n'a pas l'intention de partir pour ne pas revenir, c'est plutôt du vagabondage ou de l'errance) elle risque de se perdre dans la rue en ville ou dans les bois à la campagne.
Prévoyez la nécessité de déclencher des recherches : avoir une photographie récente sous la main permettant de diffuser rapidement des photocopies ; lui offrir une gourmette portant vos coordonnées et indiquant "troubles de mémoire" (l'avenir est au bracelet avec émetteur miniaturisé qui émet des "bip" localisables).Quand un parent meurt cela provoque du chagrin, mais quand un parent disparaît sans qu'on sache où se trouve son corps cela provoque en plus une détresse et un sentiment de culpabilité rendant plus difficile le travail de deuil. Il est absent mais... est-il mort ?
- prévoyez une télé alarme qui vous permettra si vous êtes seul et devant un problème important d'alerter rapidement, de demander le secours de services compétents.
- vérifiez régulièrement
que votre appartement que vous aviez bien organisé au
début de la maladie de votre parent n'a pas, avec le temps,
subi des modifications involontaires. C'est sécurisant pour
vous et pour lui... on vous a peut-être offert un Diffenbaca,
etc.
Utiliser la fiche "Vérification
de l'environnement" vous facilitera la tâche en
indiquant les points essentiels. Elle doit être
complétée par le fruit de votre observation en
fonction du logement.
Les nombreuses causes susceptibles de provoquer une pathologie de l'intelligence, une démence, n'ont pas été détaillées : nous avons évoqué - sans tous les recenser - les différents problèmes posés par le malade atteint de la maladie d'Alzheimer.
Toute démence est un cas particulier : chacun débute la maladie avec un vécu différent ; la maladie a une évolution différente.
« Le dément est un riche d'esprit qui est devenu pauvre,
tandis que l'idiot a toujours été pauvre »
Esquirol (1772/1840)