La gériatrie (gérontologie clinique) est une spécialité médicale qui traite des maladies des sujets âgés. C'est Isaac Nasher qui, aux États unis, a employé le premier le terme de Gériatrie en 1909.
La gérontologie désigne l'étude des modalités et des causes des modifications que l'âge imprime au fonctionnement des humains, sur tous les plans (biologique, psychologique et social) et à tous les niveaux de complexité.
Il s'agit d'une approche des problèmes de la vie plutôt que d'une discipline autonome : toutes les avancées des sciences biologiques et des sciences humaines contribuent aux progrès de la gérontologie.
Aucun institut, ni aucun spécialiste, ne peut prétendre en dominer tous les aspects.
La gérontologie embrasse quatre aspects en interaction constante :
- le vieillissement physique : la perte progressive de la capacité du corps à se renouveler ;
- le vieillissement psychologique : la transformation des processus sensoriels, perceptuels, cognitifs et de la vie affective de l'individu ;
- le vieillissement comportemental : résultat des changements ci-dessus dans le cadre d'un milieu donné et regroupant les aptitudes, attentes, motivations, image de soi, rôles sociaux, personnalité et adaptation ;
- le contexte social du vieillissement : l'influence qu'exercent l'un sur l'autre l'individu et la société. Cet aspect touche la santé, le revenu, le travail, les loisirs, la famille, etc.
- En dehors du contexte soignant, la gérontologie est liée à des disciplines comme la philosophie, les sciences politiques, la psychologie de même que la sociologie et l'histoire.
L'importance du
rôle de la technologie dans la guérison font que
le patient dont la maladie est incurable apparaît
inexorablement aux professionnels de la santé comme un
échec, leur échec et celui de l'institution, face
à la mission reçue. La maladie d'Alzheimer ou les
démences de type Alzheimer des personnes
âgées sont un rappel des limites du savoir et des
possibilités actuelles de la médecine.
De ce fait, il faut choisir une philosophie des soins :
privilégier la vie biologique d'un l'individu ou la vie bio
psychosociale d'une personne ?
Bien sûr, dans cette deuxième optique, pour tout jeune diplômé, la non prolifération de tuyaux et d'aiguilles donne l'impression que le travail effectué n'a aucune valeur "médicale"!
Quitter le vocabulaire de la pathologie pour s'ouvrir à celui des capacités restantes de la personne demande que les soignants acceptent qu'il soit hors de leur portée de guérir la vieillesse. La seule façon de vivre longtemps c'est de vieillir...accompagné de plusieurs symptômes offerts ou masqués.
Au fil des ans, tout personne acquiert une complexité, aussi bien au plan immunologique, neurophysiologique, que social et culturel par ses inter-relations avec le milieu physique et humain qui l'entoure. Si son organisation corporelle d'humain lui est donnée à la naissance elle acquiert au fil des saisons de la vie, vécue avec d'autres humains sa structure "d'humanitude" (A.Jacquard). L'humanitude va s'auto-construire jusqu'à la mort, en intégrant des données hétérogènes et en les transformant en "Moi".
Si le soignant s'intéresse à la complexité du vivant il fonctionne dans une optique gérontologique. Cette procédure analyse les signes de l'organisme, mais les englobe dans l'appréciation du contexte, les relie au passé et au futur, gère le "chaos" qu'est susceptible de créer tout système vivant : générer des événements imprévisibles.
Mais les soins de
qualité pour les personnes âgées ont un
coût : prendre son temps.
Comme on le prend pour les adolescents
chez qui se retrouvent d'ailleurs des situations similaires
à celles du grand âge :
des détériorations mentales après
accident de la route, des crises dépressives avec risque
suicidaire, l'anxiété du lendemain, des anorexies
ou boulimies, le même fonctionnement psychique devant les
menaces sur leur identité, leur estime de soi.
Chacun, auprès de l'adolescent prend son temps pour ne pas créer des maux par ses
mots...
La vieillesse n'est pas une impasse thérapeutique, mais une avenue pour des thérapeutiques différentes où le soignant est «thérapeute» par ses attitudes, ses comportements, ses paroles...sa structure d'humanitude.
Lucien Mias - 1997